DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
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DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
DEBOUT SUR LES PISSENLITS
Résumé : Jeanne n'a jamais eu son accident d'avion à la fin de LVDLA, elle et Nicolas sont donc restés ensemble et sont aujourd’hui les parents d'un petit garçon de neuf ans, Elias. Cependant leur histoire n'est pas très solide et l'un comme l'autre ont déjà cédé à la tentation d'aller voir ailleurs. Nicolas avec Ingrid, Jeanne avec Jimmy. La bande n'est pas réunie comme au début des MysDLA. Chacun a refait sa vie de son côté en rentrant de Love Island, certains sont restés en contact, d'autres pas...
Public : PG13
Catégorie : Romance/Amitié/ Famille/ Retrouvailles
Avertissement : Comme toujours j'ai suivi la tétralogie en diagonale, du coup je remix tout ça à ma sauce !!! Vous êtes prévenu !
Le titre est emprunté à une chanson de Lynda Lemay qui m’a vaguement inspirée. L’histoire elle, aura quelques teintes du Roman d’Anna Gavalda, La Consolante.
Disclaimer : Les Personnages sont la propriété de Monsieur JL Azoulay, je ne touche pas d’argent et fais ça pour mon propre plaisir !!!
Bonne lecture à vous en espérant que ça vous plaise
1.
Il ne l'écoute même plus. Elle crie. Encore. Et lui ne pense qu'à vérifier que la porte de la chambre de son fils est bien fermée.
Peut-être qu'il dort déjà.
Avec de la chance.
Il n'entendra pas.
Pas une énième fois.
C'est quand elle soupire qu'il comprend que son monologue est terminé. Il la regarde essaie de se souvenir d'un temps où il aimait l'écouter, quand elle lui racontait ses journées au marché, ou celles passées avec Béné et Laly. Ce temps où même quand elle s'énervait (souvent après lui d'ailleurs, ou José.) il la trouvait belle, et tendre, et douce, et rebelle.
Il l'aimait.
Aujourd'hui elle est toujours aussi belle. Mais elle n'est plus tout le reste.
Plus pour lui.
Ils se sont perdus dans une routine sans fond. Sans avenir.
Ils le savent. Ils l'ont découvert.
Lui un soir, il y a plus d'un an, quand, en virée avec José, il s'est perdu dans les bras d'une beauté fatale. Oui fatale.
Magnifique, élancée, charnelle, mais venimeuse.
Telle une veuve noire, elle avait mis à mort sa fidélité, dans une nuit torride, qu'il voulait unique et qu'elle souhaitait éternelle.
Il y en avait eu une seconde, puis une troisième, et quand enfin il avait décidé de tout arrêter, elle avait attaqué. En fourbe telle la traitresse qu'elle était. Elle avait trouvé Jeanne. Comment ? Il ne l'avait jamais su.
Mais la finalité était bien là. Il était rentré chez lui et sur la table de nuit s'étalaient des dizaines de photos, preuves irréfutables de ses pêchés.
Il était allé dormir chez José cette semaine là. Et la suivante aussi. Puis finalement elle lui avait pardonné, certainement pour le bien d'Elias, mais leur histoire déjà bancale avait pris un aller sans retour pour une descente aux Enfers.
Il le savait, elle aussi.
Est-ce pour ça qu'à son tour elle avait succombé ? Etait-ce par vengeance ? Par envie ? Par besoin ?
Il ne lui avait pas demandé.
L'avait simplement écouté, quand un soir où il allait la prendre dans ses bras, de cette façon tendre et aimante qui leur manquait à tous les deux, elle lui avait tout avoué.
Le salon du bien être auquel elle avait participé, la rencontre hasardeuse avec Jimmy, les souvenirs de Love Island et cette étrange passion fusionnelle et fulgurante.
Elle n'était pas partie. Pas même chez Rudy.
Lui s'était rhabillé, avait saisi son oreiller et s'était installé sur le canapé pour la nuit.
Le lendemain, leurs regards échangés avaient scellés ce que tous les deux savaient déjà. La fin était proche.
Elle le regarde penche la tête sur le côté.
_Tu ne m'écoutes même pas, n'est-ce pas. Elle dit lasse.
_Quoi ? Il répond.
A son soupir il sait que c'est la mauvaise réponse.
Elle secoue la tête, se dirige vers la porte de leur appartement. Saisit ses clefs abandonnées plus tôt dans le fourre-tout de l'entrée.
_Ne m'attends pas... Elle lance avant que le claquement de la porte ne ponctue sa phrase.
Avant il aurait couru à sa suite, aurait dévalé les escaliers quatre par quatre et l'aurait embrassé jusqu'à lui faire oublier le pourquoi du comment ils s'étaient engueulés.
Aujourd’hui il est simplement soulagé.
Oui, soulagé.
Il s'écroule sur le sofa, soupire, ferme les yeux, entend la porte de son fils grincer avant que ses pas ne viennent à sa rencontre.
_Elle est où Maman ? Il demande.
_De sortie. Répond simplement Nicolas, en tendant les bras vers le petit garçon.
Ce dernier vient s'y glisser sans crainte et sans reproche.
Ils restent comme ça un moment avant qu'Elias ne se tourne vers son père.
_L’école est bientôt finie… Il dit doucement.
Son père hoche simplement la tête.
_Et vous allez pas faire des vacances ensemble Maman et toi…
Nicolas soupire, pense à mentir, ne le fais pas.
_Je ne pense pas Eli…
_C’est pas vraiment grave, mais est-ce que je pourrais aller avec toi ? Parce que Maman, elle va aller chez Patricia et Henri et moi j’ai pas trop envie d’y aller.
Patricia et Henri, les parents de Jeanne, dont l’instinct familial frôle le zéro.
Le photographe sert son fils contre lui et lui promet.
_On va arranger quelque chose, mon cœur. Peut-être même un road trip ? Qu’est-ce que t’en penses ? Toi et moi sur les routes de France…
_Et Parrain ? Questionne Elias en souriant.
Nicolas rigole, pense à son pote de toujours.
_Si il veut, on l’emmènera avec nous…
Son fils dépose un baiser bruyant sur sa joue avant de sortir de son étreinte.
_Merci Pa’ !
_De rien, Fils et bonne nuit.
Un dernier bisou volé avant que la porte de la chambre ne grince de nouveau et claque doucement.
Son sourire reste un peu avant de s’estomper devant le poids de la réalisation que son histoire d’amour est finie. Il le sait à présent.
L’a compris dans le discours de son fils, même les plus grands feux ne se rallument pas quand il ne reste plus aucune braise.
Il cherche son portable dans sa poche, appuie sur le premier raccourci de son écran et se surprend à se demander quand Jeanne a arrêté d’être son premier favori.
La sonnerie d’attente le coupe dans cette pensée, avant que la voix de son meilleur ami ne résonne.
_Ouais Poulet, je croyais qu’on arrêtait les virées troubles et nocturnes.
Nico rit.
_C’est justement pas pour ça que je t’appelle.
_Je t’écoutes… Dit simplement José.
_Ca te dirait une balade en campagne demain ? Juste toi et moi…
Il y a un silence.
_Alors ça y est… Plus d’œillères ?
Le guitariste soupire.
_J’ai parlé avec Elias et…
_Intelligent, ce môme, étrange qu’il soit ton fils… Interrompt le sud américain.
_C’est bon José, je me suis gouré, t’avais vu juste…
_Hey, ça va, je suis le gentil dans cette histoire !...
_Bon, alors t’en dis quoi ?!
_Je dis d’accord, évidemment ! De toutes façons, le resto est fermé le lundi, alors…
_Super, comme ça on ira en repérages ! Explique Nicolas.
_En repérage pour quoi exactement ?
_Pour un road trip estival !
_Un road trip estival ?
_Ouais Eli, toi et moi en train de parcourir la France, peut-être même l’Europe…
José soupire un rire.
_Bon écoute, je capte pas tout, mais tu m’expliqueras demain, okay ?
_Okay !
_Allez, bonne nuit Pépère et fais gaffe aux ressorts de ton Canap’ pourri !
_Bonne nuit, mon pote. Répond seulement Nicolas en riant doucement avant de raccrocher.
Il sourit toujours quelques minutes plus tard, avant de se décider à aller se coucher. Il part dans sa chambre à la recherche de vêtements confortables. Se demande une seconde s’il ne devrait pas profiter d’un bon lit, puisque Jeanne ne rentrera pas ce soir, mais se dit que c’est une question de territoire dorénavant, de limites.
Il retourne vers le salon, déplie le clic-clac dans trois craquements sonores, installe son lit de fortune. Il va pour s’y engouffrer quand il se rappelle la lampe de poche qu’il a oublié dans l’ex-chambre conjugale.
Il a déjà fait les frais de se diriger dans l’appartement sans lumière et n’est pas prêt à retenter l’expérience. Son petit orteil gauche non plus.
Il cherche sur la commode puis près des tables de chevet, ne trouve rien. Se dirige vers la petite bibliothèque située dans un angle de la chambre. Ne voit rien sur les étagères, ouvre l’unique tiroir auquel il n’a pas touché depuis des mois, peut-être même des années et il tombe sur leurs sourires.
Ils sont tous là ou presque.
Derrière il y a sa cabane et devant le bonheur.
La photo a été prise six mois peut-être sept avant qu’ils ne reviennent en métropole.
Ils sont beaux, jeunes, heureux, amis.
Jeanne a le ventre arrondi, José ses bras autour de Béné. Jimmy, Laly et Stéphane partagent un éclat de rire, tandis que Johanna et Christian se regardent tendrement. Rudy est là aussi, prêt de Jeanne il sourit fièrement.
Et puis il y a Lui, sa main dans celle de la future mère de son enfant et le bras autour des épaules de sa meilleure amie.
Sa meilleure amie…et tout le reste.
Elle est belle. Les cheveux blondis par le soleil et le sel, sa peau teintée des mêmes effets. Elle rit en le regardant.
Il ne se souvient plus de la blague qu’il a dû dire mais se rappelle la sensation d’entendre son rire. Ces papillons qui avaient l’habitude d’exploser au creux de son estomac.
Hélène.
Où est-elle maintenant ?
En Ethiopie ? Au Rwanda ?
Il ne se souvient plus.
Sa gorge se serre, il plie la photo puis la glisse dans la poche arrière de son jean, trifouille encore un peu dans le tiroir avant d’en sortir la Maglite.
De retour dans le salon il se déshabille et se glisse rapidement sous les couvertures. Pourtant il ne trouve pas le sommeil de suite.
Il tourne et vire, puis finalement scrute le plafond, l’esprit à la fois vide et rempli de millions de pensées.
Mais une seule revient toujours, redondante, assourdissante et merveilleuse.
C’est en été qu’on trouve les plus beaux papillons.
A suivre.
Dernière édition par Madeleine lover le Jeu 8 Juin 2017 - 11:15, édité 1 fois
Madeleine lover- Diplomé ABédien
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Quelle belle surprise ! une seconde fic !!
un début prometteur ! j'aime ce chamboulement avec une bande éclatée, le couple de Nicolas en miettes (je ne sais pas pourquoi mais ça ne me dérange pas du tout ! lol ) José l'ami fidèle toujours là et ce petit bonhomme qui a bien compris que ses parents ne sont plus un couple.Bref tout est réuni pour une autre belle fic alors j'embarque avec grand bonheur bien sûr !
Merci et bravo !!!!!!!!
un début prometteur ! j'aime ce chamboulement avec une bande éclatée, le couple de Nicolas en miettes (je ne sais pas pourquoi mais ça ne me dérange pas du tout ! lol ) José l'ami fidèle toujours là et ce petit bonhomme qui a bien compris que ses parents ne sont plus un couple.Bref tout est réuni pour une autre belle fic alors j'embarque avec grand bonheur bien sûr !
Merci et bravo !!!!!!!!
sandrineL- Grand maître AB
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Ah super ça commence bien ^^
Jme demande ce que tu nous prépare
Pitié pas Ingrid ^^
Jme demande ce que tu nous prépare
Pitié pas Ingrid ^^
Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Ravie de découvrir une nouvelle fiction
Rien ne va plus entre Jeanne et Nicolas ainsi qu'au sein de la bande! Est-ce le retour à Paris qui les a éloignés?
J'aime bien l'idée de ce road-trip
Rien ne va plus entre Jeanne et Nicolas ainsi qu'au sein de la bande! Est-ce le retour à Paris qui les a éloignés?
J'aime bien l'idée de ce road-trip
Kimmy- Pilier du forum
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
J'embarque aussi. Je trouve ce premier chapitre interessant.
maria1969- Diplomé ABédien
- Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 09/12/2012
Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
J'embarque, j'aime beaucoup ton style et je sens que la suite peut me plaire lol, puis curieuse aussi de savoir quels sont les membres de la tribu qu'on va revoir dans cette fic^^
Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
J'embarque aussi. Le ciel des Antilles n'est pas sans nuages dans la météo des amoours entre Nicolas et Jeanne. Et Nicolas pense à Hélène. Bonne idée ce road-trip entre père et fils, je sens qu'Hélène est au bout du chemin.
Dernière édition par Nia64 le Sam 7 Jan 2017 - 20:47, édité 1 fois
Nia64- Incoll-AB
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Merci à toutes, comme toujours vos commentaires font fondre mon cœur !
Voici une suite !
Très bonne lecture et à bientôt !
Il klaxonne pour la troisième fois.
Sourit quand même.
Léger, tellement plus léger qu’hier encore.
Sa main se rapproche une quatrième fois de son volant, mais il n’a pas le temps d’appuyer sur le signal sonore, que la porte de l’appartement de son meilleur ami s’ouvre enfin.
_Démarre, vite, ma Poule, très vite !... Lui dit simplement José en se jetant presque sur le siège avant.
Nicolas s’exécute au bord d’un rire.
_Qu’est ce qui t’arrive cette fois ? Il demande une fois lancé sur les Boulevards.
_Cette fille est folle, complétement tarée !! Explique son pote en essayant de remettre sa chemise dans son jean, malgré l’habitacle exigu.
_Me dis pas que t’as remis le couvert avec Sabine ? Demande le photographe, en levant la voix.
_Bah si…
_Mais t’es con, ou quoi ? La dernière fois que t’as voulu rompre avec elle, elle t’a quand même envoyé des têtes de porcs tranchées pendant deux mois.
_Je sais ! Je sais… Mais bon depuis qu’on sort plus tous les deux et qu’en plus t’as grillé notre carte « Ingrid », bah faut bien que je trouve quelque chose, moi !
_Quelque chose ?
_Quelqu’un, c’est pareil ! Tu m’as compris, et ça change rien au fait que je suis grave dans la merde !
Le photographe rigole, puis devant le regard de son ami de toujours :
_Bon ok, on réglera ça en rentrant, pour le moment à nous le week-end de liberté !
_Et le monstre il est où ?
_Il est resté avec Jeanne, il a une compétition de Judo demain…
Un silence de quelques secondes, puis.
_Et tu vas faire quoi en rentrant ? Je veux dire, pour Jeanne et toi ? Pour l’appart’ ?
_Bah, je vais faire comme toi mon gros, je vais me trouver une petite garçonnière… Rit doucement Nicolas.
_On pourrait partager la mienne ! Et retrouver les mecs, genre Seb et Chris, Etienne… Putain comme à la bonne époque ! Rigole le restaurateur, emmenant dans ses rires son meilleur ami.
Leur fou-rire se calme, avant que José ne dise :
_Et faudrait qu’on retrouve les filles aussi…
_Ton appart’ sera jamais assez grand pour nous tous, tu sais ça ?...
_T’es con…
Puis sérieux :
_T’y penses jamais ?
_A quoi ? Demande Nicolas, feignant de ne pas comprendre.
_A qui… Répond simplement son ami.
Le guitariste soupire, s’arrête au feu qui vient de passer au rouge, en profite pour fouiller dans sa poche arrière. Sort la photo retrouvée la veille et la tend en silence à José.
Ce dernier la regarde en souriant, une minute, une autre.
Son sourire s’agrandit, il lisse le papier brillant avant de venir coincer la photo sur le tableau de bord au milieu de la voiture.
_Elle était belle… Dit le sud américain, les yeux toujours rivés sur la photo.
Le feu passe au vert. Nicolas sourit.
_Laquelle ? Il dit un sourire en coin.
José rit.
_Tu penses souvent à elle ? Il demande en se tournant un peu sur son siège, comme pour observer vraiment son meilleur ami.
Ce dernier s’échappe.
_Tu penses souvent à Béné ? Il questionne en retour.
_Plus souvent qu’à Laly ! Rigole José.
Son ami le suit, avant d’avouer nostalgique.
_Parfois. Pas tout le temps, mais parfois dans les paroles d’une chanson, dans une blague d’Eli, dans un énième « et si » quand Jeanne et moi on se prend la tête… Quand j’entends à la télé qu’une nouvelle guerre a explosé dans un pays d’Afrique…
Il s’arrête une seconde.
_Mais quand je suis tombé sur cette photo hier, je sais pas, ça été comme une claque, comme si j’avais loupé ce foutu chemin de traverse, pour prendre l’autoroute la plus sure… Le problème c’est que l’autoroute ne menait pas à la destination que je voulais…
Son pote soupire.
_Je sais pas comment on l’a pas vu ce chemin, Pépère, mais une chose est sure on a bien foncer dans le mur… Il dit en passant son doigt sur le visage souriant de Bénédicte.
Il ne disent rien pendant un moment, quitte le périph’, puis prennent la première sortie, laissent derrière eux, cette foutue autoroute, s’émerveillent des paysages campagnards, montent le volume de la radio, réapprennent à sourire pour de vrai et s’en vont vers des terres angevines.
Il aimerait être en colère. Il aimerait s’énervait, mais il n’y arrive pas. Le paysage est trop beau, bercé par des couleurs pastelles, un bleu doux se teintant des dernières lueurs du jour, un vert aux mille dégradés. Un environnement aux centaines de senteurs. Et puis son meilleur ami rage pour deux.
Sur le bord de cette route de campagne complètement perdue, sans réseau et avec une voiture fumante, qui ne veut plus faire un mètre de plus.
_Pourquoi tu restes aussi calme ?! S’insurge José.
_C’est magnifique… Répond seulement le photographe.
_Ouais, super c’est magnifique !! Putain Nico, on est au paumé au milieu de je ne sais où et toi tu nous fais un revival à la Manet…
_J’ai toujours préféré Monet… rit son pote
_Tu fais chier…
_C’est bon José ! Qu’est ce tu veux que je dise ? Que je suis allée la faire réviser la semaine dernière, que j’en ai eu pour quatre cents euros et voilà où ça m’a mené ! Alors respire cet air non pollué pour une fois et patiente y a bien une voiture qui va finir par passer…
Assure Nicolas optimiste.
_Ouais, bah j’espère, parce que avec cette folle de Sabine j’ai pas eu le temps de prendre un sac et je comptais aller chercher le nécessaire dans un supermarché. Le problème ? C’est qu’il n’y a pas un supermarché à la ronde dans ce patelin !!! Finit le restaurateur en hurlant.
Le guitariste rit, attend que José vienne se poser à coté de lui contre la carrosserie, puis dit doucement.
_Ca fait du bien non ?
_Un bien fou.
Ils sont encore en train de rire quand un nuage de poussière arrive vers eux.
Une vieille R5 se stoppe avant qu’un homme d’une soixantaine d’année ne baisse manuellement sa vitre grinçante.
_On peut vous aider, Messieurs ? Il demande dans un sourire bienveillant.
_Bonjour, commence Nicolas. Si vous pouviez nous déposer en ville, ça serait gentil, pour qu’on puisse joindre une dépanneuse et trouver un hôtel pour la nuit. Il explique.
L’homme rit.
_La prochaine ville est encore à trente kilomètres et j’ai ma Femme qui m’attend… Et puis y a pas d’Hôtel dans les parages, enfin pas avant les Rosiers et ça fait encore bien quinze bornes… Et j’ai ma femme qui m’attend. Il répète.
Les deux hommes soupirent, forcés de constater qu’une nuit dans leur voiture les attend.
_Mais montez donc, je sais où je vais vous laisser… Lance le conducteur d’épave en voyant leurs mines dépitées.
_On ne voudrait pas s’imposer Monsieur ?… Commence le guitariste.
_George… Montez, je ne vous ramène pas chez moi, ma Christine à bien assez de travail avec nos deux derniers qui veulent pas prendre leur envol ! Il rigole, en débloquant manuellement les portières avant et arrière.
Les deux amis se regardent, hésitent, puis d’un même haussement d’épaule attrape leurs affaires restées dans la voiture et grimpent dans la petite Renault.
_Celle là elle est vieille mais résistante. Lance George, en tapotant sur le volant de sa voiture. Un peu comme moi !
Nicolas et José rient doucement avant de demander.
_Alors où est-ce que vous nous emmenez ?
_Au Grand Epinay, c’est juste un peu plus loin. Une bien belle maison… Joyeuse…
_Et ça ne va pas les déranger ? On ne va pas les déranger ?
_Vous faites pas de bile. C’est un foutu joyeux bordel constant là-bas, des gens viennent, des gens partent, des gens restent… Ça fait jaser au village, mais moi je les aime bien. Puis leur chèvre fait le meilleur fromage de tout le comté… Un de ptits loups a gagné déjà trois fois le concours de dressage d’Ane et quand on voit la bourrique que c’est, on peut être qu’admiratif !!
Les deux compère partagent un regard, pas certain de tout comprendre et un peu nerveux à l’idée de se retrouver au milieu de cette… Troupe ?
Au bout d’un moment ils quittent la route de poussière jaune, pour en prendre une autre un peu boueuse, très cabossée. Puis finalement George se stoppe devant un petit pont de fer forgé très rouillé.
_Faut mieux s’arrêter là. Ce machin est prêt à s’écrouler, même s’ils vous diront tous le contraire !
Les trois hommes descendent de la voiture, passe le pont grinçant, passent devant un écriteau bancal sur lequel on peut lire, tracés par des mains d’enfants :
« La Maison des Rires »
Et en effet, c’est le premier son qu’ils entendent. Alors que la pénombre commence à tomber et que le ciel est plus noir que rouge, il y a des rires d’enfants immenses, des chansons, le crépitement d’un feu de bois, les accords d’une guitare.
Un « Bip » sonore arrête leur progression. George sort de sa poche un vieux Nokia, regarde le message qu’il vient de recevoir.
_Ah bah voilà, fallait bien qu’elle m’engueule pour quelque chose. Messieurs je vais devoir vous laissez. Ils ont mon numéro ici, je viendrai vous filer un coup de main pour ramener votre auto demain, avec le tracteur !
Nicolas et José, le regardent un peu abasourdis.
_Vous continuez tout droit, ils vont pas vous manger ! Suivez la guitare et le feu ! Ah et fait quand même gaffe au Baron, il a ses têtes.
Il lève sa casquette, leur sourit une dernière fois, puis s’en retourne à sa voiture.
Les deux amis restent plantés là un moment avant de se décider à continuer vers le brasero.
Ils sont à une cinquante de mètres du petit groupes d’enfants et d’adolescent quand ils se stoppent dans un même élan.
Ils ont reconnu les accords, avant d’entendre les paroles.
Les mains de Nicolas tremblent, son souffle coupé.
Comment ?
Est-ce que c’est ça qu’on appelle le Destin ?
La chance ?
Les paroles s’envolent vers eux, comme un souvenir immense et brûlant.
Ils se regardent, se revoient dans ce garage, à l’écouter, elle.
Ce n’est pas sa voix.
Il n’est pas à la guitare.
José n’a pas son synthé.
Peut-être quand Septembre.
Peut-être.
Puis la guitare se tait, les têtes se tournent, ils sont démasqués. Les plus grands enfants se lèvent, les autres attendent.
Une seconde s’écoule. Encore. Encore.
Et soudain elle est là.
Les yeux pétillants, et un sourire en coin, elle s’avance vers eux. Sans les reconnaître.
Quand sa mémoire lui hurle que ce n’est pas un mirage, elle se stoppe.
Deux mètres les séparent et presque dix ans.
Ils voudraient se sourire, mais déjà leurs pupilles tremblent d’émotions.
Leurs gorges sont sèches, leurs coeurs battants.
Derrière eux, des murmures. Puis des pas qui courent.
Un petit garçon de huit ans arrive, se laisse aller contre les jambes de la jeune femme blonde.
_C’est qui ? Il demande.
Elle les regarde.
Lui surtout.
Sourit enfin dans un soupir de joie cachée.
_Des amis.
_Cool ! Lance le petit garçon avant de retourner vers sa tribu.
_De très bons amis… Elle murmure encore.
Et dans un pas, s’avance vers ses deux hommes qui lui ont manqué. Tellement. Profondément. Éperdument.
Leurs bras sont déjà ouverts. Elle s’y engouffre.
Ils rigolent.
La chance.
Et le Destin.
A suivre.
Voici une suite !
Très bonne lecture et à bientôt !
2.
Il klaxonne pour la troisième fois.
Sourit quand même.
Léger, tellement plus léger qu’hier encore.
Sa main se rapproche une quatrième fois de son volant, mais il n’a pas le temps d’appuyer sur le signal sonore, que la porte de l’appartement de son meilleur ami s’ouvre enfin.
_Démarre, vite, ma Poule, très vite !... Lui dit simplement José en se jetant presque sur le siège avant.
Nicolas s’exécute au bord d’un rire.
_Qu’est ce qui t’arrive cette fois ? Il demande une fois lancé sur les Boulevards.
_Cette fille est folle, complétement tarée !! Explique son pote en essayant de remettre sa chemise dans son jean, malgré l’habitacle exigu.
_Me dis pas que t’as remis le couvert avec Sabine ? Demande le photographe, en levant la voix.
_Bah si…
_Mais t’es con, ou quoi ? La dernière fois que t’as voulu rompre avec elle, elle t’a quand même envoyé des têtes de porcs tranchées pendant deux mois.
_Je sais ! Je sais… Mais bon depuis qu’on sort plus tous les deux et qu’en plus t’as grillé notre carte « Ingrid », bah faut bien que je trouve quelque chose, moi !
_Quelque chose ?
_Quelqu’un, c’est pareil ! Tu m’as compris, et ça change rien au fait que je suis grave dans la merde !
Le photographe rigole, puis devant le regard de son ami de toujours :
_Bon ok, on réglera ça en rentrant, pour le moment à nous le week-end de liberté !
_Et le monstre il est où ?
_Il est resté avec Jeanne, il a une compétition de Judo demain…
Un silence de quelques secondes, puis.
_Et tu vas faire quoi en rentrant ? Je veux dire, pour Jeanne et toi ? Pour l’appart’ ?
_Bah, je vais faire comme toi mon gros, je vais me trouver une petite garçonnière… Rit doucement Nicolas.
_On pourrait partager la mienne ! Et retrouver les mecs, genre Seb et Chris, Etienne… Putain comme à la bonne époque ! Rigole le restaurateur, emmenant dans ses rires son meilleur ami.
Leur fou-rire se calme, avant que José ne dise :
_Et faudrait qu’on retrouve les filles aussi…
_Ton appart’ sera jamais assez grand pour nous tous, tu sais ça ?...
_T’es con…
Puis sérieux :
_T’y penses jamais ?
_A quoi ? Demande Nicolas, feignant de ne pas comprendre.
_A qui… Répond simplement son ami.
Le guitariste soupire, s’arrête au feu qui vient de passer au rouge, en profite pour fouiller dans sa poche arrière. Sort la photo retrouvée la veille et la tend en silence à José.
Ce dernier la regarde en souriant, une minute, une autre.
Son sourire s’agrandit, il lisse le papier brillant avant de venir coincer la photo sur le tableau de bord au milieu de la voiture.
_Elle était belle… Dit le sud américain, les yeux toujours rivés sur la photo.
Le feu passe au vert. Nicolas sourit.
_Laquelle ? Il dit un sourire en coin.
José rit.
_Tu penses souvent à elle ? Il demande en se tournant un peu sur son siège, comme pour observer vraiment son meilleur ami.
Ce dernier s’échappe.
_Tu penses souvent à Béné ? Il questionne en retour.
_Plus souvent qu’à Laly ! Rigole José.
Son ami le suit, avant d’avouer nostalgique.
_Parfois. Pas tout le temps, mais parfois dans les paroles d’une chanson, dans une blague d’Eli, dans un énième « et si » quand Jeanne et moi on se prend la tête… Quand j’entends à la télé qu’une nouvelle guerre a explosé dans un pays d’Afrique…
Il s’arrête une seconde.
_Mais quand je suis tombé sur cette photo hier, je sais pas, ça été comme une claque, comme si j’avais loupé ce foutu chemin de traverse, pour prendre l’autoroute la plus sure… Le problème c’est que l’autoroute ne menait pas à la destination que je voulais…
Son pote soupire.
_Je sais pas comment on l’a pas vu ce chemin, Pépère, mais une chose est sure on a bien foncer dans le mur… Il dit en passant son doigt sur le visage souriant de Bénédicte.
Il ne disent rien pendant un moment, quitte le périph’, puis prennent la première sortie, laissent derrière eux, cette foutue autoroute, s’émerveillent des paysages campagnards, montent le volume de la radio, réapprennent à sourire pour de vrai et s’en vont vers des terres angevines.
Il aimerait être en colère. Il aimerait s’énervait, mais il n’y arrive pas. Le paysage est trop beau, bercé par des couleurs pastelles, un bleu doux se teintant des dernières lueurs du jour, un vert aux mille dégradés. Un environnement aux centaines de senteurs. Et puis son meilleur ami rage pour deux.
Sur le bord de cette route de campagne complètement perdue, sans réseau et avec une voiture fumante, qui ne veut plus faire un mètre de plus.
_Pourquoi tu restes aussi calme ?! S’insurge José.
_C’est magnifique… Répond seulement le photographe.
_Ouais, super c’est magnifique !! Putain Nico, on est au paumé au milieu de je ne sais où et toi tu nous fais un revival à la Manet…
_J’ai toujours préféré Monet… rit son pote
_Tu fais chier…
_C’est bon José ! Qu’est ce tu veux que je dise ? Que je suis allée la faire réviser la semaine dernière, que j’en ai eu pour quatre cents euros et voilà où ça m’a mené ! Alors respire cet air non pollué pour une fois et patiente y a bien une voiture qui va finir par passer…
Assure Nicolas optimiste.
_Ouais, bah j’espère, parce que avec cette folle de Sabine j’ai pas eu le temps de prendre un sac et je comptais aller chercher le nécessaire dans un supermarché. Le problème ? C’est qu’il n’y a pas un supermarché à la ronde dans ce patelin !!! Finit le restaurateur en hurlant.
Le guitariste rit, attend que José vienne se poser à coté de lui contre la carrosserie, puis dit doucement.
_Ca fait du bien non ?
_Un bien fou.
Ils sont encore en train de rire quand un nuage de poussière arrive vers eux.
Une vieille R5 se stoppe avant qu’un homme d’une soixantaine d’année ne baisse manuellement sa vitre grinçante.
_On peut vous aider, Messieurs ? Il demande dans un sourire bienveillant.
_Bonjour, commence Nicolas. Si vous pouviez nous déposer en ville, ça serait gentil, pour qu’on puisse joindre une dépanneuse et trouver un hôtel pour la nuit. Il explique.
L’homme rit.
_La prochaine ville est encore à trente kilomètres et j’ai ma Femme qui m’attend… Et puis y a pas d’Hôtel dans les parages, enfin pas avant les Rosiers et ça fait encore bien quinze bornes… Et j’ai ma femme qui m’attend. Il répète.
Les deux hommes soupirent, forcés de constater qu’une nuit dans leur voiture les attend.
_Mais montez donc, je sais où je vais vous laisser… Lance le conducteur d’épave en voyant leurs mines dépitées.
_On ne voudrait pas s’imposer Monsieur ?… Commence le guitariste.
_George… Montez, je ne vous ramène pas chez moi, ma Christine à bien assez de travail avec nos deux derniers qui veulent pas prendre leur envol ! Il rigole, en débloquant manuellement les portières avant et arrière.
Les deux amis se regardent, hésitent, puis d’un même haussement d’épaule attrape leurs affaires restées dans la voiture et grimpent dans la petite Renault.
_Celle là elle est vieille mais résistante. Lance George, en tapotant sur le volant de sa voiture. Un peu comme moi !
Nicolas et José rient doucement avant de demander.
_Alors où est-ce que vous nous emmenez ?
_Au Grand Epinay, c’est juste un peu plus loin. Une bien belle maison… Joyeuse…
_Et ça ne va pas les déranger ? On ne va pas les déranger ?
_Vous faites pas de bile. C’est un foutu joyeux bordel constant là-bas, des gens viennent, des gens partent, des gens restent… Ça fait jaser au village, mais moi je les aime bien. Puis leur chèvre fait le meilleur fromage de tout le comté… Un de ptits loups a gagné déjà trois fois le concours de dressage d’Ane et quand on voit la bourrique que c’est, on peut être qu’admiratif !!
Les deux compère partagent un regard, pas certain de tout comprendre et un peu nerveux à l’idée de se retrouver au milieu de cette… Troupe ?
Au bout d’un moment ils quittent la route de poussière jaune, pour en prendre une autre un peu boueuse, très cabossée. Puis finalement George se stoppe devant un petit pont de fer forgé très rouillé.
_Faut mieux s’arrêter là. Ce machin est prêt à s’écrouler, même s’ils vous diront tous le contraire !
Les trois hommes descendent de la voiture, passe le pont grinçant, passent devant un écriteau bancal sur lequel on peut lire, tracés par des mains d’enfants :
« La Maison des Rires »
Et en effet, c’est le premier son qu’ils entendent. Alors que la pénombre commence à tomber et que le ciel est plus noir que rouge, il y a des rires d’enfants immenses, des chansons, le crépitement d’un feu de bois, les accords d’une guitare.
Un « Bip » sonore arrête leur progression. George sort de sa poche un vieux Nokia, regarde le message qu’il vient de recevoir.
_Ah bah voilà, fallait bien qu’elle m’engueule pour quelque chose. Messieurs je vais devoir vous laissez. Ils ont mon numéro ici, je viendrai vous filer un coup de main pour ramener votre auto demain, avec le tracteur !
Nicolas et José, le regardent un peu abasourdis.
_Vous continuez tout droit, ils vont pas vous manger ! Suivez la guitare et le feu ! Ah et fait quand même gaffe au Baron, il a ses têtes.
Il lève sa casquette, leur sourit une dernière fois, puis s’en retourne à sa voiture.
Les deux amis restent plantés là un moment avant de se décider à continuer vers le brasero.
Ils sont à une cinquante de mètres du petit groupes d’enfants et d’adolescent quand ils se stoppent dans un même élan.
Ils ont reconnu les accords, avant d’entendre les paroles.
Les mains de Nicolas tremblent, son souffle coupé.
Comment ?
Est-ce que c’est ça qu’on appelle le Destin ?
La chance ?
Les paroles s’envolent vers eux, comme un souvenir immense et brûlant.
Ils se regardent, se revoient dans ce garage, à l’écouter, elle.
Ce n’est pas sa voix.
Il n’est pas à la guitare.
José n’a pas son synthé.
Peut-être quand Septembre.
Peut-être.
Puis la guitare se tait, les têtes se tournent, ils sont démasqués. Les plus grands enfants se lèvent, les autres attendent.
Une seconde s’écoule. Encore. Encore.
Et soudain elle est là.
Les yeux pétillants, et un sourire en coin, elle s’avance vers eux. Sans les reconnaître.
Quand sa mémoire lui hurle que ce n’est pas un mirage, elle se stoppe.
Deux mètres les séparent et presque dix ans.
Ils voudraient se sourire, mais déjà leurs pupilles tremblent d’émotions.
Leurs gorges sont sèches, leurs coeurs battants.
Derrière eux, des murmures. Puis des pas qui courent.
Un petit garçon de huit ans arrive, se laisse aller contre les jambes de la jeune femme blonde.
_C’est qui ? Il demande.
Elle les regarde.
Lui surtout.
Sourit enfin dans un soupir de joie cachée.
_Des amis.
_Cool ! Lance le petit garçon avant de retourner vers sa tribu.
_De très bons amis… Elle murmure encore.
Et dans un pas, s’avance vers ses deux hommes qui lui ont manqué. Tellement. Profondément. Éperdument.
Leurs bras sont déjà ouverts. Elle s’y engouffre.
Ils rigolent.
La chance.
Et le Destin.
A suivre.
Dernière édition par Madeleine lover le Dim 8 Jan 2017 - 1:09, édité 1 fois
Madeleine lover- Diplomé ABédien
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Belle discution entre José et Nicolas. Retrouvaille fortuite des garçons avec Hélène qui a semble t'il un petit garçon. Hâte de voir la suite.
Nia64- Incoll-AB
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Comme tu écris bien, comme c'est magique, quel chapitre splendide, un vrai feu d'artifice en fait, avec l'amitié Nico/José qui nous fait briller de joie tant on les reconnait et les imagine, et le bouquet final si bien amené, des retrouvailles...
Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Quel bonheur de te lire ! Nico/José et leur complicité sans failles !
cette balade à la campagne et cette panne, on reconnait le calme de Nico et l'impatience de José ! trop drôle ! cette rencontre avec ce monsieur qui va les mettre sur le chemin des retrouvailles, c'est incroyable et génial !!!!!
ce chapitre est une merveille ! merci pour ces bons moments et bravo ! il me tarde de connaître la suite !
cette balade à la campagne et cette panne, on reconnait le calme de Nico et l'impatience de José ! trop drôle ! cette rencontre avec ce monsieur qui va les mettre sur le chemin des retrouvailles, c'est incroyable et génial !!!!!
ce chapitre est une merveille ! merci pour ces bons moments et bravo ! il me tarde de connaître la suite !
sandrineL- Grand maître AB
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Un tres beau moment les retrouvailles avec Helene. J'aime beaucoup. J'espere qu' ils vont aussi trouver les autres.
maria1969- Diplomé ABédien
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
J'aime déja bcp cette fic , j'embarque avec plaisir !! vivement la suite !!
Sylvie- ABdien confirmé
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
La panne de la voiture est vraiment providentielle
Kimmy- Pilier du forum
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Merci encore pour vos commentaires. Voici la suite !
J'espère qu'elle vous éclairera un peu, sachant que ça va prendre un peu de temps pour expliquer tout ce qu'il s'est passé entre la bande et durant les dix dernières années.
Ah oui ! Et c'est encore une fiction à prénoms ( bon courage!)
Elle n'en revient pas. Elle tremble. Ils sont là. Beaux et souriants comme dans ses souvenirs, avec quelques rides en plus. Au coin des yeux. Sur le front. Dans leurs sourires un peu timides.
Elle voudrait rire. Enfin son « moi » de dix neuf ans surtout. Celui qui était tombé dans les yeux bleus de ce garçon qui encore aujourd'hui faisait perdre à son cœur, son tempo rassurant et routinier.
Ils se séparent. Lentement. Peureux que cette étreinte ne soit la dernière.
Elle les rassure, attrape leurs mains, les guide vers l'immense bâtisse qu'ils n'avaient pas encore vu.
Une seconde, elle se retourne vers le feu où la dizaine d'enfants continuent leur soirée de liberté.
_Julien, tu es en charge du brasero ! Et ne laisse pas Paco refaire une de ses expériences avec les chamallows, s'il te plait.
Un adolescent grand, filiforme et souriant lui répond.
_Pas de problème, Hél !
Elle secoue la tête et reprend sa route vers la maison éclairée.
_Hél ? Demande Nicolas, un peu surpris du surnom.
_Oui je sais, mais ça fait six ans que je lui demande d'arrêter de m'appeler comme ça et rien à faire... Elle sourit doucement.
De nouveau un silence. Emerveillé. Heureux. Irréel presque.
Soudain trois filles sortent en courant de la maison, suivies par un immense Terre Neuve.
_As-tu vu ton frère, Alice ? Demande Hélène à la plus grande des trois.
_Jack ? Questionne l'adolescente. Non pas depuis un moment, il est certainement avec Popeye !
_C'est lui qui est d’organisation des couchages, qu'il n'oublie pas ! Continue la jeune femme.
_Okay ! Lance Alice en se dirigeant de nouveau vers le feu, ses deux comparses sur ses talons.
Nicolas et José, restent un moment interloqués et c'est le pianiste qui comme souvent pose la question qui leur brule les lèvres à tous les deux.
_Tu fais un élevage, ma Poule ou quoi ?
Hélène se retourne, vers eux en rigolant. D'un rire pur, léger, qui s'accorde parfaitement avec la chanson des grillons encore timides.
_Quelques chose comme ça... Elle dit. Ils ne sont pas tous à moi... Mais... Enfin je vais vous expliquez... C'est long dix ans...
_Trop long... Ils approuvent d'une même voix.
Ils vont pour reprendre leur chemin quand un petit garçon les cheveux frisés, bruns, les yeux d'un noir profond arrive vers Hélène, des larmes séchées sur les joues.
Elle ouvre ses bras et l'attrape dans sa course folle avant de le serrer contre sa poitrine.
_Et voilà notre Jojo... Elle présente simplement. Un guerrier aguerri, mais qui tente encore d'apprivoiser sa peur de la nuit ! Pas vrai Trésor ?
Le petit garçon dans ses bras s'enfonce un peu plus contre sa nuque. Renifle, puis attrape son pouce.
Elle passe une main le long de son dos, tout en tendresse et en assurance que rien ne va lui arriver, avant de continuer vers la maison.
L'immense Terre Neuve, compagnon des trois amazones l'attend devant les escaliers du perron. Heureux. Puis voyant les deux hommes il grogne un peu.
_Ce sont des amis Baron...
Ca semble suffire à l'immense bête qui après quelques caresses se couche lourdement sur les graviers encore chauds du soleil de l'après-midi.
Hélène réajuste son petit fardeau dans les bras et pose sa main sur la poignée quand la porte s'ouvre à la volée. Et un autre passé vient frapper les deux amis de plein fouet.
Ils ont dix ans maintenant.
Et des sourires d'enfants heureux.
Des rires aussi.
Ils étaient si petits la dernière fois qu'ils se sont vus.
Le quintette est figé entre surprise, espoir, souvenir et réalité.
Finalement c'est José qui fait le premier pas. Avec ce geste qu'il a fait des dizaines de fois pour Elle.
Pour ses premiers pas. Pour ses plus gros chagrins, pour ses cauchemars nocturnes.
Et elle se souvient. Elle sourit et s'enfonce dans son étreinte.
_Hey... Il murmure la gorge serrée.
_Hey, Répond Léa, inspirant une bouffée de son parfum, à cet homme qui bâti les premiers pavés de sa route d'enfant.
Ils restent quelques secondes ainsi avant que Nicolas ne rigole doucement.
_Hey, moi aussi je veux un câlin.
La paire rit, puis se sépare. Léa changeant d'étreinte tandis que José ouvre ses bras à Diego.
Ce dernier accepte, surpris, content, puis admet dans un murmure.
_Enfin...
Soudain une voix derrière eux les fait sursauter.
_Non, non ça ne va pas se passer comme ça ! Revenez là vous deux, la vaisselle c'est aussi sécher les assie... Elle ne finit pas sa phrase.
Les enfants en profitent, regardent une dernière fois ces deux hommes presque providentiels et s'en vont se fondre dans la troupe joyeuse qui hurle un peu plus loin.
_José... Elle dit dans un souffle.
_Salut Béné...
Elle ne sait pas ce qu'elle veut faire le gifler, l'embrasser, le serrer... lui pardonner.
C'est Hélène qui la sauve de devoir faire un choix.
_J'allais faire un thé... Pour qu'on mette à jour nos histoires, mais je pense qu'un bon whisky serait peut-être plus approprié... Sourit-elle doucement, en laissant une main se poser sur l'épaule de sa meilleure amie.
_Tu leur montres la terrasse ?
Bénédicte approuve, toujours en silence, entre dans la maison certaine que derrière elle son passé la suit.
Ils regardent partout. Happés par les mille trésors de cette maison.
Des dizaines de paires de chaussures dans l'entrée, autant de manteaux. Des dessins qui s'étalent sur les murs et des traces de doigts sur les miroirs. Dans le salon qu'ils passent, ils aperçoivent trois canapés, mille bougies et sur la cheminée immense, des photos. Des enfants surtout et puis un peu d'eux.
A la Cafet'.
Au garage.
Sur la Plage.
Ils se regardent, partagent cette sensation d'avoir loupé quelque chose. Soupirent.
_Je vais aller aider Hélène, Jolan ne la lâchera pas ce soir, installez-vous là. Leur dit Béné, en leur montrant la terrasse qui s'étire sur encore une autre partie du jardin.
_C'est quoi cet endroit ? Demande Nicolas.
Son amie lui sourit.
_Un paradis.
Et elle s'en va.
Il y a un silence, puis.
_Rappelle-moi de remercier ton garagiste d'être aussi pourri ! Sourit José.
Et Nicolas rit.
Le silence est devenu pesant. Comme si l’excitation de se revoir avait laissé place au souvenir des blessures.
Hélène les regarde la tête un peu penchée, Jolan toujours sur les genoux, effrayé de devoir se laisser aller au sommeil. Comme toujours.
Le regard de Bénédicte est plus froid. Il faut dire que la séparation a été plus dure. Plus sale. Comme trop souvent avec José.
Seulement il y avait une petite fille au milieu. Une petite fille qui avait dû entendre les cris et subir les pleurs. Une petite fille devenue grande, mais dont les suppliques enfantines résonnaient encore dans chacun de leurs cœurs.
Les garçons bercent leurs whiskys, les yeux baissés. Ils attendent.
Leur sentence.
Ou leur délivrance.
_Comment vous êtes arrivés là ? Demande finalement Béné.
_On est tombé en panne à trois kilomètres d'ici. Commence Nicolas. On attendu une bonne heure que quelqu'un passe et on est tombé sur George... Il nous a dit que ça ne dérangerait pas si on passait la nuit ici... Mais on ne savait pas que... enfin que...
_Que c'était vous... Finit José.
_Et si ça doit poser un problème, on peut partir... assure le photographe, ses yeux croisant ceux d'Hélène.
_Tout à fait notre genre de vous laissez dormir dehors... Lance la chanteuse les sourcils levés.
_Bah, peut-être qu'on devrait ! Lâche son amie, les dents serrées.
Hélène secoue la tête, sourit en coin.
_Qu'est ce que vous faites si loin de Paris ?
_Pépère voulait se faire un road trip cet été, on était parti en repérage quand sa charrue nous a plantée. Répond José.
_Et Jeanne ? Questionne Hélène.
_Et les pouffes ? Ajoute Bénédicte.
_C'est compliqué... Dit simplement Nicolas, empêchant son meilleur ami de répondre à son ancienne amante.
La jeune femme approuve en silence. Croise de nouveau le regard de celui qu'elle a tant aimé.
_Elias ?
Il voit la tendresse dans ses yeux.
_Il va bien. C'est pour lui le road trip estival, pour l'éloigner de... enfin...
Il ne termine pas, elle a compris. Soupire. Regarde sa meilleure amie, et dans ses yeux lit qu'elle aussi est perdue.
Ils sont là. Elles les ont attendus. Haïs surtout. Longtemps, mais ils sont là. Et entre eux, des secrets, tellement de secrets. Certains qu'elles ne peuvent même pas révéler. Ce ne sont pas les leurs.
Hélène s'installe plus confortablement dans le fauteuil d'osier, Nicolas comprend, la lit toujours comme un livre ouvert. Pose son verre de Whisky, se prépare à écouter cette histoire qu'il ne comprend pas. Pas encore.
Bénédicte saisit la bouteille de Jack Daniels, s'en sert un double et laisse son amie commencer à conter leur chemin de croix vers ce Paradis perdu.
_Johanna est morte. Lâche la chanteuse. Sans préambule. La voix tremblante, les yeux humides.
_Ca fait un peu plus de cinq ans maintenant. Un Cancer du sein, diagnostiqué trop tard.
Les mains des deux homes tremblent. José se prend la tête dans les mains, quand il la relève il y a de la colère dans ses yeux.
_Pourquoi vous nous avez rien dit ?!! Il demande en élevant la voix.
Sur les genoux d'Hélène, le petit garçon se tend.
Nicolas le remarque.
_José... Il avertit.
L'autre suit son regard, comprend. Se calme.
_C'est pas comme si vous aviez fait des efforts pour rester en contact. Lance Béné.
La pique fait mal, elle est vraie.
Le photographe partage un regard avec son ancien amour, une question y est posée, elle n'y répond pas tout de suite.
_C'est allé très vite, et ça nous a fait beaucoup de mal... Vous... Elle a pensé à vous, mais on ne savait pas comment... Christian ne répondez pas...
Elle s'arrête là, garde la mocheté de l'histoire pour plus tard. Quand les bases de leur amitié seront redevenues solides.
_C'était sa maison. La sienne et la mienne. Et puis une ruine vraiment, encore aujourd’hui elle est plus bancale que droite, mais...
_C'est la nôtre. Termine Bénédicte dans un sourire.
_Jack et Alice, sont ses enfants. Enfin ils auraient dû l'être. Elle allait les adopter quand elle est tombée malade. On lui a fait la promesse qu'on les garderait, qu'on ferait tout pour qu'ils aient une vie heureuse...
Ils ont tant de questions.
Trop.
Le whisky tape sur leurs crânes.
La vie aussi.
Celle passée. La présente, la future.
Leurs cœurs sont lourds. Leurs yeux aussi.
Nicolas pose la seule question qu'il arrive à formuler.
_Et les autres ? Il demande sa voix enrouée d'émotions.
Hélène rit.
_C'est par là que tu veux commencer l'histoire ?
Il hausse les épaules. N'a pas de réponse.
Il veut seulement savoir, comprendre. Les connaître de nouveau.
Elle abdique.
_Il y a pas mal de leurs amis ce soir, c'est souvent comme ça à l'approche de l'été... Le plus grand c'est Julien, il a dix sept ans...C'est le fils de Cathy.
_Cathy ? Demande José. Notre Cathy ? La Cathy d'Etienne ?
_Elle même... Rit doucement Hélène
_Elle est ici avec vous ?
Les deux amies approuvent d'un hochement de tête.
_Elle est à Nantes ce week-end pour un shooting. Il y a Laly aussi, mais elle, elle est à Paris, pigiste pour un magazine People.
_Ca alors... murmure José. Comme à la fac...
_En plus compliqué... Assure Bénédicte.
_Et plus nombreux ! Ajoute Nicolas.
Un silence passe avant qu'Hélène ne reprenne.
_Il y a évidement Léa et Diego, arrive ensuite Tara, qui va avoir huit ans demain, c'est elle que vous avez vu toute à l'heure, notre petit garçon manqué. Ensuite Gabriel qui va avoir cinq ans, puis Paco qui doit se cacher avec Jack. Il a fait quatre ans en avril. Et notre dernier venu Jolan, trois ans depuis une semaine.
Le silence plane de nouveau. Les deux jeunes femmes observent ces hommes avec qui elles ont tant partagé. Voient la question qu'ils n'osent pas poser.
C'est Béné qui leur souffle la réponse.
_Elle les a adopté...
_Tous ? Demande Nicolas.
La chanteuse ne croise pas son regard quand elle répond.
_Pas Gabriel. C'est mon fils, je veux dire, mon fils biologique. Mais les autres oui... Enfin je ne suis encore que la tutrice légale de Paco et Jolan, mais les papiers ne devraient plus tarder...
_Pourquoi ? Poursuit le photographe.
_Pourquoi je suis tombée en amour avec eux ?
Son ancien amant hoche la tête, elle sourit plus grandement s'approche un peu de ses deux meilleurs amis.
_Ca serait comme essayer de vous expliquer pourquoi, là, à cet instant j'ai envie de tout vous pardonner...
Les deux hommes la regardent surpris par son honnêteté.
_Presque impossible. Sauf si on s'attarde sur ce qui nous lie. Ce lien qui fait que peu importe ce qui se passe dans nos vies, vous voir ne pourra être toujours qu'un plaisir... Et malgré son air têtu Béné pense la même chose que moi !
_Non, pas du tout !... S'insurge sa meilleure ami, en voyant le sourire en coin de José. Puis essayant d’être un peu honnête avec elle même.
_Peut-être...
Ils rient.
Tous les quatre.
Un goût d'avant.
Délicieux.
Ils se calment quand derrière eux des pieds rapides se font entendre.
Deux garçons arrivent, les bouches collantes de chamallows et de chocolats. L'un est adolescent, grand, beau, les cheveux châtains en bataille, le regard vert perçant. Jack, donc.
Le second est un enfant.
Pas encore cinq ans. Les yeux bleus, les boucles blondes et une moue familière.
Gabriel.
Le silence autour de la table est étrange. Electrique. Des regards se croisent, se questionnent.
José d'abord.
Et son doute surprenant.
Impossible.
Ca faisait dix ans qu'ils ne s'étaient pas vu et cet enfant n'en avait pas encore cinq. Alors pourquoi Béné continuait de le regarder comme ça ?Comme si elle connaissait un secret et qu'elle voulait lui souffler. Là, maintenant. Ses yeux passent de Béné à Gabriel, puis de Gabriel à Nico.
De Nico à Gabriel.
Et Hélène.
Cette dernière ne les regarde pas. Elle reste les yeux fixés sur son fils. Les mains tremblantes, le souffle court.
Elle sent ses yeux à lui.
Et ses questions.
Il n'arrive pas à détacher son regard de ce petit garçon.
Comment ?
Il est magnifique.
Comme il se l'était toujours imaginé.
Un enfant d'Hélène.
Espiègle et tendre.
Il ouvre la bouche, veut savoir mais les enfants sont plus rapides que lui.
_Ca y'est Tabatha à eu ses petits, Ma'. S'exclame Jack dans un sourire.
_Comme ça y'en a Maman, poursuit Gabriel en faisant le chiffre six à l'aide de ses doigts.
_Et y a l'Baron qui essaye de les manger ! Poursuit le plus grand des deux.
Les chaises sont poussées, le Whisky oublié. Les filles se précipitent dehors, les garçons sur leurs talons, les enfants les suivent, ceux du brasero, ceux des cabanes et d'autres encore qui sortent d'on ne sait où.
Quand ils arrivent vers les écuries, un âne les regarde désintéressé, un peu plus loin, un miaulement se fait entendre, puis un deuxième, puis d'autre encore, ils s'approchent. Là, dans un box couché sur de la paille, l'énorme Terre Neuve garde entre ses pattes six chatons tout juste nés et auxquelles il délivre de temps à autre une léchouille baveuse et aimante.
Les ados délivrent des « beurk »
Les filles des « Aawww »
Et les plus petits des fous-rires.
Un paradis perdu...
Et retrouvé.
A suivre.
J'espère qu'elle vous éclairera un peu, sachant que ça va prendre un peu de temps pour expliquer tout ce qu'il s'est passé entre la bande et durant les dix dernières années.
Ah oui ! Et c'est encore une fiction à prénoms ( bon courage!)
3.
Elle n'en revient pas. Elle tremble. Ils sont là. Beaux et souriants comme dans ses souvenirs, avec quelques rides en plus. Au coin des yeux. Sur le front. Dans leurs sourires un peu timides.
Elle voudrait rire. Enfin son « moi » de dix neuf ans surtout. Celui qui était tombé dans les yeux bleus de ce garçon qui encore aujourd'hui faisait perdre à son cœur, son tempo rassurant et routinier.
Ils se séparent. Lentement. Peureux que cette étreinte ne soit la dernière.
Elle les rassure, attrape leurs mains, les guide vers l'immense bâtisse qu'ils n'avaient pas encore vu.
Une seconde, elle se retourne vers le feu où la dizaine d'enfants continuent leur soirée de liberté.
_Julien, tu es en charge du brasero ! Et ne laisse pas Paco refaire une de ses expériences avec les chamallows, s'il te plait.
Un adolescent grand, filiforme et souriant lui répond.
_Pas de problème, Hél !
Elle secoue la tête et reprend sa route vers la maison éclairée.
_Hél ? Demande Nicolas, un peu surpris du surnom.
_Oui je sais, mais ça fait six ans que je lui demande d'arrêter de m'appeler comme ça et rien à faire... Elle sourit doucement.
De nouveau un silence. Emerveillé. Heureux. Irréel presque.
Soudain trois filles sortent en courant de la maison, suivies par un immense Terre Neuve.
_As-tu vu ton frère, Alice ? Demande Hélène à la plus grande des trois.
_Jack ? Questionne l'adolescente. Non pas depuis un moment, il est certainement avec Popeye !
_C'est lui qui est d’organisation des couchages, qu'il n'oublie pas ! Continue la jeune femme.
_Okay ! Lance Alice en se dirigeant de nouveau vers le feu, ses deux comparses sur ses talons.
Nicolas et José, restent un moment interloqués et c'est le pianiste qui comme souvent pose la question qui leur brule les lèvres à tous les deux.
_Tu fais un élevage, ma Poule ou quoi ?
Hélène se retourne, vers eux en rigolant. D'un rire pur, léger, qui s'accorde parfaitement avec la chanson des grillons encore timides.
_Quelques chose comme ça... Elle dit. Ils ne sont pas tous à moi... Mais... Enfin je vais vous expliquez... C'est long dix ans...
_Trop long... Ils approuvent d'une même voix.
Ils vont pour reprendre leur chemin quand un petit garçon les cheveux frisés, bruns, les yeux d'un noir profond arrive vers Hélène, des larmes séchées sur les joues.
Elle ouvre ses bras et l'attrape dans sa course folle avant de le serrer contre sa poitrine.
_Et voilà notre Jojo... Elle présente simplement. Un guerrier aguerri, mais qui tente encore d'apprivoiser sa peur de la nuit ! Pas vrai Trésor ?
Le petit garçon dans ses bras s'enfonce un peu plus contre sa nuque. Renifle, puis attrape son pouce.
Elle passe une main le long de son dos, tout en tendresse et en assurance que rien ne va lui arriver, avant de continuer vers la maison.
L'immense Terre Neuve, compagnon des trois amazones l'attend devant les escaliers du perron. Heureux. Puis voyant les deux hommes il grogne un peu.
_Ce sont des amis Baron...
Ca semble suffire à l'immense bête qui après quelques caresses se couche lourdement sur les graviers encore chauds du soleil de l'après-midi.
Hélène réajuste son petit fardeau dans les bras et pose sa main sur la poignée quand la porte s'ouvre à la volée. Et un autre passé vient frapper les deux amis de plein fouet.
Ils ont dix ans maintenant.
Et des sourires d'enfants heureux.
Des rires aussi.
Ils étaient si petits la dernière fois qu'ils se sont vus.
Le quintette est figé entre surprise, espoir, souvenir et réalité.
Finalement c'est José qui fait le premier pas. Avec ce geste qu'il a fait des dizaines de fois pour Elle.
Pour ses premiers pas. Pour ses plus gros chagrins, pour ses cauchemars nocturnes.
Et elle se souvient. Elle sourit et s'enfonce dans son étreinte.
_Hey... Il murmure la gorge serrée.
_Hey, Répond Léa, inspirant une bouffée de son parfum, à cet homme qui bâti les premiers pavés de sa route d'enfant.
Ils restent quelques secondes ainsi avant que Nicolas ne rigole doucement.
_Hey, moi aussi je veux un câlin.
La paire rit, puis se sépare. Léa changeant d'étreinte tandis que José ouvre ses bras à Diego.
Ce dernier accepte, surpris, content, puis admet dans un murmure.
_Enfin...
Soudain une voix derrière eux les fait sursauter.
_Non, non ça ne va pas se passer comme ça ! Revenez là vous deux, la vaisselle c'est aussi sécher les assie... Elle ne finit pas sa phrase.
Les enfants en profitent, regardent une dernière fois ces deux hommes presque providentiels et s'en vont se fondre dans la troupe joyeuse qui hurle un peu plus loin.
_José... Elle dit dans un souffle.
_Salut Béné...
Elle ne sait pas ce qu'elle veut faire le gifler, l'embrasser, le serrer... lui pardonner.
C'est Hélène qui la sauve de devoir faire un choix.
_J'allais faire un thé... Pour qu'on mette à jour nos histoires, mais je pense qu'un bon whisky serait peut-être plus approprié... Sourit-elle doucement, en laissant une main se poser sur l'épaule de sa meilleure amie.
_Tu leur montres la terrasse ?
Bénédicte approuve, toujours en silence, entre dans la maison certaine que derrière elle son passé la suit.
Ils regardent partout. Happés par les mille trésors de cette maison.
Des dizaines de paires de chaussures dans l'entrée, autant de manteaux. Des dessins qui s'étalent sur les murs et des traces de doigts sur les miroirs. Dans le salon qu'ils passent, ils aperçoivent trois canapés, mille bougies et sur la cheminée immense, des photos. Des enfants surtout et puis un peu d'eux.
A la Cafet'.
Au garage.
Sur la Plage.
Ils se regardent, partagent cette sensation d'avoir loupé quelque chose. Soupirent.
_Je vais aller aider Hélène, Jolan ne la lâchera pas ce soir, installez-vous là. Leur dit Béné, en leur montrant la terrasse qui s'étire sur encore une autre partie du jardin.
_C'est quoi cet endroit ? Demande Nicolas.
Son amie lui sourit.
_Un paradis.
Et elle s'en va.
Il y a un silence, puis.
_Rappelle-moi de remercier ton garagiste d'être aussi pourri ! Sourit José.
Et Nicolas rit.
Le silence est devenu pesant. Comme si l’excitation de se revoir avait laissé place au souvenir des blessures.
Hélène les regarde la tête un peu penchée, Jolan toujours sur les genoux, effrayé de devoir se laisser aller au sommeil. Comme toujours.
Le regard de Bénédicte est plus froid. Il faut dire que la séparation a été plus dure. Plus sale. Comme trop souvent avec José.
Seulement il y avait une petite fille au milieu. Une petite fille qui avait dû entendre les cris et subir les pleurs. Une petite fille devenue grande, mais dont les suppliques enfantines résonnaient encore dans chacun de leurs cœurs.
Les garçons bercent leurs whiskys, les yeux baissés. Ils attendent.
Leur sentence.
Ou leur délivrance.
_Comment vous êtes arrivés là ? Demande finalement Béné.
_On est tombé en panne à trois kilomètres d'ici. Commence Nicolas. On attendu une bonne heure que quelqu'un passe et on est tombé sur George... Il nous a dit que ça ne dérangerait pas si on passait la nuit ici... Mais on ne savait pas que... enfin que...
_Que c'était vous... Finit José.
_Et si ça doit poser un problème, on peut partir... assure le photographe, ses yeux croisant ceux d'Hélène.
_Tout à fait notre genre de vous laissez dormir dehors... Lance la chanteuse les sourcils levés.
_Bah, peut-être qu'on devrait ! Lâche son amie, les dents serrées.
Hélène secoue la tête, sourit en coin.
_Qu'est ce que vous faites si loin de Paris ?
_Pépère voulait se faire un road trip cet été, on était parti en repérage quand sa charrue nous a plantée. Répond José.
_Et Jeanne ? Questionne Hélène.
_Et les pouffes ? Ajoute Bénédicte.
_C'est compliqué... Dit simplement Nicolas, empêchant son meilleur ami de répondre à son ancienne amante.
La jeune femme approuve en silence. Croise de nouveau le regard de celui qu'elle a tant aimé.
_Elias ?
Il voit la tendresse dans ses yeux.
_Il va bien. C'est pour lui le road trip estival, pour l'éloigner de... enfin...
Il ne termine pas, elle a compris. Soupire. Regarde sa meilleure amie, et dans ses yeux lit qu'elle aussi est perdue.
Ils sont là. Elles les ont attendus. Haïs surtout. Longtemps, mais ils sont là. Et entre eux, des secrets, tellement de secrets. Certains qu'elles ne peuvent même pas révéler. Ce ne sont pas les leurs.
Hélène s'installe plus confortablement dans le fauteuil d'osier, Nicolas comprend, la lit toujours comme un livre ouvert. Pose son verre de Whisky, se prépare à écouter cette histoire qu'il ne comprend pas. Pas encore.
Bénédicte saisit la bouteille de Jack Daniels, s'en sert un double et laisse son amie commencer à conter leur chemin de croix vers ce Paradis perdu.
_Johanna est morte. Lâche la chanteuse. Sans préambule. La voix tremblante, les yeux humides.
_Ca fait un peu plus de cinq ans maintenant. Un Cancer du sein, diagnostiqué trop tard.
Les mains des deux homes tremblent. José se prend la tête dans les mains, quand il la relève il y a de la colère dans ses yeux.
_Pourquoi vous nous avez rien dit ?!! Il demande en élevant la voix.
Sur les genoux d'Hélène, le petit garçon se tend.
Nicolas le remarque.
_José... Il avertit.
L'autre suit son regard, comprend. Se calme.
_C'est pas comme si vous aviez fait des efforts pour rester en contact. Lance Béné.
La pique fait mal, elle est vraie.
Le photographe partage un regard avec son ancien amour, une question y est posée, elle n'y répond pas tout de suite.
_C'est allé très vite, et ça nous a fait beaucoup de mal... Vous... Elle a pensé à vous, mais on ne savait pas comment... Christian ne répondez pas...
Elle s'arrête là, garde la mocheté de l'histoire pour plus tard. Quand les bases de leur amitié seront redevenues solides.
_C'était sa maison. La sienne et la mienne. Et puis une ruine vraiment, encore aujourd’hui elle est plus bancale que droite, mais...
_C'est la nôtre. Termine Bénédicte dans un sourire.
_Jack et Alice, sont ses enfants. Enfin ils auraient dû l'être. Elle allait les adopter quand elle est tombée malade. On lui a fait la promesse qu'on les garderait, qu'on ferait tout pour qu'ils aient une vie heureuse...
Ils ont tant de questions.
Trop.
Le whisky tape sur leurs crânes.
La vie aussi.
Celle passée. La présente, la future.
Leurs cœurs sont lourds. Leurs yeux aussi.
Nicolas pose la seule question qu'il arrive à formuler.
_Et les autres ? Il demande sa voix enrouée d'émotions.
Hélène rit.
_C'est par là que tu veux commencer l'histoire ?
Il hausse les épaules. N'a pas de réponse.
Il veut seulement savoir, comprendre. Les connaître de nouveau.
Elle abdique.
_Il y a pas mal de leurs amis ce soir, c'est souvent comme ça à l'approche de l'été... Le plus grand c'est Julien, il a dix sept ans...C'est le fils de Cathy.
_Cathy ? Demande José. Notre Cathy ? La Cathy d'Etienne ?
_Elle même... Rit doucement Hélène
_Elle est ici avec vous ?
Les deux amies approuvent d'un hochement de tête.
_Elle est à Nantes ce week-end pour un shooting. Il y a Laly aussi, mais elle, elle est à Paris, pigiste pour un magazine People.
_Ca alors... murmure José. Comme à la fac...
_En plus compliqué... Assure Bénédicte.
_Et plus nombreux ! Ajoute Nicolas.
Un silence passe avant qu'Hélène ne reprenne.
_Il y a évidement Léa et Diego, arrive ensuite Tara, qui va avoir huit ans demain, c'est elle que vous avez vu toute à l'heure, notre petit garçon manqué. Ensuite Gabriel qui va avoir cinq ans, puis Paco qui doit se cacher avec Jack. Il a fait quatre ans en avril. Et notre dernier venu Jolan, trois ans depuis une semaine.
Le silence plane de nouveau. Les deux jeunes femmes observent ces hommes avec qui elles ont tant partagé. Voient la question qu'ils n'osent pas poser.
C'est Béné qui leur souffle la réponse.
_Elle les a adopté...
_Tous ? Demande Nicolas.
La chanteuse ne croise pas son regard quand elle répond.
_Pas Gabriel. C'est mon fils, je veux dire, mon fils biologique. Mais les autres oui... Enfin je ne suis encore que la tutrice légale de Paco et Jolan, mais les papiers ne devraient plus tarder...
_Pourquoi ? Poursuit le photographe.
_Pourquoi je suis tombée en amour avec eux ?
Son ancien amant hoche la tête, elle sourit plus grandement s'approche un peu de ses deux meilleurs amis.
_Ca serait comme essayer de vous expliquer pourquoi, là, à cet instant j'ai envie de tout vous pardonner...
Les deux hommes la regardent surpris par son honnêteté.
_Presque impossible. Sauf si on s'attarde sur ce qui nous lie. Ce lien qui fait que peu importe ce qui se passe dans nos vies, vous voir ne pourra être toujours qu'un plaisir... Et malgré son air têtu Béné pense la même chose que moi !
_Non, pas du tout !... S'insurge sa meilleure ami, en voyant le sourire en coin de José. Puis essayant d’être un peu honnête avec elle même.
_Peut-être...
Ils rient.
Tous les quatre.
Un goût d'avant.
Délicieux.
Ils se calment quand derrière eux des pieds rapides se font entendre.
Deux garçons arrivent, les bouches collantes de chamallows et de chocolats. L'un est adolescent, grand, beau, les cheveux châtains en bataille, le regard vert perçant. Jack, donc.
Le second est un enfant.
Pas encore cinq ans. Les yeux bleus, les boucles blondes et une moue familière.
Gabriel.
Le silence autour de la table est étrange. Electrique. Des regards se croisent, se questionnent.
José d'abord.
Et son doute surprenant.
Impossible.
Ca faisait dix ans qu'ils ne s'étaient pas vu et cet enfant n'en avait pas encore cinq. Alors pourquoi Béné continuait de le regarder comme ça ?Comme si elle connaissait un secret et qu'elle voulait lui souffler. Là, maintenant. Ses yeux passent de Béné à Gabriel, puis de Gabriel à Nico.
De Nico à Gabriel.
Et Hélène.
Cette dernière ne les regarde pas. Elle reste les yeux fixés sur son fils. Les mains tremblantes, le souffle court.
Elle sent ses yeux à lui.
Et ses questions.
Il n'arrive pas à détacher son regard de ce petit garçon.
Comment ?
Il est magnifique.
Comme il se l'était toujours imaginé.
Un enfant d'Hélène.
Espiègle et tendre.
Il ouvre la bouche, veut savoir mais les enfants sont plus rapides que lui.
_Ca y'est Tabatha à eu ses petits, Ma'. S'exclame Jack dans un sourire.
_Comme ça y'en a Maman, poursuit Gabriel en faisant le chiffre six à l'aide de ses doigts.
_Et y a l'Baron qui essaye de les manger ! Poursuit le plus grand des deux.
Les chaises sont poussées, le Whisky oublié. Les filles se précipitent dehors, les garçons sur leurs talons, les enfants les suivent, ceux du brasero, ceux des cabanes et d'autres encore qui sortent d'on ne sait où.
Quand ils arrivent vers les écuries, un âne les regarde désintéressé, un peu plus loin, un miaulement se fait entendre, puis un deuxième, puis d'autre encore, ils s'approchent. Là, dans un box couché sur de la paille, l'énorme Terre Neuve garde entre ses pattes six chatons tout juste nés et auxquelles il délivre de temps à autre une léchouille baveuse et aimante.
Les ados délivrent des « beurk »
Les filles des « Aawww »
Et les plus petits des fous-rires.
Un paradis perdu...
Et retrouvé.
A suivre.
Madeleine lover- Diplomé ABédien
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
En effet cette maison est un paradis !!!!! Johanna décédée, quelle triste nouvelle
Cette jolie marmaille qui arrive de partout va tellement bien à Hélène ! et mystère pour ce petit blondinet Gabriel ? on pourrait jurer que c'est le fils de Nico mais 10 ans sans se voir !? A moins que ....
Bravo pour cette suite pleine de surprises , j'adore l'idée !!!!!!
Merci !!!!!!!!!!!!!
Cette jolie marmaille qui arrive de partout va tellement bien à Hélène ! et mystère pour ce petit blondinet Gabriel ? on pourrait jurer que c'est le fils de Nico mais 10 ans sans se voir !? A moins que ....
Bravo pour cette suite pleine de surprises , j'adore l'idée !!!!!!
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sandrineL- Grand maître AB
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Superbe fiction j'embarque directe, j'ai hâte de voir la suite. Toutes les filles rassemblés dans une même maison avec pleins d'enfants le paradis! Oui c'est triste pour Johanna. Si seulement ce petit était de Nico...
Vivement la suite Tu écris tellement bien.
Vivement la suite Tu écris tellement bien.
July5454- Etudiant en Azoulayrie
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Comment ce petit garçon de cinq ans qui lui ressemble tant peut être de Nicolas alors que cela fait dix ans qu'il n'a pas revu Hélène? gros chagrin pour Johanna qui est partie pour un monde meilleur. Mignon, le dernier chapitre avec les petits chatons que Baron, le chien a pris sous ses pattes. Hâte de voir la suite.
Nia64- Incoll-AB
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Triste d'apprendre le décès de Johanna mais heureuse de voir que l'amitié avec les filles a subsisté au point qu'elles s'occupent des enfants.
C'est un mystère ce petit Gabriel
C'est un mystère ce petit Gabriel
Kimmy- Pilier du forum
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Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Triste pour Johanna et curieuse de savoir quelle est "la partie mocheté de l'histoire", je sens encore une partie triste mais cette fic est si belle que les amitiés, les dialogues, le passé, font oublier un peu les éléments tristes.
Gabriel, quel est ton secret ou celui de ta maman ?
Gabriel, quel est ton secret ou celui de ta maman ?
Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Allez une autre suite, pour éclaircir certains mystères et en dévoiler de nouveaux.
Merci mille fois pour tous vos gentils mots.
Dans la prochaine le retour des deux filles manquantes
L'excitation s'est essoufflée. Et le feu n'est plus que braises incandescentes. Les enfants se sont éparpillés aux quatre coins de la maison et du jardin pour rejoindre Morphée.
Seuls restent Léa et Diego assis sur les marches du perron, caressant un chien qu'il n'avait pas encore vu. Un Border Collie. Tout noir avec un œil entouré de blanc.
Ils lui lancent des regards en coin. Comme s'ils attendaient qu'il s'en aille. Qui les laissent encore une fois.
Il s'approche, se demande où José a disparu.
Hélène aussi. Et Béné.
Il est sorti de ses pensées par Diego.
_Tu vas partir c'est ça. Demande le petit garçon, les sourcils froncés.
_Pas ce soir, non.
Les enfants soupirent, un peu de soulagement, un peu de frustration.
_Mais demain ?... Demande Léa.
_J'ai mon travail à Paris, et mon fils... Il explique.
Ils comprennent.
_Et José ?
_José aussi...
_Vous allez revenir ? Questionne Diego.
Nicolas sourit, s’assoit avec Eux sur les marches froides.
_Tu crois qu'elles voudront ?
_Sûr de Sûr ! Assure le petit garçon.
_Alors Promis... Répond le photographe.
Léa murmure quelque chose à l'oreille de son ami de toujours avant que les deux enfants ne lui tendent leurs petits doigts.
_Heu, on fait quoi là ? Il demande.
_C'est Johanna qui nous a appris ça. Une « Pinky Promise », si tu la brises c'est comme si tu brisais notre cœur... Explique Léa en accrochant son petit doigt à celui du guitariste. Diego fait de même et tous les deux s'exclament.
_Pinky Promise que tu reviendras !
_Pinky Promise... Promet Nicolas, avant de regarder les deux enfants se lever, déposer un bisou sur sa joue et entrer dans la maison.
Une minute passe, avant que Léa ne revienne.
_Et prends José avec toi !
Et la voilà qui repart déjà, l'abandonnant au ciel immense et étoilé.
_Elles ont disparu ? Demande une voix derrière lui quelques minutes plus tard.
_Elles ont le droit, tu ne crois pas ? Il répond à son meilleur ami.
_Ouais t'as certainement raison... Rigole l'autre en s'asseyant à ses côtés.
Nicolas le regarde, remarque ses yeux rougis.
_Ca va ? Il lui demande.
_C'est juste... Johanna, tu sais.
_Ouais...
_J'ai été con, Nico, tellement con, avec elle, avec Béné... Putain, qu'est-ce qui va pas chez moi, j'ai des filles supers et je trouve le moyen de les rendre malheureuses à chaque fois ?...
_C'est à moi que tu demandes ça ? Au cas où, t'aurais pas remarqué je suis pas un model du genre...
José rit, en essuyant encore quelques larmes.
_Ouais, c'est vrai... On devrait peut-être consulter, c'est peut-être un truc qui remonte à l'enfance, tout ça...
Le guitariste rit.
_T'es con...
Ils se laissent aller au silence pendant un moment, avant que José n'ose demander.
_Tu l'as revue depuis dix ans ?
_Qui ?
_Nico... Putain, joue pas à ça ce soir. Pas après... tout ça.
L'autre soupire. Lui avouer semble sonner la révélation du soupçon qui colle à son cœur depuis qu'il l'a revue.
Mais à part son meilleur ami, à qui pourrait-il le dire.
_Je partais pour Berlin, elle pour l'Ethiopie... Deux ans sans la voir et elle était là.
_Putain j'y crois pas... C'était quand.
_Y a un peu plus de quatre ans... Il dit dans un souffle se prenant la tête dans la main.
José se lève, fait les cents pas sur le gravier bruyant.
Un tour, un autre.
Il se rassoit.
_Et vous avez pas parlé. Elle t'a rien dit, pour Johanna, pour Béné... Rien ?
_On a pris une chambre d'Hôtel... Je...je lui ai dit que je l'aimais. Et puis Jeanne a appelé avec Elias. Pour me dire un dernier au revoir avant que mon avion décolle. Elle m'a dit « je t'aime » et puis plus rien...
_Pas un numéro de téléphone, une adresse ? S'impatiente José.
_Tu crois que j'en serai là si ça avait été le cas ? Tu crois vraiment que j'aurais attendu cinq ans dans ma vie pépère et pourrie ? S'exclame Nicolas.
_Bah on sait jamais avec toi ! Tu préfères t'enfermer dans la joie que de vivre ton bonheur ! Crie son meilleur ami.
_Hey ! Calme-toi , je crois pas me souvenir que t'ais fait grand chose pour retenir Béné quand elle a claqué la porte. Rétorque le photographe.
_Ta gueule ! Lui répond le restaurateur, et puis Béné je lui ai pas fait un gosse avant qu'elle me quitte.
_Mais qu'est-ce que tu racontes ? Demande Nico.
_T'as très bien compris ! Il te ressemble comme deux gouttes d'eau ce môme Nico, même Elias te ressemble pas comme ça !
Son pote ouvre la bouche pour répondre, n'y parvient pas. Ne trouve pas les mots.
Alors ce n'était pas son imagination. Ce n'était pas un espoir fou qu'il soit bien le père de Gabriel.
José aussi l'avait vu.
Il avait un fils.
Un autre fils.
Avec Hélène.
Malgré lui, et malgré la colère un peu sous-jacente, il sourit. Vraiment.
Gabriel.
Et il se souvient maintenant.
Ils sont dans la maison de Compiègne. Elle est dans ses bras. Ils parlent de leur futur, de leur maison, de leurs voyages et de leurs enfants.
Elle aime bien Jules pour un garçon, lui préfère Paul ou alors Gabriel.
Elle sourit, c'est joli Gabriel.
Et son cœur explose.
Il se rassoit, la tête tournante, l'estomac retourné.
Son ami de toujours le suit, pose une main sur son épaule.
Et dans un soupir:
_Je suis sûr qu'il nous fera un prix le psy, si on est deux...
Elles se sont réfugiées dans la cuisine. Des thés fumants dans les mains, Jolan assis à la table un chocolat chaud devant lui, ses paupières luttant toujours pour ne pas se fermer.
Bénédicte lui sourit doucement, embrasse sa joue, laisse sa main voguer dans les boucles brunes.
Elle soupire, essaie de rassembler ses souvenirs, se tourne vers Hélène voit son sourire, le comprend y fait écho.
_On est foutue... Lance Bénédicte.
Hélène rit doucement.
_Je ne sais pas, tu n'avais pas l'air très réceptive aux charmes de José.
_J'étais bien trop réceptive à ses charmes crois moi... C'est juste que je ne savais pas à quelle émotion céder la haine ou la colère.
_Ou l'amour. Rigole la chanteuse.
Sa meilleure amie lui jette un torchon au visage, riant avec elle.
_Et puis il y a Julien... Elle admet après un moment.
Hélène souffle sur son thé. Puis assure.
_C'est pas notre secret...
_N'empêche qu'il devrait savoir...Elle fait une pause, avant d'ajouter téméraire.
_Comme pour Gabriel...
Son amie rit jaune.
_Tu crois qu'il y a une possibilité pour que Nicolas n'ait pas compris ?
_Mais tu vas lui confirmer ? Demande Bénédicte.
Hélène hoche la tête.
_Il lui ressemble vraiment. Assure sa meilleure amie.
_Tu en doutais ? Sourit la chanteuse.
_Non, bien sûr que non, mais les voir tous les deux...Ils sont beaux.
Hélène ne répond rien, regarde Jolan s'endormir sur la table de la cuisine.
_Tu crois qu'il me pardonnera ? Elle demande au bout de quelques minutes.
Béné vient vers elle, attrape sa main et sourit.
_De lui avoir donner le plus beau des cadeaux ? Evidemment...
Elles profitent encore un peu du doux silence, avant qu'Hélène ne se dirige de nouveau vers le garçonnet endormi.
_Je vais le coucher... Elle dit doucement. Tu n'as qu'à montrer sa chambre à José... Elle finit en souriant.
_Et Nico ?
_Je m'en occupe...
_Bonne chance !
_Toi aussi...
Et elles se donnent une étreinte de courage.
Il se demande combien d'étages possède cette maison.
_C'est quoi cette baraque ? Il demande à celle qui le guide au travers des couloirs, des jouets, des portraits et des paires de baskets.
_C'est compliqué. Répond Bénédicte, en poussant du pied une épuisette.
_Plus compliqué que notre situation ? Questionne José.
_Quelle situation ?
_Béné...
_Quoi José ? Qu'est ce que tu veux que je te dise ? Qu'on ne croyait plus jamais vous revoir, qu'on est toutes arrivées là en étant perdues... Et crois-moi quand je dis perdues c'est un euphémisme...
Ici c'est... C'est un espoir, un oasis... C'est précieux... Pour nous, mais aussi pour les enfants, alors il ne faut pas le ternir, tu comprends... Il ne faut pas...
Il l'arrête en posant ses mains sur ses épaules.
_Okay, j'ai compris... j'ai compris. Il dit,se voulant rassurant. Je suis désolé. Désolé pour tout.
Bénédicte ne dit rien. Elle ne le regarde pas.
Lui passe un doigt sous son menton, lui relève doucement le visage.
_Vraiment Béné et je sais qu'il est certainement trop tard, mais sans vous, sans toi, ma vie c'était... moins bien...
Elle ne veut pas sourire. S'en empêche. Ouvre la porte de la chambre devant laquelle ils se sont arrêtés.
_Tu vas devoir partager avec Nico, mais le matelas a plutôt bien résister aux assauts des concours de trampoline. Elle dit en allumant la lumière.
_C'est parfait. Il assure.
Elle hoche la tête, va pour partir, se retourne, pousse sur ses pointes de pieds et laisse un baiser sur la joue mal rasée de son ancien amour.
_Pas encore mais qui sait ?
Il sourit, elle s'en va, il se laisse tomber sur le matelas offert et en sent le moindre ressort.
Elle embrasse une dernière fois, le cou chaud du petit garçon qui ne restera pas endormi très longtemps. Elle le sait. Replace les couvertures et les doudous, allume les quatre veilleuses et laisse la porte entrouverte en quittant la pièce.
Elle se laisse aller contre le mur du couloir. Soupire. Essaie de stopper le tremblement de ses mains. Elle traverse le couloir, entre dans sa chambre, cherche sous son lit et sort une vieille boite en fer, cabossée. Elle s'assure que le contenu est toujours intact, avant de redescendre vers son passé, son présent et son futur.
Elle en est certaine.
Il sera là maintenant.
Pas pour elle.
Mais pour lui.
Son fils.
Elle sait quel père il est.
Elle le trouve sur un canapé dans le petit salon. Spark, leur Border Collie à ses pieds. Il a la tête en arrière et les yeux dans le vague. Quand elle se racle la gorge, il sursaute.
_Hey... Elle dit doucement. Désolée.
_Non, non, j'étais juste dans mes pensées. Il avoue.
Elle lève les sourcils, le questionnant en silence.
_A cette maison, à Jo', à Jeanne, à Eli... à toi...à Gabriel... Il termine, son regard s'assombrissant un peu.
_Je suis désolée Nicolas...
_Pourquoi tu n'as rien dit ?
_Et comment voulais-tu que je le fasse ? On s'est croisé dans cet aéroport. Dans cette chambre. T'es reparti, tu t'es pas retourné...
On n'avait déjà pas réussi à vous joindre pour Johanna... Le seul numéro qu'on n'a jamais eu c'est celui de Christian, et il ne répondait jamais...
Il veut lui dire pour Christian, lui expliquer mais la colère est plus forte.
_Et Laly ? Tu nous as dit qu'elle était sur Paris pour le travail, elle devait bien avoir les moyens de nous retrouver. Par Rudy, par Jeanne... Il élève la voix.
_Il y a des enfants dans cette maison Nicolas. Elle le prévient.
_Je sais, crois moi je le sais, puisque qu'apparemment il y a mon fils ! Il crie.
_Arrête ! Elle crie à son tour. Puis de nouveau dans un murmure.
_Arrête ou tu pars. Tu ne sais rien Nicolas. Tu ne sais pas ce qu'on a vécu, tu ne sais pas ce que ces enfants ont vécu. On a construit quelque chose s'important ici ! Quelque chose qu'on ne peut pas vous laissez détruire !
Elle s'approche, la boite en fer dans les mains. Sur ses talons les deux chiens sont là. Ils ne grognent pas, mais ne s'assoient pas, sont prêts au moindre faux mouvement.
Le guitariste se calme.
Elle continue.
_Vous ne nous avez rien laissé Nico, ni toi, ni José. Pas un numéro, pas une adresse, pendant presque dix ans. Pourquoi ça aurait été à nous de vous courir après ?... Encore ?
Il ne répond rien, l'écoute.
_Mais j'ai quand même essayé. Laly a retrouvé Rudy, il avait le numéro de Jeanne et...
_Et quoi ?
Elle soupire se souvient de la phrase qu'elle a dit à Béné un peu plus tôt dans la soirée : Ce n'est pas son secret à révéler.
_Et c'est devenu compliqué... Mais pas ce soir. Elle avoue.
Puis s'asseyant à côté de lui, elle lui tend la boite qui ne l'a pas quittée.
_Il y a tout là dedans. Tout ce qu'il est. Tout ce qu'il a fait. Ses premiers mots, ses premiers pas. Ses premiers dessins...
_Pourquoi ? Demande Nicolas.
_Parce qu'on espérait toujours qu'on vous retrouverait... ou l'inverse.
Le photographe la quitte des yeux pour regarder la boite. Il l'ouvre, tombe sur des dizaines, et des dizaines de photos. Des vidéos, des lettres.
Elle se lève, le laisse apprendre tout ce qu'il a loupé.
_Tu as la dernière chambre au troisième étage, mais vous devez la partager avec José on n'a pas encore fini toutes les rénovations.
Il hoche la tête toujours perdu dans les sourires de son fils sur papier glacé.
Elle est dans l'embrasure de la porte quand il l'arrête.
_Est-ce qu'il sait que c'est moi ?
Elle se retourne.
_Il sait que son père est un homme bien...Il devrait vite comprendre...
Il sourit.
Elle part.
Il l'a rattrape une dernière fois.
_Merci.
Et leurs cœurs sont plus légers.
A suivre.
Merci mille fois pour tous vos gentils mots.
Dans la prochaine le retour des deux filles manquantes
4.
L'excitation s'est essoufflée. Et le feu n'est plus que braises incandescentes. Les enfants se sont éparpillés aux quatre coins de la maison et du jardin pour rejoindre Morphée.
Seuls restent Léa et Diego assis sur les marches du perron, caressant un chien qu'il n'avait pas encore vu. Un Border Collie. Tout noir avec un œil entouré de blanc.
Ils lui lancent des regards en coin. Comme s'ils attendaient qu'il s'en aille. Qui les laissent encore une fois.
Il s'approche, se demande où José a disparu.
Hélène aussi. Et Béné.
Il est sorti de ses pensées par Diego.
_Tu vas partir c'est ça. Demande le petit garçon, les sourcils froncés.
_Pas ce soir, non.
Les enfants soupirent, un peu de soulagement, un peu de frustration.
_Mais demain ?... Demande Léa.
_J'ai mon travail à Paris, et mon fils... Il explique.
Ils comprennent.
_Et José ?
_José aussi...
_Vous allez revenir ? Questionne Diego.
Nicolas sourit, s’assoit avec Eux sur les marches froides.
_Tu crois qu'elles voudront ?
_Sûr de Sûr ! Assure le petit garçon.
_Alors Promis... Répond le photographe.
Léa murmure quelque chose à l'oreille de son ami de toujours avant que les deux enfants ne lui tendent leurs petits doigts.
_Heu, on fait quoi là ? Il demande.
_C'est Johanna qui nous a appris ça. Une « Pinky Promise », si tu la brises c'est comme si tu brisais notre cœur... Explique Léa en accrochant son petit doigt à celui du guitariste. Diego fait de même et tous les deux s'exclament.
_Pinky Promise que tu reviendras !
_Pinky Promise... Promet Nicolas, avant de regarder les deux enfants se lever, déposer un bisou sur sa joue et entrer dans la maison.
Une minute passe, avant que Léa ne revienne.
_Et prends José avec toi !
Et la voilà qui repart déjà, l'abandonnant au ciel immense et étoilé.
_Elles ont disparu ? Demande une voix derrière lui quelques minutes plus tard.
_Elles ont le droit, tu ne crois pas ? Il répond à son meilleur ami.
_Ouais t'as certainement raison... Rigole l'autre en s'asseyant à ses côtés.
Nicolas le regarde, remarque ses yeux rougis.
_Ca va ? Il lui demande.
_C'est juste... Johanna, tu sais.
_Ouais...
_J'ai été con, Nico, tellement con, avec elle, avec Béné... Putain, qu'est-ce qui va pas chez moi, j'ai des filles supers et je trouve le moyen de les rendre malheureuses à chaque fois ?...
_C'est à moi que tu demandes ça ? Au cas où, t'aurais pas remarqué je suis pas un model du genre...
José rit, en essuyant encore quelques larmes.
_Ouais, c'est vrai... On devrait peut-être consulter, c'est peut-être un truc qui remonte à l'enfance, tout ça...
Le guitariste rit.
_T'es con...
Ils se laissent aller au silence pendant un moment, avant que José n'ose demander.
_Tu l'as revue depuis dix ans ?
_Qui ?
_Nico... Putain, joue pas à ça ce soir. Pas après... tout ça.
L'autre soupire. Lui avouer semble sonner la révélation du soupçon qui colle à son cœur depuis qu'il l'a revue.
Mais à part son meilleur ami, à qui pourrait-il le dire.
_Je partais pour Berlin, elle pour l'Ethiopie... Deux ans sans la voir et elle était là.
_Putain j'y crois pas... C'était quand.
_Y a un peu plus de quatre ans... Il dit dans un souffle se prenant la tête dans la main.
José se lève, fait les cents pas sur le gravier bruyant.
Un tour, un autre.
Il se rassoit.
_Et vous avez pas parlé. Elle t'a rien dit, pour Johanna, pour Béné... Rien ?
_On a pris une chambre d'Hôtel... Je...je lui ai dit que je l'aimais. Et puis Jeanne a appelé avec Elias. Pour me dire un dernier au revoir avant que mon avion décolle. Elle m'a dit « je t'aime » et puis plus rien...
_Pas un numéro de téléphone, une adresse ? S'impatiente José.
_Tu crois que j'en serai là si ça avait été le cas ? Tu crois vraiment que j'aurais attendu cinq ans dans ma vie pépère et pourrie ? S'exclame Nicolas.
_Bah on sait jamais avec toi ! Tu préfères t'enfermer dans la joie que de vivre ton bonheur ! Crie son meilleur ami.
_Hey ! Calme-toi , je crois pas me souvenir que t'ais fait grand chose pour retenir Béné quand elle a claqué la porte. Rétorque le photographe.
_Ta gueule ! Lui répond le restaurateur, et puis Béné je lui ai pas fait un gosse avant qu'elle me quitte.
_Mais qu'est-ce que tu racontes ? Demande Nico.
_T'as très bien compris ! Il te ressemble comme deux gouttes d'eau ce môme Nico, même Elias te ressemble pas comme ça !
Son pote ouvre la bouche pour répondre, n'y parvient pas. Ne trouve pas les mots.
Alors ce n'était pas son imagination. Ce n'était pas un espoir fou qu'il soit bien le père de Gabriel.
José aussi l'avait vu.
Il avait un fils.
Un autre fils.
Avec Hélène.
Malgré lui, et malgré la colère un peu sous-jacente, il sourit. Vraiment.
Gabriel.
Et il se souvient maintenant.
Ils sont dans la maison de Compiègne. Elle est dans ses bras. Ils parlent de leur futur, de leur maison, de leurs voyages et de leurs enfants.
Elle aime bien Jules pour un garçon, lui préfère Paul ou alors Gabriel.
Elle sourit, c'est joli Gabriel.
Et son cœur explose.
Il se rassoit, la tête tournante, l'estomac retourné.
Son ami de toujours le suit, pose une main sur son épaule.
Et dans un soupir:
_Je suis sûr qu'il nous fera un prix le psy, si on est deux...
Elles se sont réfugiées dans la cuisine. Des thés fumants dans les mains, Jolan assis à la table un chocolat chaud devant lui, ses paupières luttant toujours pour ne pas se fermer.
Bénédicte lui sourit doucement, embrasse sa joue, laisse sa main voguer dans les boucles brunes.
Elle soupire, essaie de rassembler ses souvenirs, se tourne vers Hélène voit son sourire, le comprend y fait écho.
_On est foutue... Lance Bénédicte.
Hélène rit doucement.
_Je ne sais pas, tu n'avais pas l'air très réceptive aux charmes de José.
_J'étais bien trop réceptive à ses charmes crois moi... C'est juste que je ne savais pas à quelle émotion céder la haine ou la colère.
_Ou l'amour. Rigole la chanteuse.
Sa meilleure amie lui jette un torchon au visage, riant avec elle.
_Et puis il y a Julien... Elle admet après un moment.
Hélène souffle sur son thé. Puis assure.
_C'est pas notre secret...
_N'empêche qu'il devrait savoir...Elle fait une pause, avant d'ajouter téméraire.
_Comme pour Gabriel...
Son amie rit jaune.
_Tu crois qu'il y a une possibilité pour que Nicolas n'ait pas compris ?
_Mais tu vas lui confirmer ? Demande Bénédicte.
Hélène hoche la tête.
_Il lui ressemble vraiment. Assure sa meilleure amie.
_Tu en doutais ? Sourit la chanteuse.
_Non, bien sûr que non, mais les voir tous les deux...Ils sont beaux.
Hélène ne répond rien, regarde Jolan s'endormir sur la table de la cuisine.
_Tu crois qu'il me pardonnera ? Elle demande au bout de quelques minutes.
Béné vient vers elle, attrape sa main et sourit.
_De lui avoir donner le plus beau des cadeaux ? Evidemment...
Elles profitent encore un peu du doux silence, avant qu'Hélène ne se dirige de nouveau vers le garçonnet endormi.
_Je vais le coucher... Elle dit doucement. Tu n'as qu'à montrer sa chambre à José... Elle finit en souriant.
_Et Nico ?
_Je m'en occupe...
_Bonne chance !
_Toi aussi...
Et elles se donnent une étreinte de courage.
Il se demande combien d'étages possède cette maison.
_C'est quoi cette baraque ? Il demande à celle qui le guide au travers des couloirs, des jouets, des portraits et des paires de baskets.
_C'est compliqué. Répond Bénédicte, en poussant du pied une épuisette.
_Plus compliqué que notre situation ? Questionne José.
_Quelle situation ?
_Béné...
_Quoi José ? Qu'est ce que tu veux que je te dise ? Qu'on ne croyait plus jamais vous revoir, qu'on est toutes arrivées là en étant perdues... Et crois-moi quand je dis perdues c'est un euphémisme...
Ici c'est... C'est un espoir, un oasis... C'est précieux... Pour nous, mais aussi pour les enfants, alors il ne faut pas le ternir, tu comprends... Il ne faut pas...
Il l'arrête en posant ses mains sur ses épaules.
_Okay, j'ai compris... j'ai compris. Il dit,se voulant rassurant. Je suis désolé. Désolé pour tout.
Bénédicte ne dit rien. Elle ne le regarde pas.
Lui passe un doigt sous son menton, lui relève doucement le visage.
_Vraiment Béné et je sais qu'il est certainement trop tard, mais sans vous, sans toi, ma vie c'était... moins bien...
Elle ne veut pas sourire. S'en empêche. Ouvre la porte de la chambre devant laquelle ils se sont arrêtés.
_Tu vas devoir partager avec Nico, mais le matelas a plutôt bien résister aux assauts des concours de trampoline. Elle dit en allumant la lumière.
_C'est parfait. Il assure.
Elle hoche la tête, va pour partir, se retourne, pousse sur ses pointes de pieds et laisse un baiser sur la joue mal rasée de son ancien amour.
_Pas encore mais qui sait ?
Il sourit, elle s'en va, il se laisse tomber sur le matelas offert et en sent le moindre ressort.
Elle embrasse une dernière fois, le cou chaud du petit garçon qui ne restera pas endormi très longtemps. Elle le sait. Replace les couvertures et les doudous, allume les quatre veilleuses et laisse la porte entrouverte en quittant la pièce.
Elle se laisse aller contre le mur du couloir. Soupire. Essaie de stopper le tremblement de ses mains. Elle traverse le couloir, entre dans sa chambre, cherche sous son lit et sort une vieille boite en fer, cabossée. Elle s'assure que le contenu est toujours intact, avant de redescendre vers son passé, son présent et son futur.
Elle en est certaine.
Il sera là maintenant.
Pas pour elle.
Mais pour lui.
Son fils.
Elle sait quel père il est.
Elle le trouve sur un canapé dans le petit salon. Spark, leur Border Collie à ses pieds. Il a la tête en arrière et les yeux dans le vague. Quand elle se racle la gorge, il sursaute.
_Hey... Elle dit doucement. Désolée.
_Non, non, j'étais juste dans mes pensées. Il avoue.
Elle lève les sourcils, le questionnant en silence.
_A cette maison, à Jo', à Jeanne, à Eli... à toi...à Gabriel... Il termine, son regard s'assombrissant un peu.
_Je suis désolée Nicolas...
_Pourquoi tu n'as rien dit ?
_Et comment voulais-tu que je le fasse ? On s'est croisé dans cet aéroport. Dans cette chambre. T'es reparti, tu t'es pas retourné...
On n'avait déjà pas réussi à vous joindre pour Johanna... Le seul numéro qu'on n'a jamais eu c'est celui de Christian, et il ne répondait jamais...
Il veut lui dire pour Christian, lui expliquer mais la colère est plus forte.
_Et Laly ? Tu nous as dit qu'elle était sur Paris pour le travail, elle devait bien avoir les moyens de nous retrouver. Par Rudy, par Jeanne... Il élève la voix.
_Il y a des enfants dans cette maison Nicolas. Elle le prévient.
_Je sais, crois moi je le sais, puisque qu'apparemment il y a mon fils ! Il crie.
_Arrête ! Elle crie à son tour. Puis de nouveau dans un murmure.
_Arrête ou tu pars. Tu ne sais rien Nicolas. Tu ne sais pas ce qu'on a vécu, tu ne sais pas ce que ces enfants ont vécu. On a construit quelque chose s'important ici ! Quelque chose qu'on ne peut pas vous laissez détruire !
Elle s'approche, la boite en fer dans les mains. Sur ses talons les deux chiens sont là. Ils ne grognent pas, mais ne s'assoient pas, sont prêts au moindre faux mouvement.
Le guitariste se calme.
Elle continue.
_Vous ne nous avez rien laissé Nico, ni toi, ni José. Pas un numéro, pas une adresse, pendant presque dix ans. Pourquoi ça aurait été à nous de vous courir après ?... Encore ?
Il ne répond rien, l'écoute.
_Mais j'ai quand même essayé. Laly a retrouvé Rudy, il avait le numéro de Jeanne et...
_Et quoi ?
Elle soupire se souvient de la phrase qu'elle a dit à Béné un peu plus tôt dans la soirée : Ce n'est pas son secret à révéler.
_Et c'est devenu compliqué... Mais pas ce soir. Elle avoue.
Puis s'asseyant à côté de lui, elle lui tend la boite qui ne l'a pas quittée.
_Il y a tout là dedans. Tout ce qu'il est. Tout ce qu'il a fait. Ses premiers mots, ses premiers pas. Ses premiers dessins...
_Pourquoi ? Demande Nicolas.
_Parce qu'on espérait toujours qu'on vous retrouverait... ou l'inverse.
Le photographe la quitte des yeux pour regarder la boite. Il l'ouvre, tombe sur des dizaines, et des dizaines de photos. Des vidéos, des lettres.
Elle se lève, le laisse apprendre tout ce qu'il a loupé.
_Tu as la dernière chambre au troisième étage, mais vous devez la partager avec José on n'a pas encore fini toutes les rénovations.
Il hoche la tête toujours perdu dans les sourires de son fils sur papier glacé.
Elle est dans l'embrasure de la porte quand il l'arrête.
_Est-ce qu'il sait que c'est moi ?
Elle se retourne.
_Il sait que son père est un homme bien...Il devrait vite comprendre...
Il sourit.
Elle part.
Il l'a rattrape une dernière fois.
_Merci.
Et leurs cœurs sont plus légers.
A suivre.
Madeleine lover- Diplomé ABédien
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Couple préféré : Hélène/ Nicolas
Loisirs : Guitare, Dessin, BD, Ecriture
Date d'inscription : 30/10/2016
Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Alors Gabriel est le fils de Nicolas. Je suis content pour ca. Belle conversation entre lui et Helene et aussi entre Benedicte et Jose. J'ai bien compris, Jose a aussi un fils, car je suis un peu perdue avec tous ces enfants? Tres triste pour Johanna, elle est mon personnage prefere dans la tetra. Et Christian, qu'est-ce qu'il est devenu, lui?
maria1969- Diplomé ABédien
- Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 09/12/2012
Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Voilà qui éclaire un peu nos lumières ! confirmation que Nico est bien le père de Gabriel.
j'aime les réponses et le ton d'Hélène aux questions et reproches de Nico , de quoi le calmer !
cette fic est envoûtante, on ne voudrait qu'elle ne s'arrête jamais tellement on veut en savoir toujours plus, tellement ton écriture est fluide et passionnante !
bravo et merci pour cette suite toujours plus intéressante !
j'aime les réponses et le ton d'Hélène aux questions et reproches de Nico , de quoi le calmer !
cette fic est envoûtante, on ne voudrait qu'elle ne s'arrête jamais tellement on veut en savoir toujours plus, tellement ton écriture est fluide et passionnante !
bravo et merci pour cette suite toujours plus intéressante !
sandrineL- Grand maître AB
-
Nombre de messages : 5845
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Date d'inscription : 12/07/2010
Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Dure de tout rattraper après tant d'années d'absence. Nicolas l'apprend à ses dépend avec Gabriel, fruit d'une nuit avec Hélène. Hâte de voir la réaction du petit bout de chou ainsi que celle du fils aîné de Nicolas.
Nia64- Incoll-AB
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Date d'inscription : 01/09/2014
Re: DEBOUT SUR LES PISSENLITS (TERMINEE-PG-13)
Super j'adore cette suite !! Hate de savoir la suite , bravo à toi !
Sylvie- ABdien confirmé
-
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