WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]

Dernier chapitre, avant l’épilogue !
J’espère qu’il vous plaira.
Merci d’être toujours présentes avec vos mots d’encouragements et de douceur.      
Belle lecture !



Elle est toute seule sous la véranda.
Les autres sont ailleurs.
Là où elle n’est pas.
Dans l’excitation, la joie, l’envie de profiter du froid de décembre, emmitoufler dans des manteaux douillets et des pulls de laine.
Elle, regarde au loin, un plaid sur les genoux, elle laisse ses yeux s’acclimater de la lumière pâle de l’hiver, du ciel bleu froid et des arbres nus.
Elle soupire.
Son cœur un peu serré de peur, de honte aussi, de ne pas être assez.
Jamais assez.
Nouveau soupir.
Inconsciemment elle tourne la tête, presque certaine qu’elle va le trouver là, à côté d’elle, en train de lui sourire et de la rassurer, son trésor dans les bras.
Mais il n’est pas là.
Il ne doit pas être loin.
Elle le voudrait à ses côtés, ne sait pas si elle en a le droit.
S’il y a un temps pour retomber amoureux, après la perte d’un amour.
Même quand on tombe dans des bras qui n’ont jamais cessé d’être tendus.
Ses bras à lui. Pour son cœur à elle.

Ses doutes sont interrompus par le bruit de tasses et d’une théière qui s’entrechoquent sur un plateau.
_Hey… Sorry, pour le raffut mais tu connais ma maladresse. Lui sourit Johanna en entrant dans la véranda, tentant de ne rien renverser quand elle pose le plateau sur la table basse.
_Voilà… S’exclame t’elle, heureuse d’être arrivée à bon port sans accident.
Hélène sourit tendrement, secoue un peu là tête avant de demander :
_Pourquoi autant de tasses ?
_Je ne suis pas Laly, mais j’ai un pressentiment. Répond seulement l’américaine en prenant place dans le fauteuil vacant à côté de son amie.
Une minute, elles laissent le silence les envelopper, avant que Johanna ne le brise.
_Alors tu vas me dire pourquoi tu te caches ici, plutôt que d’aller profiter de ton fils et de son p… Elle se stoppe.
Hélène termine sa phrase.
_Son père ?
_Something like that… Tente de sourire son amie.
La chanteuse soupire, essaye une fois encore de démêler les mille pensées qui se pressent dans sa tête.
_Quelque chose comme ça, certainement… Elle dit doucement.
Johanna hésite puis questionne :
_Et tu n’es pas d’accord avec ça ? Parce que je croyais, et on le croyait tous que Nico…Elle ne peut pas terminer sa phrase, son amie l’interrompt les sourcils froncés, la voix convaincue.
_Pas d’accord ? Oh mais Jo’, c’est tout le contraire… Tout le contraire… Elle se tait une seconde, puis ajoute. Et pas seulement pour Sasha, mais pour Erwan et Gwen aussi…
L’américaine secoue la tête.
_Là, je suis perdue, je ne comprends pas, c’est quoi le problème alors ?
_Moi…
_What ?
_Moi et Peter… Moi et Nicolas…
_Ah, des problèmes de cœur alors. Sourit doucement Johanna.
Hélène lui sourit un peu.
_Un peu. Lui et ma tête ne semblent pas être d’accord…
_D’accord avec quoi ? Demande Laly en entrant dans la pièce, Bénédicte sur ses talons.
_Notre Hélène ne sait pas si elle doit de nouveau succomber entièrement au charme de son plus grand amour. Rigole doucement l’américaine.
_Nico ? Demande Béné.
_Pourtant vous aviez l’air d’avoir bien succomber ces derniers temps… Ajoute Laly.
La chanteuse rougit un peu.
_Mais Peter…
_N’est plus là. Assure Bénédicte.
Un drôle de silence prend place pendant une seconde avant que Johanna ne reprenne la parole.
_Il y a quelque chose que je dois te dire Hélène, à propos de Peter…
_Hey, vous êtes là ! Interrompt Cathy, avant de prendre place aux côtés de Laly sur la petite banquette de jardin. On est en réunion potins ? On parle de qui ? De Cri-Cri ? De José ? De Nicolas ? Elle rigole.
_De Peter. Répond la brésilienne, dans une moue.
_Ah…
Nouveau silence avant que l’américaine ne se racle la gorge.
_Si nous étions à San Francisco Jean-Paul et moi, ce n’était pas seulement pour renflouer les comptes de la Watson Holding…
Elle se passe une main dans les cheveux, soupire. Un peu plus loin dans le jardin, on entend les rires des enfants, de José, de Christian, de Nicolas.
_Ils ont développé une nouvelle branche médicale. La Watson Holding. Une branche spécialisée dans la cryogénisation…
_Je sais, Jean-Paul m’en a parlé. Confirme Hélène. Il m’a dit qu’un jour peut-être…
_Est-ce que c’est ce « peut-être » qui t’empêche d’aimer Nicolas, pleinement ?
La chanteuse rigole, surprenant ses amies.
Elle regarde ses femmes avec qui elle a grandi depuis plus de vingt ans. Ces femmes qui la connaissent par cœur. Qui l’aiment. Comme elle les aime.
_Ai-je seulement un jour arrêté d’aimer Nicolas. Elle leur dit doucement.
Toutes sourient.
_C’est ça le problème. Continue Hélène.
_Le problème ? Demande Laly.
_Le problème. Le questionnement. La remise en question. Qu’importe, plus je vois Nicolas avec Sasha dans les bras, ou en train de parler avec Gwen, en train d’aider Erwan pour ses maths, plus je retombe dans des « Et si » qui me submergent…
_Quels genres de « Et si » ? Questionne Béné.
Hélène sourit, se laisse aller dans ce monde qu’elle rêve parfois.
_Et si je ne l’avais pas laissé partir d’Australie, et si j’étais arrivée plus tôt à Love Island, si je n’avais pas cédé à notre retour sur Paris. Si je m’étais battue malgré le retour de Jeanne. Si je lui avais avoué qu’évidemment au début, je me laissais draguer par Peter pour le rendre jaloux… Ce genre de « Et si »…
Ses amies comprennent, et un instant se laissent à leur tour envahir par ces chemins de traverses, qu’elles ont laissé derrière elles. Des amours, des envies, quelques emmerdes aussi.
_Il ne reviendra pas. Dit soudain Johanna. Peter, il… il est mort. Le retour de cryogénisation… ça n’a pas marché… I’m sorry darling.
Elles n’entendent plus les rires. Elles sont figées. Mais il n’y pas un bruit. Pas même un sanglot.
Sur la joue d’Hélène, une larme s’échappe, puis une deuxième. Finalement elle soupire longuement quand Cathy vient saisir sa main, en lui souriant doucement, les yeux un peu floués, elle aussi.
_Ça va… Tente doucement Hélène. Il fallait que je le sache, ça ne sert à rien d’y croire s’il n’y a plus d’espoir.
Elle laisse glisser encore quelques larmes.
_J’aurais seulement aimer que Sasha… juste une fois, juste pour qu’il sache…
_Il saura. Assure Laly.
_On lui racontera. Ajoute Bénédicte.
_Et puis, il aura Gwen et Erwan… Dit Cathy.
_Et il aura Nicolas… Termine doucement Johanna en serrant la main de sa meilleure amie.
Cette dernière sourit, voit dans le jardin Nicky courir après Léa qui tient un Sasha hilare dans les bras, sur les marches, Christian, Jimmy et Roger regardent la scène des sourires en coin.  Erwan est avec Chloé et Annette, en train de regarder quelque chose sur son téléphone, tandis qu’un peu à l’écart Gwen écoute avec attention Nicolas, et parfois José lui apprendre à comment bien prendre une photo.
Avec des jeux de lumières, des expressions et de l’âme.
Hélène sourit.
Remercie sa petite étoile et celles qui s’y sont ajoutées.
Il aura Nicolas.
Et tous les autres.

---

Il la trouve près du feu de cheminée. Il est tard. Elle est seule, enfin avec Sasha au creux de ses bras.
Il sourit, reste un instant à les regarder, se demande encore comment il a été si chanceux.
Chanceux de croiser sa route. D’avoir sa confiance. D’avoir son amour.
Il plonge sa main dans la poche arrière de son jean, sent le morceau de papier plié, soupire pour se donner du courage, puis finalement se décide à la rejoindre.
_Tu n’as pas sommeil ? Il demande en entrant dans le salon.
Hélène sursaute. Puis lui sourit.
_Tu m’as fait peur.
_Désolé. S’excuse le photographe avant de s’asseoir à côté d’elle, laissant un doigt caresser la joue potelée du petit garçon endormi.
Le silence les accompagne un instant avec que Nicolas ne demande.
_Tu sais, ça va faire un mois que tu es revenue et on n’a toujours pas parlé de ce papier…
_Quel papier ?
_Celui que Peter et toi avez pris soin de me cacher et qui me donnait la garde de vos enfants…
_Ah… ce papier. Sourit doucement la chanteuse.
Nicolas sourit aussi, puis sérieux.
_Pourquoi moi Hélène ?
_Vraiment ? Tu te poses la question, même après les derniers sept mois ?
Son meilleur ami, hausse les épaules, sans donner de réponse, alors elle abdique.
_Tu sais qu’il parle ? Sasha, il commence à baragouiner quelques mots, des voyelles surtout.
_Je sais…
_Et tu sais quel est son mot préféré ?
Il le sait, il l’a entendu aujourd’hui, plusieurs fois distinctement ; Il a vu les regards émus de ses amis, ceux heureux des plus grands enfants. Il a senti son cœur s’emballer à chaque fois que les deux syllabes bredouillées venaient lui frapper la poitrine de douceur et d’innocence.
_Papa… Il dit la voix un peu rouillée.
Et elle lui sourit, une de ses mains s’envolant contra sa joue.
_Exactement.
Ils se taisent un peu avant qu’Hélène ne reprenne.
_Après l’accident de Peter, et la débandade avec les enfants, on a voulu s’assurer que ça ne se reproduirait pas…Alors on a demandé à Jean-Paul et Etienne de se charger des mesures administratives qui mettraient nos enfants à l’abri. Dans un environnement sain, aimant. Dans un environnement où ils pourraient grandir sereinement et en confiance.
_Mais pourquoi pas Chloé ou Christian ?
_Au début j’y ai pensé… Avoue la chanteuse. Ça aurait facilité toutes les démarches… C’est Peter qui… Elle s’arrête, attrape la larme qui tente de déborder de ses yeux floués. C’est Peter qui a lancé ton prénom le premier.
Il est surpris.
Elle le voit, sourit un peu plus.
_Moi aussi ça m’a surprise, mais il a insisté, il a dit qu’il t’avait vu avec Nicky et même Gwen, Erwan et Léa et que… que tu saurais garder mon souvenir vivant. Parce qu’on s’était tellement aimés…
Un silence.
_Parce qu’on s’aime tellement ? Demande Nicolas, les sourcils levés, un sourire au coin des yeux.
_Ça aussi… Approuve Hélène en souriant avant de continuer.  Et une fois que l’idée a été lancée, je ne voyais plus que ça. Le choix paraissait tellement évident que je m’en suis presque voulue de ne pas y avoir pensé avant lui… Elle rit.
Le photographe l’accompagne dans son rire.
_Et puis on savait que tu saurais fédérer la bande, et qu’avec vous ils ne craindraient  rien…
_C’est lui qui nous a uni… Dit Nicolas, en pointant Sasha. Je ne sais pas vraiment comment, mais il a donné une autre dimension à la bande. Il a amplifié le sentiment de famille…
_Parce qu’il a su vous rappeler ce qui était vraiment important…
_Et parce qu’il a su faire ressortir le meilleur de nous-même… Parce qu’il est un morceau de toi…
Elle lui sourit doucement.
_Je suis heureuse qu’on t’ait choisi. Avoue la chanteuse sincère.
Il veut lui dire qu’il est heureux aussi, heureux d’avoir eu leur confiance, heureux qu’elle se soit réveillée, heureux de pouvoir partager ce moment avec elle. Mais les mots ne viennent pas, alors il fait ce qu’il a voulu faire depuis qu’il l’a vu sur ce canapé et l’embrasse, longuement, langoureusement, tendrement, prenant soin de ne pas réveiller le petit garçon endormis dans ses bras.
Elle, se perd contre ses lèvres, partage son désir, son amour, se délecte des sensations qui malgré les années font toujours naitre un feu d’artifice au creux de son estomac.
_Je t’aime… Elle avoue quand ils se séparent.
_Je sais.
_Je t’aime et Peter est mort.
Une larme, il se recule.
_Qui ?
_Johanna… c’est compliqué… Mais il ne reviendra pas.
Tous les deux laissent leurs yeux se perdre sur la silhouette de Sasha.
_Je suis désolé.
_J’aurai juste voulu qu’il le connaisse.
_Je sais…
Elle embrasse le front de son fils, avant de revenir sur le visage de l’homme qui fait s’emballer son cœur.
_Mais il t’aura toi…
_Pour toujours. Assure Nicolas.
_Même si, nous on…
_Pour toujours… Il dit encore, l’embrasse en vitesse, avant de sortir le papier plié dans sa poche arrière.
_Jean-Paul m’a apporté ça il y a trois jours. Il explique en tendant la feuille à Hélène.
Cette dernière l’ouvre, la lit puis sourit à son plus vieil amour.
_Tu es d’accord ? Demande le photographe.
_Bien sûr que je suis d’accord…
_Normalement il fallait attendre un an, mais Jean-Paul a dit que… et j’en ai parlé à Erwan et Gwen qui sont…
Elle attrape ses lèvres, il sourit.
_Je suis d’accord Nicolas… Evidemment que je suis d’accord.
Autre baiser.
_Sasha Peter Girard-Watson-Vernier… C’est un grand nom. Rit Nicolas.
_Un nom parfait. Assure Hélène.
Ils se sourirent avant de reprendre leur danse de baisers et de caresses.
Il a ses mains sous son tee-shirt, contre son dos, caressant ses courbes quand une voix derrière eux, grogne gentiment.
_Je suis certaine que vous avez quelque chose de super à fêter, mais il y a des enfants dans cette maison, dont un ici même… Et vous avez une chambre, alors si vous pouviez avoir un peu de respect pour leur innocence… Et pour mon célibat, vous seriez des amours. Lance Olga avant de disparaître dans les escaliers.

Ils la regardent partir, rient, s’embrassent avant de disparaître vers leur chambre.
Le pas léger, la tête heureuse et le cœur affolé.
Dehors la neige tombe doucement, recouvrant le paysage de son manteau blanc, enfermant pour une nuit, le réel dans une bulle de silence, de beauté et de renouveau.

Epilogue à suivre.

ravie de ce dernier chapitre et presque triste qu'il soit le dernier parce que cette fic est tellement belle !
elle se termine encore mieux que je ne l'imaginais !
mille mercis de nous faire rêver avec cette merveilleuse histoire quand d'autres nous déçoivent et nous détachent de la série ! il me tarde de lire l'épilogue mais je le sais , j'en suis sûre, je la relirais avec plaisir !
quel talent !!!!!!!!!

Quel avant dernier chapitre subjuguant, le passage entre filles est divin, elles sont tellement elles, tellement unies, et la fin de chapitre est un bonbon aussi, vivement ton bel épilogue qui va clôturer cette pépite !

Très touchant chapitre. Enfin du bohneur pour Hèléne et Nico et leur famille.

Peter est mort, c'est triste. Belle scene avec toutes les filles ensemble. Helene et Nicolas sont heureux ensemble, ca fait plaisir a lire.

Voilà l’ultime chapitre de cette fiction.
Merci mille fois à vous de l’avoir suivie et commentée avec autant d’intérêt et de bienveillance.
A très vite pour la suite de « DEBOUT SUR LES PISSENLITS »
Merci encore.
Bonne lecture.

Epilogue

Elle se demande pourquoi elle est là. Plus d'un an et demi qu'elle ne les a pas vu. Un coup de téléphone, parfois une rencontre fortuite, dans Paris, mais jamais comme ça.
Jamais en cercle restreint. En famille presque. Comme avant.
Avant ce jour fatidique où leurs vies ont basculé.
La sienne et la leur.
Elle calme ses mains tremblantes, les essuie contre son jean.
Elle ne savait pas comment s'habiller.
Qui sait comment s'habiller quand on emprunte le chemin de la rédemption ?
Même si celle là est déjà acquise ?
Elle a mis un jean plutôt clair, un pull léger l'été n’est pas encore terminé et des baskets blanches.
C'est elle.
Elle ne triche pas.
Ils la connaissent.

Elle ferme les yeux, puise dans ses souvenirs la force d'appuyer sur la sonnette.
Elle doit attendre quelques minutes et puis il est là devant elle.
Il lui sourit. Vraiment.
Sans l'amour d'antan mais avec tendresse et douceur. Il lui ouvre ses bras, elle s'y glisse, se surprend à ne pas entendre son cœur s'emballer.
Ça la rassure.
Elle peut l'aimer encore. Mais en ami. Sans ambiguïté, sans jalousie. Sans tout ce qui a failli les mener au point de non retour.
Elle inspire, retrouve sa place.
_Hey... Lui sourit Nicolas. Merci d'être venu.
_Il était tant. Répond Marie en souriant à son tour. Je suis désolée, pour le Mariage mais...
_T’inquiètes je sais, Hélène aussi...
Et voilà.
C'est aussi simple que ça avec eux. Le pardon est partout, toujours, il suffit de ne jamais se trahir soi-même et eux vous accueillent les bras ouverts.
_On finit de tout mettre en place dans le grand jardin. Explique le photographe en l'amenant vers le reste de la tribu. Les grands ne sont pas encore arrivés.
_Aaah l’entrée à la fac... Elle rit.
Lui aussi.
_Comme tu dis... J'espère seulement qu'ils travaillent plus que nous on le faisait.
Elle secoue la tête.
_Ils sont tous les quatre dans le même appartement ?
Nicolas hoche la tête.
_Et vous n’avez pas peur ? Rigole la policière.
_L'appartement d’Audrey est à deux pas... Et puis on a des amis dans la Police.
Ils partagent un rire.
_Léa et Gwen sont là pour contrôler la situation. Ajoute le photographe sans compter qu’on a trouvé le meilleur chantage affectif du Monde...
_Du Monde ?
_Ouep...
Et comme pour appuyer sa phrase un petit garçon de deux ans et des poussières, les boucles brunes, les yeux bleus perçants se jette contre ses jambes dans un rire immense.
_Papa ! Il rit, les bras levés attendant d'être perché sur les épaules de son protecteur.
Ce dernier ne se fait pas prier, attrape son fils, le hisse sur ses épaules, sourit fièrement à Marie.
_Je vois... Elle rigole. C'est un peu moche d'utiliser les liens fraternels...
_Mais très efficace !
Elle secoue la tête, au loin elle voit l'agitation des uns et des autres. Elle sent l'odeur des gâteaux tous justes chauds, entends le bruit des verres qu'on trinque, les fous-rires naissants, les souvenirs qui s'amusent d'anecdotes, les étreintes qu'on donne sans raison. Et son cœur s'allège. Ça lui avait manqué.
_Alors qu'est-ce qu'on fête déjà ?
_Un peu de tout, le bac des enfants, la réussite de la Fondation, le futur « vrai » mariage de José et Cathy, le baptême de ce petit bonhomme...
_Ah, oui quand même...
Il rit, puis se souvient qu’il n'a pas fait les présentations.
_Marie, je te présente Sasha , Sash' voici Marie une amie.
Sur les épaules de son père le petit garçon sourit d'un immense sourire, avant de tendre une main potelée vers la policière. Attrapant une touffe de cheveux du guitariste pour garder son équilibre en haut de son perchoir.
_Ouch ! Crie Nicolas.
Marie rigole, attrape la main du garçonnet en lui souriant.
_Ravie Monsieur Sasha.
Le petit garçon, rit, heureux de se faire appeler Monsieur, excité par toute la compagnie du jour.
_Doucement avec les cheveux Trésor, on dirait pas comme ça mais j'y tiens... Lance le photographe, faisant descendre son fils de ses épaules pour le caler dans ses bras.
L'enfant s'y fond, le plus naturellement possible avec cette aise et cette tendresse qu'il a depuis ce premier jour dans la nurserie de l’hôpital.

Marie les regarde souriante, heureuse du dénouement de toute cette histoire tragique.
Ils continuent leur avancée et elle redécouvre ses amis.

En contrebas il y a José, Christian, Jimmy et John en train de monter un marabout, se chahutant les uns les autres, du coté du buffet Olga et Audrey s'attèlent à mettre les petits plats dans les grands, trinquant de ci, de là, à coup de punch ou de champagne. Déjà installés autour d’une table, échangeant des photos sur leurs téléphones, elle voit Stéphanie, Anthony et Bénédicte. Entend leurs rires, s’en délecte. Puis ses yeux trouvent Laly en train d’expliquer à grands gestes une énième histoire à Cathy et Johanna amusées et un Julien un peu envouté.
Et finalement son regard accroche la silhouette de celle qu’elle redoute tant de retrouver.
Elles se sont vues depuis ce jour là.
Quand Hélène se trouvait encore à l’hôpital, Marie est venue, un peu pressée par ses amis, par la culpabilité aussi.
La chanteuse avait été parfaite comme toujours. Gentille. Bienveillante. Rassurante.
Elle ne lui en voulait pas.
C’était un accident.
Un terrible accident.
Et pendant un temps, ça lui avait suffit. Ça l’avait remise debout, elle qui semblait tomber dans un trou sans fond.
Mais la vie avait repris son court, et elle avait trainé à la suivre.
Alors la culpabilité avait fait son retour pour l’enfermer dans une bulle où son seul ennemi était elle-même.

Elle est sortie de ce passé douloureux par le cri de joie de Sasha qui aperçoit sa mère arriver vers eux.
Marie tente de calmer son cœur battant, et le millier d’hypothétique « Et si » qui se pressent dans sa tête et accueille la chanteuse avec un sourie timide mais sincère.
_Salut… Elle dit doucement.
Hélène lui sourit avant de la prendre dans ses bras.
_Ça faisait bien trop longtemps… Dit-elle, quand elles se séparent.
_Je sais… Je suis désolée… Je…
_Pas besoin d’excuses, crois-moi, je ne pense pas qu’il y ait une personne ici qui puisse se vanter de ne pas avoir fuit quand elle se pensait prise au piège par la vie…
Et c’est avec ces mots que son ultime délivrance prend forme.
C’est ici que la toile redevient blanche.
Que l’histoire se réécrit ;

Elle se souvient.
Se rappelle des souvenirs et des histoires partagées. Avec Nicolas ou la bande.
Elle se remémore la fuite de José à Love Island. Celle de Christian des années auparavant dans la drogue et l’alcool.
Celles de Laly se perdant dans les bras d’autres amants quand ça devient sérieux avec John. Et ce dernier qui fuit aussi. Pour les mêmes raisons.
Bénédicte incapable de terminer son histoire avec Jimmy et qui file vivre une pseudo liberté dans les bras d’Anthony.
Jimmy et Jeanne. De la Suède aux Antilles.
Fanny, Johanna et les Etats-Unis.
Chloé et sa folie.
Audrey et ses manigances.
Nicolas et Sydney.
Hélène et l’Ethiopie.
Des fuyards, comme elle. Devenus peureux face à une réalité devenue trop dure. Trop moche. Trop vide.
Elle respire.
Expire une dernière fois ses pensées sombres, prend de nouveau son amie dans les bras, embrasse sa joue, puis celle de son ancien amant, chatouille le petit garçon qu’ils partagent désormais, avant de se diriger vers le reste de la tribu et de réapprendre tranquillement à vivre avec ses maux et ses blessures.
Sans avoir besoin de sortir son drapeau blanc.

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La soirée est douce. Belle. Les rires sont partout, comme elle les aime. Ils sont tous là.
Vingt cinq ans. Et rien n’a changé. Ou presque.
L’amour a choisi d’autres camps, les passions aussi, mais l’amitié est restée. Intacte. Espiègle. Drôle. Patiente. Eternelle.
Nombreuse aussi, attrapant aux passage de nouvelles rencontres, de nouveaux amours.

La tablée est immense, et bruyante.
On parle de musique évidemment, et de souvenirs de faculté, ceux des anciens, ceux des plus jeunes. On rit quand on raconte qu’il fallait grimper aux fenêtres pour espérer une soirée en amoureux ou qu’on explique l’ambiance de la cafèt’.
_Plus personne ne dit cafèt’ depuis 1999. Rigole Léa. C’est le resto U, maintenant.
Les plus vieux grognent et repartent dans leur mémoire, quand ceux qui n’ont pas encore atteint la vingtaine lèvent leurs yeux au ciel, mais écoutent tout de même attendris.

On parle des répétitions dans le garage et des milliers de péripéties. D’Apollon, de la maison de Compiègne, de Manuela, de Linda, d’Etienne, de Christophe, d’Olivier, de Nathalie. On se souvient des couples d’alors et on sourit à ceux d’aujourd’hui, s’arrêtant un instant sur ceux qui ont su se retrouver.

Quand les histoires se tarissent un peu, les murmures s’élèvent, à mi- mots par petits groupes on se met à parler de tout et de rien.
Et elle, voit tout.
Sasha, qui passe de bras en bras comme d’habitude, souriant à tous, piquant morceaux de gâteaux et gorgée de jus de fruits, revenant toujours vers ses frères et sœurs, se calant contre eux en jetant un coup d’œil à ses parents, les yeux rieurs, le sourire heureux.
Les nouveaux majeurs, rient à toutes sortes de choses qu’elle ne connaît que trop peu, mais ils sont là, bienveillants, aimants, ils se protègent les uns, les autres, se chamaillent, se rassurent. Partagent avec Fanny, Julien et Chloé, les nouveautés télévisuelles auxquelles ils sont accros ou les derniers festivals qu’ils sont allés arpenter.
A leur suite se trouve le quatuor infernal de potes de toujours. Les quatre mousquetaires –John en plus- se battant toujours pour savoir lequel de Lennon ou de McCartney est le meilleur. Ou bien encore si le synthé est vraiment un instrument… Ils rient fort, elle secoue la tête, heureuse.
Arrive alors Olga en grande conversation avec Eve, Jean-Paul et Audrey. Elle sourit plus grandement devant l’irréalité de cette scène, se demande si quinze ans en arrière, sur une île paradisiaque, elle aurait cru que ces quatre là puissent s’entendre, sans mesquinerie, sans fourberie aucune.
Elle ne croit pas. Elle aurait rit.
Elle croise les regards reconnaissants de Marie, Stéphanie et Anthony, heureux de partager cette soirée. Cet adoubement presque.
Finalement en bout de table, autour d’elle, silencieuses elles aussi, se trouvent ses amies de toujours.
Elles ne se parlent pas, n’en ont pas besoin. Elles partagent des regards entendus, des sourires, se tendent les mains, les serrent, rigolent un peu.
_La vie est belle… Dit simplement Laly.
_Super belle. Approuve Béné
_Sacrément belle… Ajoute Cathy.
_Frikking beautiful… Rigole Johanna.
_Simplement belle. Termine Hélène.

Dans le ciel, les premières étoiles apparaissent, chassant les dernières lueurs de la fin du jour, comme pour donner le temps à l’Univers d’en créer un nouveau. Tout aussi beau.

FIN.

Voici une jolie fin qui met le sourire

J'imagine tellement bien cette longue tablée avec les rires, l'émotion et la tendresse.

Merci pour ce bon moment

Un épilogue à la hauteur de cette perle de fic ! mille mercis pour ces merveilleux moments de lecture !
quel bonheur de les retrouver tous ensemble heureux !
rdv pour la suite de ton autre petite merveille de fic !
encore bravo !

Quelle belle fin! Bravo pour cette fiction.

Un épilogue parfait et savoureux, j'ai beaucoup aimé cette analyse de Marie aussi, vraiment top !

Magique fin tout comme cette fic que j'ai adoré !! Bravo pour ton talent , hélas c'est fini .... j'éspère que tu nous feras de nouveau vivre de nouvelles aventures car tu as vraiment un don !!!

Je viens de lire cette fiction et je l'adore. Elle est sublime.
L'histoire est superbe et magnifiquement bien écrite. On est emporté et captivé dès les premières phrases....
Bravo pour ce talent !
Vivement les prochaines histoires !!

Je viens de lire ce dernier chapitre et suis ravie du bohneur retrouver pour toute la tribu. bravo pour ette fic.