WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
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Kimmy
Sylvie
sandrineL
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July5454
Madeleine lover
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Une suite pour vous et tous vos commentaires géniaux !!
En espérant rendre justice à tous les personnages !
Bonne lecture !
Il n’arrive pas à partir. Ses yeux naviguent sur le petit garçon endormi de l’autre côté de la vitre et son poignet autour duquel on a clipsé un bracelet de naissance, avec son nom : Sasha.
Il sourit.
Se souvient des paroles de Solène quand elle l’a attaché : « Comme ça même notre chef mauvaise tête, ne pourra plus vous empêcher de venir voir ce petit trésor. »
En effet, elle ne pourra plus.
Personne d’ailleurs ne pourra, l’empêcher de venir voir ce petit garçon. Ce petit trésor.
Il soupire.
L’heure avance, il doit aller tenir sa promesse faite à Anthony, puis accueillir Roger et Annette, mais il n’arrive pas à le laisser.
À le quitter.
Une main sur son épaule le fait sursauter.
_Hey… Sourit Christian.
Nicolas calme son cœur, sourit à ses deux meilleurs amis.
_Hélène ? Il demande.
_Toujours pareil. Confirme José. On a laissé notre place aux filles.
Le photographe hoche la tête, reporte son regard sur Sasha, pour éviter de tomber dans la déception que sa meilleure amie ne soit pas là pour partager ce moment.
_Alors c’est lequel ? Demande le sud américain, en se rapprochant de la vitre.
Nicolas retrouve le sourire.
_Le troisième en partant dans la gauche… Il répond.
_Mouais… Pas mal… Fait son meilleur ami.
_Pas mal ? Tu rigole ou quoi ? Il est magnifique… S’insurge le guitariste.
_Ouais, enfin là, il est surtout endormi, c’est pas facile de se faire une idée… Lance Christian.
Nicolas va pour rétorquer quelque chose quand son téléphone l’alerte d’un nouveau SMS.
Il fait une grimace à ses deux potes avant de regarder son écran.
Nouveau soupir.
_C’est Anthony, il va falloir que j’y aille.
_Tu veux qu’on vienne avec toi ? Demande José.
_Non… Non… C’est mieux si j’y vais seul.
_T’es sûr ? Insiste Christian.
Le photographe hoche la tête.
_Il faut que je règle certaines choses… et… ouais c’est mieux.
Ces amis comprennent, partagent une étreinte avec lui pour lui donner du courage, avant de le laisser partir et de retourner devant la vitre de la nurserie.
_Il est mignon… Avoue le restaurateur, une fois son pote parti.
_Carrément craquant… Assure le batteur.
_Putain, si ça se trouve ça va donner des idées à Chloé… Rigole José.
_Ou à Cathy…
Il y a un silence, les deux hommes gardant leurs yeux sur les nouveau-nés endormis avant que José ne murmure.
_Pourquoi pas…
Il attend devant l’hôpital, impatient et nerveux. Pour se calmer il passe son doigt autour du bracelet sur son poignet. Une fois, deux fois. Dix fois.
Les portes automatiques grincent. Il se retourne, ce n’est pas eux.
Sort son téléphone, regarde l’heure.
Pas de message.
Soupire. Se passe une main dans les cheveux.
Nouveau grincement et ils sont là.
Le trio.
Anthony, Stéphanie et au milieu d’eux Marie.
Autour d’eux il y a des bruits.
Beaucoup de bruits.
Des sirènes d’ambulances, des rires d’enfants, les cris des parents qui préviennent de faire attention, les portables qui sonnent, les portes qui s’ouvrent et se ferment, celles des voitures qui claquent, les klaxons stressés, ceux pressés.
Mais eux n’entendent rien. Figés devant cet hôpital, coincés entre des émotions trop fortes et trop contradictoires.
De l’amour, de la colère.
Du respect, de l’affection.
Du dégout.
Finalement c’est Nicolas qui fait le premier pas.
Il essaie de sourire, n’y arrive pas. Garde gravée dans la tête l’image immobile d’Hélène, sur laquelle vient se superposer celle pleine de vie de Sasha.
_Ça va ? Il demande sa voix un peu rouillée par l’émotion.
A son tour Marie tente un sourire, pas plus convainquant que celui de son amant.
_Mieux…
Le silence étrange est dérangeant.
Anthony et Stéphanie partagent un regard, essayant de trouver une échappatoire qui ne vient pas.
Quand le malaise persiste, Stéphanie se lance.
_Comment va Hélène ?
Voilà elle l’a dit. Elle a prononcé le prénom tabou, lourd de conséquences. A côté Marie tremble, baisse les yeux, enfonce ses mains dans les poches de son jean.
_Elle est dans un état stable… Commence Nicolas. Mais… Elle est dans le coma…
_Dans le coma ? Demande Anthony.
Nicolas hoche la tête, le regard toujours sur Marie.
Un accident, il se répète, un terrible et stupide accident.
La faute à personne.
A pas de chance.
La faute à cette folle de Carine Bastion.
Et à sa lâcheté, à lui.
La faute à la jalousie.
A la jeunesse.
Aux actes manqués.
_Ils savent si elle va se réveiller ? Questionne Stéphanie, le sortant de ses pensées troublées.
Le photographe quitte son ancienne amante des yeux, les pose sur la jeune femme, secoue la tête avant de répondre.
_Ils ne savent pas… Il faut juste attendre.
Anthony soupire, se passe une main sur le visage, Stéphanie, elle pose une main sur l’épaule de Marie.
Cette dernière relève la tête, regarde Nicolas.
_Tu vas porter plainte ? Elle demande.
Le musicien est surpris. Il lève les sourcils.
_Porter plainte ?
_Contre moi…
Nicolas soupire, s’approche de la jeune femme, ne dit rien pendant une seconde, reste un moment devant elle, ses yeux dans les siens.
Et la colère le quitte.
Il la prend dans ses bras, embrasse le sommet de sa tête et assure en reculant.
_Bien sûr que non…
Et la policière lui sourit dans un soupir de soulagement.
_On va quand même avoir besoin de ton témoignage… Dit Anthony.
_Je dois aller chercher les parents d’Hélène d’ici une heure, mais je peux vous suivre maintenant. Il dit.
_Okay, parfait. Répond le flic, en se dirigeant vers le parking.
Ils avancent ensemble quand Marie remarque le bracelet au poignet de Nicolas.
_T’as passé la nuit ici ? A l’hôpital ? Elle demande, un peu inquiète.
_Quoi ? Répond le musicien, ne comprenant pas.
_Le bracelet… Explique la policière, en attrapant son bras.
_Ah ! Heu non… C’est plus compliqué que ça… Il commence.
Ils s’arrêtent. Tous.
Le trio des forces de l’ordre maintenant intrigué par le nouveau rebondissement.
_Compliqué comment ? Demande Stéphanie, un sourire en coin.
Nicolas partage un regard avec Anthony, comme pour lui demander un soutien qui ne vient pas, ce dernier curieux de connaître le dernier dénouement de l’histoire.
Coincé, le guitariste explqiue.
_Quand Hélène est arrivée à l’hôpital, elle était enceinte…
_Enceinte ?! Anthony et Stéphanie ont parlé en même temps.
_De qui ? C’est la seule question de Marie.
Nicolas partage un regard entendu avec elle avant de répondre.
_Pas de moi… De Peter…
_De Peter ? Mais comment c’est possible ? Demande la policière.
_Elle a fait ce qu’on appelle un déni de grossesse. Elle était enceinte de huit mois… Il répond.
Le trio ne dit rien, un peu ahuri, un peu bouleversé.
_Et le bébé ? Questionne finalement Marie.
Nicolas sourit, il ne peut s’en empêcher, regarde le nom gravé au stylo bille sur son poignet.
_ Il va bien… C’est un petit garçon, il s’appelle Sasha. Il s’arrête une seconde, regarde Marie avant d’avouer, un peu peureux mais très fier.
_C’est moi qui en ai la garde, en attendant qu’Hélène… enfin…
Les autres comprennent, ne disent rien puis finalement reprennent leurs chemins vers le véhicule, un peu plus légers. Avec un peu plus d’espoir.
Marie a ouvert la portière arrière de la voiture d’Anthony quand elle interpelle Nicolas, souriante et sincère.
_Il a de la chance… Elle lance.
Devant le regard interloqué du photographe, elle poursuit.
_Sasha, il est chanceux de t’avoir…
Et elle disparaît dans la voiture, le laissant interdit et plus heureux.
La nuit est tombée, depuis un moment déjà. Mais il ne trouve pas le sommeil.
Trop de pensées, trop d’émotions.
Du bonheur surtout.
Des regrets beaucoup.
Un peu de tristesse, beaucoup d’anxiété.
Il tire une bouffée sur la cigarette qu’il vient d’allumer. Souffle dans un sourire. Se délecte de la sensation qu’il avait oubliée. Il ne fume pas souvent, mais la soirée s’y prête, les dernières quarante huit heures, en fait. Et la journée qui l’attend demain.
Passer à la Mairie pour déclarer Sasha, aller acheter le nécessaire d’un apprenti Papa, passer chez Marie pour récupérer ses affaires et finalement ramener le petit garçon dans sa nouvelle demeure.
Il rit un peu nerveux.
Autre bouffée mortelle.
Qu’importe, la sensation le réchauffe. L’apaise.
Comme Elle ne peut pas le faire.
Derrière lui la porte claque, il sursaute, tombe sur le sourire désolé de Roger.
_Je t’ai vu de ma fenêtre… Explique le père d’Hélène en s’asseyant à côté du photographe.
_Impossible de dormir ?
_Et bien disons que ça fait beaucoup de choses à digérer…
Nicolas rigole un peu, avant de revenir sur sa cigarette.
_Je peux ? Demande le scénariste, en indiquant la Marlboro.
Le musicien est surpris mais abdique.
Son compagnon d’insomnie inspire une bouffée en fermant les yeux.
_Ca faisait longtemps… Il avoue, avant de tendre de nouveau la cigarette au photographe. Marie détestait ça, c’est elle qui m’a fait arrêté la première fois, après sa disparition j’ai repris un peu, mais avec Annette c’est la même chose… Il rit.
_La première fois qu’Hélène a senti l’odeur du tabac froid sur moi, elle ne m’a pas parlé pendant deux jours… Explique Nicolas, en écrasant l’incandescence contre la pierre des escaliers.
_Je pense qu’elle te pardonnera pour cette fois. Assure Roger.
Nicolas lui sourit, puis tourne son regard vers le ciel, laisse un silence doux et calme se poser autour d’eux.
_C’est bien que ça soit toi. Dit soudain Roger.
Le photographe ne dit rien se tourne vers cet homme qu’il connaît depuis tellement d’années.
_Maintenant que j’y pense, j’aurai dû le savoir que c’est à toi qu’elle confierait ce qu’elle a de plus précieux… Il s’arrête, encore, cherche ses mots.
_Chloé… Chloé, elle n’est pas prête, et moi… Moi, non plus je crois… Enfin tu me diras on n’est jamais vraiment prêt à accueillir un enfant, mais je suis trop…éparpillé ! Il finit.
Nicolas rit, puis ajoute.
_Je connais ce sentiment…
Roger rigole un peu puis sérieux.
_Mais tu seras parfait dans ce rôle. Il assure.
L’autre soupire.
_J’espère, mais je ne sais pas… Après … Il s’arrête, se demande si le père d’Hélène connaît l’histoire.
Connaît ses fautes.
_Après quoi ? Demande le scénariste.
Nicolas garde le silence et Roger comprend.
_Après l’Australie ? Après votre retour de Love Island ? Il devine.
Le guitariste est surpris.
_Elle te l’a dit ?
_Hélène a toujours été incapable de cacher quoique soit à sa mère. Surtout te concernant. Quand il s’est passé ce qu’il s’est passé à Sydney, elle nous a téléphoné, elle voulait tout te pardonner, mais elle était en colère. Et puis elle nous a dit qu’elle était enceinte…
Nicolas inspire, rêve d’une autre cigarette. Il connaît l’histoire, mais toujours son estomac se serre. Son cœur aussi.
_Elle t’a cherché, mais tu étais déjà parti…
_J’étais stupide.
_On l’est tous à un moment de notre vie.
Le photographe rit sans conviction.
_Avec Hélène je l’ai été trop souvent.
Roger ne dit rien, sourit avec tendresse à cet homme que sa fille a toujours aimé.
_À votre retour de Love Island, elle n’en a parlé qu’à Justine… Quand je lui ai demandé ce qui vous avez séparé, si c’était parce que vous ne vous aimiez plus, elle m’a regardé comme si il me poussait une deuxième tête et elle m’a dit « Avec Nicolas ça ne sera jamais parce qu’on ne s’aime plus, et toujours parce qu’on s’aime trop… ».
Nicolas ne dit rien, écoute ses paroles qui ont la teinte de la voix de l’absente, les comprend à présent.
Elle a raison.
Ils se sont toujours aimés.
Trop aimés.
Aimer à se sacrifier.
Elle face à Jeanne.
Lui face à Peter.
S’effacer pour le bonheur de l’autre.
Mais jamais ensemble.
_C’est pour ça que je sais que tu es le mieux placé pour prendre soin de mon petit-fils. Reprend Roger.
_Parce qu’un amour comme ça, ça ne se trouve qu’une fois et pour le partager, il faut l’avoir vécu. Il termine, en se levant.
Il pose une main sur l’épaule du photographe, la serre sans un mot avant de se diriger vers la porte d’entrée.
Il a la main sur la poignée, quand il se retourne une dernière fois.
_Ne doute pas Nicolas. Avec toi et avec toutes les personnes de cette maison, il grandira comme le souhaiterait Hélène ; entouré d’amour, de tendresse et d’un peu de…
_Stupidité ? Demande Nicolas.
_J’allais dire de bêtises, mais c’est comme tu veux.
Ils se sourient avant que Roger n’entre dans la maison, laissant derrière lui Nicolas avec toujours mille pensées mais un peu plus de confiance.
A suivre…
En espérant rendre justice à tous les personnages !
Bonne lecture !
5.
Il n’arrive pas à partir. Ses yeux naviguent sur le petit garçon endormi de l’autre côté de la vitre et son poignet autour duquel on a clipsé un bracelet de naissance, avec son nom : Sasha.
Il sourit.
Se souvient des paroles de Solène quand elle l’a attaché : « Comme ça même notre chef mauvaise tête, ne pourra plus vous empêcher de venir voir ce petit trésor. »
En effet, elle ne pourra plus.
Personne d’ailleurs ne pourra, l’empêcher de venir voir ce petit garçon. Ce petit trésor.
Il soupire.
L’heure avance, il doit aller tenir sa promesse faite à Anthony, puis accueillir Roger et Annette, mais il n’arrive pas à le laisser.
À le quitter.
Une main sur son épaule le fait sursauter.
_Hey… Sourit Christian.
Nicolas calme son cœur, sourit à ses deux meilleurs amis.
_Hélène ? Il demande.
_Toujours pareil. Confirme José. On a laissé notre place aux filles.
Le photographe hoche la tête, reporte son regard sur Sasha, pour éviter de tomber dans la déception que sa meilleure amie ne soit pas là pour partager ce moment.
_Alors c’est lequel ? Demande le sud américain, en se rapprochant de la vitre.
Nicolas retrouve le sourire.
_Le troisième en partant dans la gauche… Il répond.
_Mouais… Pas mal… Fait son meilleur ami.
_Pas mal ? Tu rigole ou quoi ? Il est magnifique… S’insurge le guitariste.
_Ouais, enfin là, il est surtout endormi, c’est pas facile de se faire une idée… Lance Christian.
Nicolas va pour rétorquer quelque chose quand son téléphone l’alerte d’un nouveau SMS.
Il fait une grimace à ses deux potes avant de regarder son écran.
Nouveau soupir.
_C’est Anthony, il va falloir que j’y aille.
_Tu veux qu’on vienne avec toi ? Demande José.
_Non… Non… C’est mieux si j’y vais seul.
_T’es sûr ? Insiste Christian.
Le photographe hoche la tête.
_Il faut que je règle certaines choses… et… ouais c’est mieux.
Ces amis comprennent, partagent une étreinte avec lui pour lui donner du courage, avant de le laisser partir et de retourner devant la vitre de la nurserie.
_Il est mignon… Avoue le restaurateur, une fois son pote parti.
_Carrément craquant… Assure le batteur.
_Putain, si ça se trouve ça va donner des idées à Chloé… Rigole José.
_Ou à Cathy…
Il y a un silence, les deux hommes gardant leurs yeux sur les nouveau-nés endormis avant que José ne murmure.
_Pourquoi pas…
Il attend devant l’hôpital, impatient et nerveux. Pour se calmer il passe son doigt autour du bracelet sur son poignet. Une fois, deux fois. Dix fois.
Les portes automatiques grincent. Il se retourne, ce n’est pas eux.
Sort son téléphone, regarde l’heure.
Pas de message.
Soupire. Se passe une main dans les cheveux.
Nouveau grincement et ils sont là.
Le trio.
Anthony, Stéphanie et au milieu d’eux Marie.
Autour d’eux il y a des bruits.
Beaucoup de bruits.
Des sirènes d’ambulances, des rires d’enfants, les cris des parents qui préviennent de faire attention, les portables qui sonnent, les portes qui s’ouvrent et se ferment, celles des voitures qui claquent, les klaxons stressés, ceux pressés.
Mais eux n’entendent rien. Figés devant cet hôpital, coincés entre des émotions trop fortes et trop contradictoires.
De l’amour, de la colère.
Du respect, de l’affection.
Du dégout.
Finalement c’est Nicolas qui fait le premier pas.
Il essaie de sourire, n’y arrive pas. Garde gravée dans la tête l’image immobile d’Hélène, sur laquelle vient se superposer celle pleine de vie de Sasha.
_Ça va ? Il demande sa voix un peu rouillée par l’émotion.
A son tour Marie tente un sourire, pas plus convainquant que celui de son amant.
_Mieux…
Le silence étrange est dérangeant.
Anthony et Stéphanie partagent un regard, essayant de trouver une échappatoire qui ne vient pas.
Quand le malaise persiste, Stéphanie se lance.
_Comment va Hélène ?
Voilà elle l’a dit. Elle a prononcé le prénom tabou, lourd de conséquences. A côté Marie tremble, baisse les yeux, enfonce ses mains dans les poches de son jean.
_Elle est dans un état stable… Commence Nicolas. Mais… Elle est dans le coma…
_Dans le coma ? Demande Anthony.
Nicolas hoche la tête, le regard toujours sur Marie.
Un accident, il se répète, un terrible et stupide accident.
La faute à personne.
A pas de chance.
La faute à cette folle de Carine Bastion.
Et à sa lâcheté, à lui.
La faute à la jalousie.
A la jeunesse.
Aux actes manqués.
_Ils savent si elle va se réveiller ? Questionne Stéphanie, le sortant de ses pensées troublées.
Le photographe quitte son ancienne amante des yeux, les pose sur la jeune femme, secoue la tête avant de répondre.
_Ils ne savent pas… Il faut juste attendre.
Anthony soupire, se passe une main sur le visage, Stéphanie, elle pose une main sur l’épaule de Marie.
Cette dernière relève la tête, regarde Nicolas.
_Tu vas porter plainte ? Elle demande.
Le musicien est surpris. Il lève les sourcils.
_Porter plainte ?
_Contre moi…
Nicolas soupire, s’approche de la jeune femme, ne dit rien pendant une seconde, reste un moment devant elle, ses yeux dans les siens.
Et la colère le quitte.
Il la prend dans ses bras, embrasse le sommet de sa tête et assure en reculant.
_Bien sûr que non…
Et la policière lui sourit dans un soupir de soulagement.
_On va quand même avoir besoin de ton témoignage… Dit Anthony.
_Je dois aller chercher les parents d’Hélène d’ici une heure, mais je peux vous suivre maintenant. Il dit.
_Okay, parfait. Répond le flic, en se dirigeant vers le parking.
Ils avancent ensemble quand Marie remarque le bracelet au poignet de Nicolas.
_T’as passé la nuit ici ? A l’hôpital ? Elle demande, un peu inquiète.
_Quoi ? Répond le musicien, ne comprenant pas.
_Le bracelet… Explique la policière, en attrapant son bras.
_Ah ! Heu non… C’est plus compliqué que ça… Il commence.
Ils s’arrêtent. Tous.
Le trio des forces de l’ordre maintenant intrigué par le nouveau rebondissement.
_Compliqué comment ? Demande Stéphanie, un sourire en coin.
Nicolas partage un regard avec Anthony, comme pour lui demander un soutien qui ne vient pas, ce dernier curieux de connaître le dernier dénouement de l’histoire.
Coincé, le guitariste explqiue.
_Quand Hélène est arrivée à l’hôpital, elle était enceinte…
_Enceinte ?! Anthony et Stéphanie ont parlé en même temps.
_De qui ? C’est la seule question de Marie.
Nicolas partage un regard entendu avec elle avant de répondre.
_Pas de moi… De Peter…
_De Peter ? Mais comment c’est possible ? Demande la policière.
_Elle a fait ce qu’on appelle un déni de grossesse. Elle était enceinte de huit mois… Il répond.
Le trio ne dit rien, un peu ahuri, un peu bouleversé.
_Et le bébé ? Questionne finalement Marie.
Nicolas sourit, il ne peut s’en empêcher, regarde le nom gravé au stylo bille sur son poignet.
_ Il va bien… C’est un petit garçon, il s’appelle Sasha. Il s’arrête une seconde, regarde Marie avant d’avouer, un peu peureux mais très fier.
_C’est moi qui en ai la garde, en attendant qu’Hélène… enfin…
Les autres comprennent, ne disent rien puis finalement reprennent leurs chemins vers le véhicule, un peu plus légers. Avec un peu plus d’espoir.
Marie a ouvert la portière arrière de la voiture d’Anthony quand elle interpelle Nicolas, souriante et sincère.
_Il a de la chance… Elle lance.
Devant le regard interloqué du photographe, elle poursuit.
_Sasha, il est chanceux de t’avoir…
Et elle disparaît dans la voiture, le laissant interdit et plus heureux.
La nuit est tombée, depuis un moment déjà. Mais il ne trouve pas le sommeil.
Trop de pensées, trop d’émotions.
Du bonheur surtout.
Des regrets beaucoup.
Un peu de tristesse, beaucoup d’anxiété.
Il tire une bouffée sur la cigarette qu’il vient d’allumer. Souffle dans un sourire. Se délecte de la sensation qu’il avait oubliée. Il ne fume pas souvent, mais la soirée s’y prête, les dernières quarante huit heures, en fait. Et la journée qui l’attend demain.
Passer à la Mairie pour déclarer Sasha, aller acheter le nécessaire d’un apprenti Papa, passer chez Marie pour récupérer ses affaires et finalement ramener le petit garçon dans sa nouvelle demeure.
Il rit un peu nerveux.
Autre bouffée mortelle.
Qu’importe, la sensation le réchauffe. L’apaise.
Comme Elle ne peut pas le faire.
Derrière lui la porte claque, il sursaute, tombe sur le sourire désolé de Roger.
_Je t’ai vu de ma fenêtre… Explique le père d’Hélène en s’asseyant à côté du photographe.
_Impossible de dormir ?
_Et bien disons que ça fait beaucoup de choses à digérer…
Nicolas rigole un peu, avant de revenir sur sa cigarette.
_Je peux ? Demande le scénariste, en indiquant la Marlboro.
Le musicien est surpris mais abdique.
Son compagnon d’insomnie inspire une bouffée en fermant les yeux.
_Ca faisait longtemps… Il avoue, avant de tendre de nouveau la cigarette au photographe. Marie détestait ça, c’est elle qui m’a fait arrêté la première fois, après sa disparition j’ai repris un peu, mais avec Annette c’est la même chose… Il rit.
_La première fois qu’Hélène a senti l’odeur du tabac froid sur moi, elle ne m’a pas parlé pendant deux jours… Explique Nicolas, en écrasant l’incandescence contre la pierre des escaliers.
_Je pense qu’elle te pardonnera pour cette fois. Assure Roger.
Nicolas lui sourit, puis tourne son regard vers le ciel, laisse un silence doux et calme se poser autour d’eux.
_C’est bien que ça soit toi. Dit soudain Roger.
Le photographe ne dit rien se tourne vers cet homme qu’il connaît depuis tellement d’années.
_Maintenant que j’y pense, j’aurai dû le savoir que c’est à toi qu’elle confierait ce qu’elle a de plus précieux… Il s’arrête, encore, cherche ses mots.
_Chloé… Chloé, elle n’est pas prête, et moi… Moi, non plus je crois… Enfin tu me diras on n’est jamais vraiment prêt à accueillir un enfant, mais je suis trop…éparpillé ! Il finit.
Nicolas rit, puis ajoute.
_Je connais ce sentiment…
Roger rigole un peu puis sérieux.
_Mais tu seras parfait dans ce rôle. Il assure.
L’autre soupire.
_J’espère, mais je ne sais pas… Après … Il s’arrête, se demande si le père d’Hélène connaît l’histoire.
Connaît ses fautes.
_Après quoi ? Demande le scénariste.
Nicolas garde le silence et Roger comprend.
_Après l’Australie ? Après votre retour de Love Island ? Il devine.
Le guitariste est surpris.
_Elle te l’a dit ?
_Hélène a toujours été incapable de cacher quoique soit à sa mère. Surtout te concernant. Quand il s’est passé ce qu’il s’est passé à Sydney, elle nous a téléphoné, elle voulait tout te pardonner, mais elle était en colère. Et puis elle nous a dit qu’elle était enceinte…
Nicolas inspire, rêve d’une autre cigarette. Il connaît l’histoire, mais toujours son estomac se serre. Son cœur aussi.
_Elle t’a cherché, mais tu étais déjà parti…
_J’étais stupide.
_On l’est tous à un moment de notre vie.
Le photographe rit sans conviction.
_Avec Hélène je l’ai été trop souvent.
Roger ne dit rien, sourit avec tendresse à cet homme que sa fille a toujours aimé.
_À votre retour de Love Island, elle n’en a parlé qu’à Justine… Quand je lui ai demandé ce qui vous avez séparé, si c’était parce que vous ne vous aimiez plus, elle m’a regardé comme si il me poussait une deuxième tête et elle m’a dit « Avec Nicolas ça ne sera jamais parce qu’on ne s’aime plus, et toujours parce qu’on s’aime trop… ».
Nicolas ne dit rien, écoute ses paroles qui ont la teinte de la voix de l’absente, les comprend à présent.
Elle a raison.
Ils se sont toujours aimés.
Trop aimés.
Aimer à se sacrifier.
Elle face à Jeanne.
Lui face à Peter.
S’effacer pour le bonheur de l’autre.
Mais jamais ensemble.
_C’est pour ça que je sais que tu es le mieux placé pour prendre soin de mon petit-fils. Reprend Roger.
_Parce qu’un amour comme ça, ça ne se trouve qu’une fois et pour le partager, il faut l’avoir vécu. Il termine, en se levant.
Il pose une main sur l’épaule du photographe, la serre sans un mot avant de se diriger vers la porte d’entrée.
Il a la main sur la poignée, quand il se retourne une dernière fois.
_Ne doute pas Nicolas. Avec toi et avec toutes les personnes de cette maison, il grandira comme le souhaiterait Hélène ; entouré d’amour, de tendresse et d’un peu de…
_Stupidité ? Demande Nicolas.
_J’allais dire de bêtises, mais c’est comme tu veux.
Ils se sourient avant que Roger n’entre dans la maison, laissant derrière lui Nicolas avec toujours mille pensées mais un peu plus de confiance.
A suivre…
Madeleine lover- Diplomé ABédien
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Couple préféré : Hélène/ Nicolas
Loisirs : Guitare, Dessin, BD, Ecriture
Date d'inscription : 30/10/2016
Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Oh la la que j'adore cette fic , tellement génial , bravo encore mille bravo !!!! Je suis encore plus impatiente de lire la suite de tes fic que de voir les épisodes en vrai lol .
Et surtout je suis complétement fan de cette phrase :
" elle m’a dit « Avec Nicolas ça ne sera jamais parce qu’on ne s’aime plus, et toujours parce qu’on s’aime trop… ».
Nicolas ne dit rien, écoute ses paroles qui ont la teinte de la voix de l’absente, les comprend à présent.
Elle a raison.
Ils se sont toujours aimés.
Trop aimés.
Aimer à se sacrifier.
Elle face à Jeanne.
Lui face à Peter.
S’effacer pour le bonheur de l’autre.
Mais jamais ensemble."
c'est tellement vrai et tellement beau !!! Viiiiiite la suite !!!!
Et surtout je suis complétement fan de cette phrase :
" elle m’a dit « Avec Nicolas ça ne sera jamais parce qu’on ne s’aime plus, et toujours parce qu’on s’aime trop… ».
Nicolas ne dit rien, écoute ses paroles qui ont la teinte de la voix de l’absente, les comprend à présent.
Elle a raison.
Ils se sont toujours aimés.
Trop aimés.
Aimer à se sacrifier.
Elle face à Jeanne.
Lui face à Peter.
S’effacer pour le bonheur de l’autre.
Mais jamais ensemble."
c'est tellement vrai et tellement beau !!! Viiiiiite la suite !!!!
Sylvie- ABdien confirmé
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Date d'inscription : 27/02/2010
Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Encore un excellent chapitre. Très fan de la conversation Nicolas et José tout simplement. comme l'a écrit Sylvie au dessus de moi, le passage qu'elle mentionne sonne tellement juste.
Nia64- Incoll-AB
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Date d'inscription : 01/09/2014
Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Tout comme Sylvie , je suis particulièrement touchée par le passage entre Roger et Nicolas et les phrases qu'elle cite dans son com.
Moi aussi, je suis bien plus pressée par la suite de tes fic que par la suite de la série que je regarde en diagonale tellement je suis déçue !
Bravo et merci pour ces purs moments de bonheur en te lisant !
Moi aussi, je suis bien plus pressée par la suite de tes fic que par la suite de la série que je regarde en diagonale tellement je suis déçue !
Bravo et merci pour ces purs moments de bonheur en te lisant !
sandrineL- Grand maître AB
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Nombre de messages : 5845
Localisation : picardie
Date d'inscription : 12/07/2010
Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Moi, j'aime beaucoup la conversation de Nicolas avec Roger. Un excellent chapitre. J'attends la suite.
maria1969- Diplomé ABédien
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Quelle jolie scène entre Nicolas et Roger : j'aime beaucoup leurs confessions et leur complicité
Kimmy- Pilier du forum
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Je remonte tous les posts de tes fics , madeleine , mais elles sont tellement géniales , que c'est un supplice de nous faire autant attendre pour savoir la suite
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Sylvie a écrit:Je remonte tous les posts de tes fics , madeleine , mais elles sont tellement géniales , que c'est un supplice de nous faire autant attendre pour savoir la suite
Pour celle-ci aussi demain ou jeudi promis de chez promis
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Super Merci il me tarde !!!!!!
Sylvie- ABdien confirmé
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
La suite promise avec un peu de retard !
En plus elle est un peu frustrante, mais je vous promets un prochain chapitre rapidement vu que la fic est bientôt terminée !
Bonne lecture quand même.
Et merci comme toujours pour vos supers chouettes encouragements !
6.
Six mois. Sur une vie ça ne paraît rien et pour elle à cet instant ça lui paraît une vie.
Une éternité.
Elle essaie de se concentrer, de comprendre ce que lui dit l’infirmière qui lui sourit.
Son badge dit qu’elle s’appelle Nadine.
Et ses yeux semblent vouloir lui avouer un secret qu’elle n’est pas certaine de vouloir connaître.
Le discours continue. Certainement le même que celui du médecin auquel elle a eu droit plus tôt.
Elle va bien.
Elle va se remettre.
Une chance.
Un miracle.
Quelques semaines de rééducation, quelques mois peut-être mais après elle pourra reprendre sa vie. Normalement.
Comme si de rien n’était.
Reprendre sa vie.
Elle voudrait rire.
Nadine la coupe, dans un énième sourire.
_Je vais prévenir vos amis… Et votre Papa aussi, ils vont être soulagés, ils étaient là presque tous les jours, même avec… Dans un sursaut elle ne termine pas sa phrase, ne perd pas son sourire, mais cache son secret dans le pétillement de ses yeux.
Hélène fronce les sourcils, veut lui demander, veut comprendre, mais la soignante ne lui laisse pas le temps.
_Je reviendrai toute à l’heure. Reposez-vous un peu.
Et elle s’en va, un peu désolée. Un peu anxieuse.
Et elle, reste seule. Avec ce corps qu’elle ne reconnaît plus. Cette sensation étrange d’avoir loupé quelque chose de grand. Quelque chose de fort.
Sa main tremblante passe contre son abdomen.
Elle sent la cicatrice de la balle et plus bas une autre incision.
Mais elle ne se souvient que du bruit sourd du coup de feu. Et de la douleur.
De ses yeux à lui. De son sourire, qui veut la rassurer avant qu’il ne comprenne.
Avant qu’elle ne tombe.
Et la brûlure incessante qui se propage dans tout son corps. Ensuite le noir.
Dans sa mémoire, elle se souvient de quelques paroles. Certaines promesses. Des rires. Les voix mêlées de ceux qu’elle aime.
Mais elle n’arrive pas à comprendre ce qu’ils lui livrent. Ce qu’ils lui avouent.
Elle soupire.
Laisse son regard se perdre sur la fenêtre et le jour bien levé. Elle voit les arbres sans feuille, la fumée qui s’échappe des toits. Elle aperçoit les silhouettes anonymes emmitouflées dans des manteaux épais et chauds.
L’hiver s’est installé et la seule chose dont elle se souvient c’est s’être écroulée un jour de printemps, à l’aube de l’été.
Nouveau soupire.
Nouveau doute.
Ses yeux reviennent sur le faux plafond de sa chambre, sur les murs jaunes passés, sur les fleurs qui s’étalent sur la table de nuit, à côté de la télé, à chaque coin de la pièce.
Et alors, elle pense à Eux. Ils vont arriver, Nadine lui a promis et quand ils seront là, le Monde tournera de nouveau.
Ce sentiment d’inconnu envolé. Oublié.
Elle connaitra l’histoire et pourra la continuer avec chacun d’eux.
Elle sourit.
Un peu plus légère.
Attend sa tribu, respire, essaye d’oublier ce manque qui lui serre les entrailles.
N’y arrive pas.
Attend.
Encore.
Six mois. Six longs mois qui semblent être passés comme un claquement de doigts.
Perdu dans son lit, il sourit en regardant le petit être qui mâchouille l’oreille de son lapin à côté de lui.
Six mois sans elle, mais avec lui.
L’oreille tombe de la bouche du petit garçon, Sasha rit, attrape la seconde, Nicolas sourit, embrasse son front encore chaud de sommeil. Se demande encore si tous les enfants sont aussi doux et faciles que ce petit bambin.
Des nuits complètes et longues.
Des pleurs rares.
Des caprices encre plus rares.
Et des tonnes de sourires.
Il a su rendre chaque personne de cette maison complétement gagas.
Et les autres aussi d’ailleurs.
Le clan Da Silva est pratiquement tous les jours à la maison, comme les Greysons et les Roquier.
Il les a soudés.
Encore plus qu’ils ne l’étaient.
Pour preuve la porte du rez-de-chaussée claque avant que les voix de Cathy et José ne lui parviennent.
Il rit tout seul, avant d’attraper et d’enfiler son jean gardant toujours un œil sur le petit garçon qui babille doucement contre sa peluche préférée. Sur la table de nuit il saisit son téléphone.
Pas de message.
Soupire et essaye de laisser glisser sa déception de n’avoir aucune nouvelle de Nadine.
Pas de nouvelle. Bonnes nouvelles.
N’est-ce-pas ?
_Allez Champion, il est tant de te partager un peu avec le reste de la bande. Dit le photographe en saisissant celui qui est devenu une part de lui.
Son fils.
Sasha laisse échapper un rire avant de venir se caler contre le cœur de son gardien, ses yeux clairs plein de confiance.
Il est presque dix heures, un dimanche matin, Nicolas fait un détour par la chambre des plus grands. Nicky est levé, Erwan encore endormi ronfle tranquillement sur le ventre sa couverture à moitié par terre. Le guitariste étouffe un rire avant de se diriger vers la chambre des filles.
Il frappe doucement, attend une seconde avant d’ouvrir la porte, elles ne sont pas là, doivent déjà l’attendre au petit déjeuner.
Le garçonnet dans ses bras braille un peu plus fort avant de venir frapper sa main droite contre son torse.
_Ouais bonhomme moi aussi j’ai faim, mais si on arrive les derniers, les pancakes seront faits ! Il explique en commençant à descendre. Sasha râle un peu et Nicolas accélère le pas
Dans le salon, un feu de cheminée brûle déjà, emplissant l’étage d’une chaleur douce et enveloppante.
Son cœur s’allège avant de s’apaiser complétement quand ils entrent dans la cuisine bondée.
Aux fourneaux il y a Olga, Annette et Béné. Cathy arrange les croissants et les pains au chocolat sur la table, tandis que José met en route une deuxième cafetière. Roger sert le jus d’Orange tandis que les enfants se font déjà tourner les pancakes et les baguettes de pain, enfin jusqu’à ce qu’il le voit.
Nicky est le premier debout et déjà Gwen grogne.
_C’est à moi ce matin… Elle prévient quand le fils ainé de Nicolas saisit Sasha qui lui offre son plus beau sourire à deux dents.
_Je sais. Assure Nicky. Mais le temps que tu fasses chauffer le biberon j’ai un peu de temps ! Il continue en reprenant sa place à la table, son frère sur les genoux.
Les adultes rient, tandis que Gwen se lève pour saisir biberon et chauffeuse, en profitant pour embrasser Nicolas au passage.
_Erwan est toujours mort pour le Monde. Elle demande.
Le guitariste rit.
_C’est exactement le terme, je sais même pas comment il fait pour dormir dans cette position.
_Nous non plus ! Assure Léa. Puis en voyant le regard de sa mère ajoute. Enfin j’veux dire de ce que m’a raconté Nicky, pas que j’ai été dans leur chambre quand Erwan dormait, mais… On en parle… enfin…
_Laisse tomber… Lui dit gentiment José. On est tous passés par là.
_Et certains plus que d’autres… Intervient Béné, un regard appuyé pour son ex-mari.
_Ca me rappelle quand j’étais jeune. Commence Roger. Je devais avoir votre âge, et il y avait cette fille Colette… On était sur le bord de mer avec mes parents et la nuit j’allais la rejoindre pour…
_Wow, trop d’informations Roger, beaucoup trop d’informations ! S’écrie Nicolas en s’approchant de la table.
_Ah oui… Pardon…
Au dessus des poêles Annette rit avec Olga.
_Ne vous en faites pas Roger, à moi vous pourrez me la raconter plus tard votre histoire. Lui sourit la Russe, faisant rigoler la bande.
_Ah ! Bah ça c’est gentil Olga, parce que vraiment c’est une histoire…
_Plus tard Roger… Lance Annette dans un sourire.
Les derniers pancakes sont mis sur la tables, la chauffeuse sonne et à regret Nicky transfert Sasha sur les genoux de Gwen qui sourit en embrassant le cou du bébé.
Elle lui tend le biberon qu’il saisit avec envie et joie.
_Je vais réveiller l’ours, sinon il aura rien à manger. Lance Nicky en se levant.
_Hey ! Des nouvelles de ta mère ? Demande Nicolas, avant qu’il ne quitte la pièce.
_Elle est bien arrivée en Chine et elle devrait revenir dans quinze jours.
_Parfait. Sourit son père avant de saisir la cafetière et de se servir un bol.
_Des nouvelles de l’hôpital ? Demande José, avant de croquer dans un croissant.
Son ami secoue la tête.
_Rien du tout.
Il y a un soupir collectif, avant que la porte d’entrée ne s’ouvre laissant entrer les pas pressés de Laly et la voix calme de John.
_Si ça se trouve, ils dorment encore. Lance ce dernier en refermant la porte.
_Bien sûr qu’ils ne dorment pas. Je l’ai vu dans mon flash ! Tu sais ces visions que j’ai et qui se révèlent toujours vraies… Tu vois de quoi je parle ! Lui répond la brésilienne.
_Oh oui ! Crois-moi je vois très bien… Et elles sont PRESQUE toujours vraies…
Laly soupire en entrant dans la cuisine, souriante et excitée.
Les autres la regarde avec bienveillance mais se demandant ce qu’elle va encore leur sortir comme nouvelle farfelue.
_Vous êtes au courant ? Elle leur demande.
Il y a un silence, durant lequel Nicolas avale un morceau de sa tartine avant de demander.
_Au courant de quoi ?
_Ah ? Donc vous savez pas. D’un côté, c’est évident que vous ne savez pas. Vous avez pas de visions. Alors comment vous auriez pu savoir ? Mais Johanna, vous n’avez pas eu de nouvelles de Johanna ?
_Johanna ? Demande José. Pourquoi tu voudrais qu’on ait eu de ses nouvelles.
C’est John qui lui répond.
_Parce qu’elle a eu un flash, ce matin, avec Johanna qui lui disait qu’Hél…
_Que Hélène était réveillée !
Un silence s’installe, brisé seulement par le bruit de succion de Sasha sur son biberon.
Cinq secondes passent puis dix avant que Bénédicte ne prenne la parole.
_Attend Laly t’es en train de nous dire que tu as vu Johanna qui venait nous annoncer qu’Hélène s’était réveillée. Alors que Nico n’a eu aucune nouvelle de l’hôpital et qu’on n’a pas vu Johanna depuis l’histoire avec Peter… C’est complétement fou quand même.
_Complément con, surtout. Lance José.
_José… Réprimande Cathy.
_Quoi ? Bon okay, j’avoue que parfois la sorcière tombe juste, mais là c’est juste du délire…
_Je ne suis pas une sorcière !
_Et personne n’a vu Johanna ! Rétorque le sud américain.
_Moi je l’ai vu… Avoue Nicolas.
_Quoi ? Demande José, Cathy et Bénédicte.
_Ah vous voyez ! Exulte la brésilienne.
_Pas aujourd’hui Laly, t’emballes pas, mais… je l’ai vu plusieurs fois ces derniers mois.
Nouveau silence. Dans les escaliers Nicky et Erwan descendent, quand ils entrent dans la cuisine ils perçoivent la tension.
_Tout va bien ? Demande Erwan.
Léa et Gwen partagent un regard, puis se lèvent dans un même mouvement.
_On va finir notre petit-déj dans le repère. Explique Léa, en attrapant une assiette de Pancakes, et des bols.
_On prend Sash’ avec nous. Sourit Gwen.
Nicolas hoche la tête, sourit un peu, regarde les deux garçons prendre des cuillères, de la confiture et du jus d’orange, avant de poser son regard sur ses amis.
_Ils étaient au courant ? Questionne Cathy en désignant les ados déserteurs.
_Pour Johanna ? Oui…Ils savaient.
_Quand ? Demande José, un peu en colère.
_La première fois c’était le jour où j’ai ramené Sash’ à la maison. Elle était dehors avec Jean-Paul…
_Et tu lui as pardonné ? Comme ça ? Lance Olga curieuse.
_Ce jour là, il n’y avait pas de question de pardon. Elle était là, sans savoir si elle pouvait venir voir Hélène, à côté de l’homme qui se trouve être le grand-père de Sasha… J’ai… J’ai fait les présentations… C’est tout. Explique Nicolas.
_Et après ? Demande Béné.
_Je ne l’ai pas revue pendant un mois. J’ai cru qu’ils étaient retournés à San Francisco, mais un jour quand je suis arrivé à l’hôpital plus tard que d’habitude, j’ai croisé Nadine qui m’a dit que l’amie américaine d’Hélène était avec elle pour le moment. Et j’ai compris qu’elle avait trouvé le moyen de venir en nous évitant.
Laly, Béné et Cathy partagent un regard.
Les souvenirs d’une chambre de faculté venant leur frapper le visage, avec la force de l’amitié perdue.
_Qu’est-ce que t’as fait ?
C’est Annette qui a posé la question, calme, compréhensive.
Le photographe la regarde une seconde, avant de se tourner vers chacun de ses amis. Vers le noyaux du début.
_Vous savez au début de notre histoire avec Hélène, quand on a su qu’on s’aimer vraiment, qu’on voulait être ensemble, on s’est construit cette histoire un peu débile et utopique dans notre tête… Il commence.
_On se voyait vieux, tous les deux ensembles, quelque part, on se fichait pas mal d’où, mais on savait qu’on serait ensemble. Nous et vous aussi.
Et on aurait des enfants, beaucoup d’enfants qui grandiraient les uns avec les autres et qui s’aimeraient autant que nous on s’aimait à cette époque. Qui seraient leur propre bande, leur propre tribu. Notre héritage.
_Y a quelque chose de ça, aujourd’hui… Le coupe John, depuis le chambranle de la porte.
Nicolas lui sourit en hochant la tête.
_Ouais…
_Tu veux en venir où ? Interpelle José.
_Quand je lui ai demandé combien on était censé avoir d’enfant dans cette belle histoire, elle a rigolé et elle m’a dit : « Ils nous en faudra au moins quatre » et quand j’ai demandé un peu apeuré pourquoi au moins quatre, elle m’a répondu « Parce que comme ça chacune des filles pourra être marraine… ». Il s’arrête de nouveau, racle l’émotion qui a pris place dans sa gorge.
Les autres sont silencieux, savent qu’il n’a pas terminé.
_Et dans cette histoire Johanna était la marraine du premier, puis Cathy, Laly et Béné…
Il rit.
_Utopique…
_Mais Joli ! Assure Annette.
Le guitariste soupire avant de terminer.
_Alors quand je l’ai croisée dans ce couloir, quand j’ai vu qu’elle partageait la même tristesse que nous tous et que je me suis souvenu de tous ce qu’on avait traversé, je me suis senti très con. Et je lui ai pardonné. De la même façon qu’Hélène lui aurait pardonné…
_On pardonne toujours à sa famille. Commente doucement Laly.
_Exactement. Et chaque mercredi depuis ce jour là on passe une partie de l’après-midi ensemble, parfois avec Jean-Paul, parfois avec Nicky, Gwen, Erwan et Léa. Parce que je sais qu’elle voudrait que son fils grandisse avec les personnes qui l’ont aimée et qu’elle a aimé. Toutes les personnes. Termine Nicolas.
Le silence reprend ses droits, chacun se perdant dans ses pensées, dans son passé.
C’est Olga qui brise leur machine dans le temps.
_En tous cas c’était une belle histoire ! Elle dit en souriant.
_Mais ça n’explique pas du tout mon flash… Enchérit Laly, en s’asseyant à la table avant de croquer dans un croissant, un peu boudeuse.
_T’inquiètes pas ma Laly, je suis sure qu’on va vite savoir ce que ça voulait dire… La rassure Béné en passant une main dans son dos.
_Ou sinon, tu t’es juste totalement gourée ma poule ! Rigole José en attrapant un troisième pain au chocolat.
La brésilienne ouvre la bouche pour lui répondre, quand on sonne à la porte.
Nicolas fronce les sourcils, José aussi.
_Chris ? Devine le restaurateur.
_Ils seraient entrés, ils savent que c’est toujours ouvert.
Les deux hommes se lèvent, bientôt suivis par Béné, Cathy et Laly.
Tous les cinq partagent un regard avant que le guitariste n’ouvre la porte, tombant nez à nez avec Johanna.
Nerveuse, heureuse, timide.
_Hey… Je sais pas trop si je suis la bienvenue ou pas… mais j’étais à l’Hôpital et Nadine voulait vous appeler, quand je suis arrivée… Hélène’s awake… Elle, elle s’est réveillée.
Hélène est réveillée.
Et le silence qui les enveloppe a la résonance d’un autre coup de feu.
A suivre.
Madeleine lover- Diplomé ABédien
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
6 mois passés dans le coma pour Hélène , whaou ! quel choc pour elle le réveil surtout quand elle saura.La vie continue et s'est bien organisé autour de ce petit Sasha qui est devenu la petite mascotte de la tribu.
il me tarde de connaitre la réaction d'Hélène
Merci et bravo pour ce chapitre tout aussi intéressant et passionnant que les autres.
il me tarde de connaitre la réaction d'Hélène
Merci et bravo pour ce chapitre tout aussi intéressant et passionnant que les autres.
sandrineL- Grand maître AB
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Très beau chapitre avecla petite tribu qui entoure Nico et Sasha de leur mieux. Puis le rèVeil d'Hèléne. Hâte qu'elle dècouvre l'existence du petit bohnome et combien Nicolas s'en occupe.
Nia64- Incoll-AB
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Encore un magnifique chapitre , il me tarde de voir la réaction de Hélène , mais non ce n'est pas déjà la fin !!! On en veut encore
Sylvie- ABdien confirmé
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
J'ai adoré ce chapitre, vivement la suite!
July5454- Etudiant en Azoulayrie
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Hélène s'est enfin réveillée
Ca doit être difficile pour elle de ne pas savoir ce qu'il s'est passé mais de deviner qu'elle a oublié quelque chose d'essentiel.
Vivement que Nicolas soit à son chevet pour lui expliquer et la rassurer.
Jolie histoire les explications de Nicolas au sujet de Johanna
Ca doit être difficile pour elle de ne pas savoir ce qu'il s'est passé mais de deviner qu'elle a oublié quelque chose d'essentiel.
Vivement que Nicolas soit à son chevet pour lui expliquer et la rassurer.
Jolie histoire les explications de Nicolas au sujet de Johanna
Kimmy- Pilier du forum
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
J'ai beaucoup aime ce chapitre avec le reveil d'Helene et le retour de Johanna dans leurs vies. Les explications de Nicolas sont tres bien ecrits.
maria1969- Diplomé ABédien
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Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Que c'est joli :
Roger m'a fait rire quand il a voulu raconter son histoire avec Colette lol.
Leur amitié me touche, je savais que Laly tomberait juste.
José et elle, tellement eux !
Nico en papa, magique, j'ai aussi bien ri, Nico descend le dernier pour ne rien préparer le coquin lol.
Un chapitre mélangeant sourire, émotions, amitié, vivement la suite.
Roger m'a fait rire quand il a voulu raconter son histoire avec Colette lol.
Leur amitié me touche, je savais que Laly tomberait juste.
José et elle, tellement eux !
Nico en papa, magique, j'ai aussi bien ri, Nico descend le dernier pour ne rien préparer le coquin lol.
Un chapitre mélangeant sourire, émotions, amitié, vivement la suite.
Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Une suite pour vous et vos magnifiques commentaires !
La rencontre est ici ! J’espère qu’elle vous plaira !
Bonne lecture et encore merci mille fois.
Il a les mains qui tremblent. Le cœur aussi.
Ses doigts moites grattent la fabrique rêche de son jean.
Il soupire en fermant les yeux.
Se répète que tout va bien aller.
Il tourne la tête ouvre de nouveau ses yeux, tombe sur sa famille un peu plus loin dans le couloir. Attrape leurs sourires timides et leurs regards confiants.
Voit aussi leurs rides de doutes, voudrait les effacer, ne peut pas.
Il regarde encore la porte orange qui le sépare de celle qui lui a manquée comme on peut manquer d’air quand on se noie. Avec toujours la lumière du soleil au creux des yeux.
Ce petit garçon.
Second soupir.
Enième passage de ses mains dans ses cheveux.
Il faut qu’il y aille.
Des pas derrière lui le font sursauter.
Il se retourne, trouve le sourire de José, celui de Christian et de Roger aussi.
_Elle n’attend que ça. Lui dit ce dernier.
_Moi aussi. Avoue le photographe.
_Allez Pépère, c’est ce moment où la vie redevient belle… Rigole José.
_Joue-la à la Belle au bois dormant… Commence Christian. Et voles lui un baiser.
Le quatuor rit.
_Elle est déjà réveillée. Rétorque Nicolas.
_Encore mieux ! Balance le batteur avant d’appuyer sur la poignée métallique.
_Et oublie pas qu’on attend notre tour ! Ajoute José en poussant gentiment son meilleur ami vers celle qui est toujours restée dans son cœur.
Et comme ça en une seconde le guitariste retrouve la vue.
Les couleurs, les sensations, en une seconde tout lui revient.
Elle lui sourit.
Et c’est fini.
Son cœur s’est calmé.
Ses mains aussi.
Il voudrait rire d’un fou-rire immense et infini. Lui sourit seulement et quand elle lui répond de la même manière, son visage s’éclairant totalement, il est frappé par la ressemblance qu’elle partage avec Sasha.
C’est sa mère idiot. Il s’insurge contre lui même.
Mais il avait presque oublié, à voir grandir ce petit être sans elle, il n’avait pas fait attention aux pétillements de leurs yeux si semblables, à la moue adorable qu’ils partagent quand ils sont heureux et timides. A la fossette qui vient creuser timidement le haut de leur joue quand ils tentent de cacher un sourire.
Il avait oublié.
Et dans une inspiration libératrice, sa mémoire se forge un vitrail de souvenirs et de moment à venir.
_Hey… Elle dit doucement après quelques secondes.
Il sourit à s’en fendre les joues, s’approche, attrape sa main, la regarde dans les yeux, voudrait lui dire mille choses, mais finalement se contente d’embrasser son front.
Longtemps.
Avant de poser de nouveau ses yeux clairs dans les siens.
_Ne fais plus jamais ça. Il lui dit.
_Me prendre une balle perdue ? Elle rit. J’en n’avais pas l’intention.
_Et le coma de six mois aussi.
Elle serre sa main avant de répondre.
_Promis.
Et lui soupire. Heureux.
_Tu m’as manqué.
_J’aimerai pouvoir dire pareil, mais je ne me souviens plus de grand chose. Avoue Hélène dans un sourire.
_Tu te souviens de quoi ? Demande Nicolas, la voix tremblante.
Elle l’entend, le connaît, lui raconte ses souvenirs.
_Je me rappelle qu’on était au commissariat pour voir Marie. Pour lui expliquer l’histoire avec cette Carine…
_Bastion.
_Oui, voilà. Après je me souviens qu’on était dans le couloir, qu’Anthony tentait de calmer les nerfs de Marie. Ensuite je nous vois entrer, puis le bruit du coup de feu…
Elle s’arrête, frissonne avant de continuer.
_Je me souviens de la peur qui m’envahie, parce que pendant une seconde, je crois que c’est toi qui t’es fait tiré dessus. Mais après tu te retournes, tu n’as rien et là il y a une brûlure intense, partout. Et puis juste le noir.
_C’est tout ? Questionne son meilleur ami.
La chanteuse hoche la tête.
_Qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ? Pour Marie ? Et Gwen et Erwan ? Est-ce que Jean Paul t’as…
_Hey, hey… Je vais te raconter. Je vais t’expliquer… Lui sourit Nicolas, son pouce
caressant les phalanges de sa main pour la calmer.
_Erwan et Gwen sont à la maison, avec nous tous. Jean-Paul est arrivé quelques heures seulement après… l’accident. Et il m’a donné les papiers nécessaires pour que les procédures de garde se fassent...
Hélène soupire de soulagement.
_Tu sais qu’il va falloir qu’on parle de ce papier. Sourit Nicolas.
Elle sourit aussi, un peu taquine.
_Mais plus tard, tu n’as pas fini de me raconter mes derniers six mois de sommeil…
C’est à lui de soupirer.
_Hélène, il y a quelque chose que tu dois savoir, et…
_Est-ce que Marie va bien ? Elle le coupe.
Il fronce les sourcils.
_Elle va mieux maintenant. Assure le photographe. Elle a été suspendue, puis il y a une enquête… elle, elle a eu du mal à s’en remettre, mais…maintenant elle remonte la pente.
_Elle sait que je ne lui en veux pas ?
_Je lui ai dit que c’est ce que tu dirais, mais elle ne le croira que quand tu lui diras de vive-voix.
Sa meilleure amie sourit.
_Je le ferai.
_Je sais.
Un drôle de silence s’installe. Elle voit dans ses yeux qu’il a quelque chose à avouer, sans savoir comment lui dire.
C’est le même regard qu’il y a des années, quand sur une plage des Antilles, il lui a dit que Jeanne était en enceinte.
Son cœur se serre un peu quand elle demande.
_Elle t’a pardonné ?
_Quoi ?
_Marie. Elle t’a pardonné.
Il hésite un instant, voit l’ombre qui s’est immiscée dans ses yeux noisettes, se demande si l’heure des confidences doit commencer par celle qu’il a voulu lui dire ce jour là, quand elle saignait dans ses bras. Quand elle mourrait presque.
Il choisit une autre vérité.
_C’est plutôt l’inverse, en fait.
Hélène fronce les sourcils, lui soupire.
_Je lui ai pardonné… l’accident, je veux dire… Pour ce qui est de l’histoire avec Carine, j’en sais rien…
_Mais… elle et toi ?
_On est amis. Il affirme. Juste amis.
La chanteuse le regarde, cherche un mensonge, un regret, n’en trouve pas.
_Et les autres ? Elle demande.
_Avec Marie ?
_Est-ce que ?... Est-ce qu’ils lui en veuillent. Elle s’inquiète.
Nicolas rit un peu, pas très étonné qu’elle veuille s’assurer que la policière n’a pas perdu ses amis.
_Non, je ne crois pas. Mais ils sont tous là, ils attendent leur tour, tu leur demanderas. Il lui sourit.
_Tous ?
Le photographe approuve.
_Johanna aussi et Annette et Roger…
Elle est surprise, et le doute qui se formait plus tôt au creux de son estomac, au fin fond de son esprit, revient la hanter.
_Depuis six mois ? Elle questionne seulement.
Elle le connaît, sait lire à travers lui comme dans un livre ouvert. Elle voit le secret apparaître au coin de ses lèvres.
Elle tremble un peu.
_Qu’est-ce qu’il se passe Nicolas ?
Cette fois sa voix ne laisse pas de doute. L’heure de vérité est là.
Lui attrape ses deux mains, les serre doucement. Tente un sourire.
_Il s’est passé quelque chose pendant ces six mois… Il commence. En fait à partir du moment où tu as pris cette balle, les choses ont changé.
Elle ne dit rien l’écoute. Avale ses paroles.
_Elles ont changé pour nous tous. Pour moi, mais aussi et surtout pour toi. Et… elles vont continuer de changer.
Il se stoppe. Voit la peur dans les yeux de celle qu’il aime et soudain il sait que c’est le bon moment. Avant la dernière confession qu’il doit lui faire celle qui lui brûle les lèvres depuis qu’elle s’est perdue dans un sommeil profond.
_Je t’aime. Il dit.
Sans sourire. Sans grande déclaration.
La voix tremblante. Les yeux sincères.
Elle sourit tendrement, veut dire quelque chose. Il l’en empêche.
_Et je ne te le dis pas comme ce jour là dans la voiture… enfin… Si, en fait exactement comme ce jour là. Parce que le sentiment est le même. Je t’aime Hélène, et je sais qu’on a fait des erreurs, moi surtout et qu’il y a certainement encore Peter dans tes pensées ou dans ton cœur. Mais je t’aime. Vraiment. Tu es l’amour le plus fort que j’ai jamais connu et que je ne connaitrais jamais… Il faut que tu le saches, que tu le comprennes, parce que…
Il ne peut pas terminer, elle a happé la fin de son discours dans un baiser chaste, doux et tendre.
_J’ai compris. Elle sourit quand leurs lèvres se détachent.
Il sourit un soupir.
_Vraiment ? Parce qu’il y a autre chose, et je te promets que tout ce que je viens de dire n’a aucun rapport avec ce qui va suivre. Pas de cause à effet, seulement plus de preuves que je t’aime.
Hélène fronce les sourcils, hoche seulement la tête, attend la fin de l’histoire.
_Okay… Il dit, nerveux, puis :
_Quand tu es arrivée ici, ils t’ont directement amené en salle d’opération, tu avais perdu beaucoup de sang et… enfin il fallait qu’ils agissent vite. Quand le médecin est revenu près de quatre heures après, il nous a appris une nouvelle…
_Quel genre de nouvelle ? Demande la chanteuse.
_Le genre qui change des vies.
Un silence.
Puis.
_Tu étais enceinte. Il dit seulement.
Elle, arrête de respirer. Elle secoue la tête, arrache ses mains de celles de l’homme en qui elle a le plus confiance.
_Non, non, non… C’est pas possible. Ils se sont trompés.
Ses yeux s’emplissent de larmes.
_Pas encore… Tu mens… je l’aurais su, je l’aurais protégé… Et puis Peter…
_Hélène… Il essaye.
_Je l’aurais su…
_Hélène ! Il dit un peu plus fort.
Elle se tait, le regarde, laisse une larme s’échapper et courir contre sa joue. Il l’essuie, lui sourit vraiment.
_Il est vivant.
Elle ne respire plus. Nicolas garde sa main contre sa joue.
_Il est vivant et en pleine forme. Il s’appelle Sasha.
Et soudain elle pleure.
A coup d’énormes sanglots, elle se perd dans les bras de celui qui sera toujours là. Ses mains accrochant son tee-shirt, elle se laisse ensevelir par les souvenirs douloureux de deuils jamais faits.
Quand elle se calme, elle reste dans ses bras et contre son torse elle demande.
_Comment ?
_Un déni de grossesse. Il pense que c’est dû au choc de la mort de Peter… tu étais enceinte de huit mois…
_Huit mois… Et il va bien ?
Nicolas sourit.
_Parfaitement bien, il est magnifique et il a la maison entière à son service. José et Christian inclus.
Elle rit un peu.
_Sasha…
_Je ne savais pas vraiment mais…
_C’est parfait.
Ils laissent le silence les envelopper avant qu’elle ne se tourne un peu dans ses bras.
_Je vais pouvoir le voir ?
_Normalement on ne peut pas amener d’enfants aux étages des soins intensifs, mais on a une amie…
_Je veux le voir, s’il te plait, maintenant.
Il l’embrasse doucement, lui sourit, puis finalement se lève pour se diriger vers la porte.
Quand il revient quelques minutes plus tard, il est accompagné de Nadine, qui lui sourit.
_C’était un des secrets les plus durs que j’ai eu à garder. Elle sourit à Hélène.
Mais cette dernière de l’écoute pas. Ses yeux sont sur Nicolas, et le petit garçon brun qu’il tient au creux de ses bras.
Il s’approche, heureux sous les babillements de Sasha.
_Hey Bonhomme, il y a quelqu’un qui veut faire ta connaissance. Dit le photographe en tendant le bambin à sa mère.
Doucement et avec l’aide de Nadine, Hélène l’accueille au creux de ses bras déjà fatigués.
Mais elle s’en fiche.
Elle a son fils dans les bras.
Son fils.
Des yeux bleu-vert magnifiques, une chevelure brune qui boucle un peu et ses yeux rieurs à elle.
_Bonjour Trésor… Elle murmure doucement, en s’imprégnant de sa senteur, de sa douceur, du sourire qu’il lui donne.
Elle est un peu peureuse, un peu anxieuse, qu’il ne la reconnaisse pas, qu’il ne l’aime pas, elle qui n’a pas été là durant les premiers mois de sa vie, mais déjà Sasha pose sa tête contre le cœur de la chanteuse.
Ses yeux clignant doucement. Il saisit son pouce puis se laisse bercer par le battement régulier qu’il connaît bien.
Hélène reste un moment à le regarder s’endormir, avant que ses yeux ne reviennent sur l’homme qu’elle aime et qui peut-être en doute encore. Après tout elle ne lui pas avouer.
Pas vraiment.
_Je t’aime. Elle dit souriante et les yeux emplis de larmes de joie.
Nicolas sourit, l’embrasse à la hâte, puis caresse la joue ronde de Sasha.
_Merci… Elle ajoute, en regardant de nouveau le trésor contre sa poitrine.
Le photographe secoue la tête, lui sourit et assure.
_Merci à toi.
À coté d’eux Nadine renifle un peu, ils lui sourient, veulent dire quelque chose, n’en ont pas le temps déjà la porte de la chambre s’ouvre, laissant apparaître le reste de la bande.
_Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « chacun son tour » Vernier ? Demande Christian.
Et les autres rient.
Et elle aussi.
À Suivre…
La rencontre est ici ! J’espère qu’elle vous plaira !
Bonne lecture et encore merci mille fois.
7.
Il a les mains qui tremblent. Le cœur aussi.
Ses doigts moites grattent la fabrique rêche de son jean.
Il soupire en fermant les yeux.
Se répète que tout va bien aller.
Il tourne la tête ouvre de nouveau ses yeux, tombe sur sa famille un peu plus loin dans le couloir. Attrape leurs sourires timides et leurs regards confiants.
Voit aussi leurs rides de doutes, voudrait les effacer, ne peut pas.
Il regarde encore la porte orange qui le sépare de celle qui lui a manquée comme on peut manquer d’air quand on se noie. Avec toujours la lumière du soleil au creux des yeux.
Ce petit garçon.
Second soupir.
Enième passage de ses mains dans ses cheveux.
Il faut qu’il y aille.
Des pas derrière lui le font sursauter.
Il se retourne, trouve le sourire de José, celui de Christian et de Roger aussi.
_Elle n’attend que ça. Lui dit ce dernier.
_Moi aussi. Avoue le photographe.
_Allez Pépère, c’est ce moment où la vie redevient belle… Rigole José.
_Joue-la à la Belle au bois dormant… Commence Christian. Et voles lui un baiser.
Le quatuor rit.
_Elle est déjà réveillée. Rétorque Nicolas.
_Encore mieux ! Balance le batteur avant d’appuyer sur la poignée métallique.
_Et oublie pas qu’on attend notre tour ! Ajoute José en poussant gentiment son meilleur ami vers celle qui est toujours restée dans son cœur.
Et comme ça en une seconde le guitariste retrouve la vue.
Les couleurs, les sensations, en une seconde tout lui revient.
Elle lui sourit.
Et c’est fini.
Son cœur s’est calmé.
Ses mains aussi.
Il voudrait rire d’un fou-rire immense et infini. Lui sourit seulement et quand elle lui répond de la même manière, son visage s’éclairant totalement, il est frappé par la ressemblance qu’elle partage avec Sasha.
C’est sa mère idiot. Il s’insurge contre lui même.
Mais il avait presque oublié, à voir grandir ce petit être sans elle, il n’avait pas fait attention aux pétillements de leurs yeux si semblables, à la moue adorable qu’ils partagent quand ils sont heureux et timides. A la fossette qui vient creuser timidement le haut de leur joue quand ils tentent de cacher un sourire.
Il avait oublié.
Et dans une inspiration libératrice, sa mémoire se forge un vitrail de souvenirs et de moment à venir.
_Hey… Elle dit doucement après quelques secondes.
Il sourit à s’en fendre les joues, s’approche, attrape sa main, la regarde dans les yeux, voudrait lui dire mille choses, mais finalement se contente d’embrasser son front.
Longtemps.
Avant de poser de nouveau ses yeux clairs dans les siens.
_Ne fais plus jamais ça. Il lui dit.
_Me prendre une balle perdue ? Elle rit. J’en n’avais pas l’intention.
_Et le coma de six mois aussi.
Elle serre sa main avant de répondre.
_Promis.
Et lui soupire. Heureux.
_Tu m’as manqué.
_J’aimerai pouvoir dire pareil, mais je ne me souviens plus de grand chose. Avoue Hélène dans un sourire.
_Tu te souviens de quoi ? Demande Nicolas, la voix tremblante.
Elle l’entend, le connaît, lui raconte ses souvenirs.
_Je me rappelle qu’on était au commissariat pour voir Marie. Pour lui expliquer l’histoire avec cette Carine…
_Bastion.
_Oui, voilà. Après je me souviens qu’on était dans le couloir, qu’Anthony tentait de calmer les nerfs de Marie. Ensuite je nous vois entrer, puis le bruit du coup de feu…
Elle s’arrête, frissonne avant de continuer.
_Je me souviens de la peur qui m’envahie, parce que pendant une seconde, je crois que c’est toi qui t’es fait tiré dessus. Mais après tu te retournes, tu n’as rien et là il y a une brûlure intense, partout. Et puis juste le noir.
_C’est tout ? Questionne son meilleur ami.
La chanteuse hoche la tête.
_Qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ? Pour Marie ? Et Gwen et Erwan ? Est-ce que Jean Paul t’as…
_Hey, hey… Je vais te raconter. Je vais t’expliquer… Lui sourit Nicolas, son pouce
caressant les phalanges de sa main pour la calmer.
_Erwan et Gwen sont à la maison, avec nous tous. Jean-Paul est arrivé quelques heures seulement après… l’accident. Et il m’a donné les papiers nécessaires pour que les procédures de garde se fassent...
Hélène soupire de soulagement.
_Tu sais qu’il va falloir qu’on parle de ce papier. Sourit Nicolas.
Elle sourit aussi, un peu taquine.
_Mais plus tard, tu n’as pas fini de me raconter mes derniers six mois de sommeil…
C’est à lui de soupirer.
_Hélène, il y a quelque chose que tu dois savoir, et…
_Est-ce que Marie va bien ? Elle le coupe.
Il fronce les sourcils.
_Elle va mieux maintenant. Assure le photographe. Elle a été suspendue, puis il y a une enquête… elle, elle a eu du mal à s’en remettre, mais…maintenant elle remonte la pente.
_Elle sait que je ne lui en veux pas ?
_Je lui ai dit que c’est ce que tu dirais, mais elle ne le croira que quand tu lui diras de vive-voix.
Sa meilleure amie sourit.
_Je le ferai.
_Je sais.
Un drôle de silence s’installe. Elle voit dans ses yeux qu’il a quelque chose à avouer, sans savoir comment lui dire.
C’est le même regard qu’il y a des années, quand sur une plage des Antilles, il lui a dit que Jeanne était en enceinte.
Son cœur se serre un peu quand elle demande.
_Elle t’a pardonné ?
_Quoi ?
_Marie. Elle t’a pardonné.
Il hésite un instant, voit l’ombre qui s’est immiscée dans ses yeux noisettes, se demande si l’heure des confidences doit commencer par celle qu’il a voulu lui dire ce jour là, quand elle saignait dans ses bras. Quand elle mourrait presque.
Il choisit une autre vérité.
_C’est plutôt l’inverse, en fait.
Hélène fronce les sourcils, lui soupire.
_Je lui ai pardonné… l’accident, je veux dire… Pour ce qui est de l’histoire avec Carine, j’en sais rien…
_Mais… elle et toi ?
_On est amis. Il affirme. Juste amis.
La chanteuse le regarde, cherche un mensonge, un regret, n’en trouve pas.
_Et les autres ? Elle demande.
_Avec Marie ?
_Est-ce que ?... Est-ce qu’ils lui en veuillent. Elle s’inquiète.
Nicolas rit un peu, pas très étonné qu’elle veuille s’assurer que la policière n’a pas perdu ses amis.
_Non, je ne crois pas. Mais ils sont tous là, ils attendent leur tour, tu leur demanderas. Il lui sourit.
_Tous ?
Le photographe approuve.
_Johanna aussi et Annette et Roger…
Elle est surprise, et le doute qui se formait plus tôt au creux de son estomac, au fin fond de son esprit, revient la hanter.
_Depuis six mois ? Elle questionne seulement.
Elle le connaît, sait lire à travers lui comme dans un livre ouvert. Elle voit le secret apparaître au coin de ses lèvres.
Elle tremble un peu.
_Qu’est-ce qu’il se passe Nicolas ?
Cette fois sa voix ne laisse pas de doute. L’heure de vérité est là.
Lui attrape ses deux mains, les serre doucement. Tente un sourire.
_Il s’est passé quelque chose pendant ces six mois… Il commence. En fait à partir du moment où tu as pris cette balle, les choses ont changé.
Elle ne dit rien l’écoute. Avale ses paroles.
_Elles ont changé pour nous tous. Pour moi, mais aussi et surtout pour toi. Et… elles vont continuer de changer.
Il se stoppe. Voit la peur dans les yeux de celle qu’il aime et soudain il sait que c’est le bon moment. Avant la dernière confession qu’il doit lui faire celle qui lui brûle les lèvres depuis qu’elle s’est perdue dans un sommeil profond.
_Je t’aime. Il dit.
Sans sourire. Sans grande déclaration.
La voix tremblante. Les yeux sincères.
Elle sourit tendrement, veut dire quelque chose. Il l’en empêche.
_Et je ne te le dis pas comme ce jour là dans la voiture… enfin… Si, en fait exactement comme ce jour là. Parce que le sentiment est le même. Je t’aime Hélène, et je sais qu’on a fait des erreurs, moi surtout et qu’il y a certainement encore Peter dans tes pensées ou dans ton cœur. Mais je t’aime. Vraiment. Tu es l’amour le plus fort que j’ai jamais connu et que je ne connaitrais jamais… Il faut que tu le saches, que tu le comprennes, parce que…
Il ne peut pas terminer, elle a happé la fin de son discours dans un baiser chaste, doux et tendre.
_J’ai compris. Elle sourit quand leurs lèvres se détachent.
Il sourit un soupir.
_Vraiment ? Parce qu’il y a autre chose, et je te promets que tout ce que je viens de dire n’a aucun rapport avec ce qui va suivre. Pas de cause à effet, seulement plus de preuves que je t’aime.
Hélène fronce les sourcils, hoche seulement la tête, attend la fin de l’histoire.
_Okay… Il dit, nerveux, puis :
_Quand tu es arrivée ici, ils t’ont directement amené en salle d’opération, tu avais perdu beaucoup de sang et… enfin il fallait qu’ils agissent vite. Quand le médecin est revenu près de quatre heures après, il nous a appris une nouvelle…
_Quel genre de nouvelle ? Demande la chanteuse.
_Le genre qui change des vies.
Un silence.
Puis.
_Tu étais enceinte. Il dit seulement.
Elle, arrête de respirer. Elle secoue la tête, arrache ses mains de celles de l’homme en qui elle a le plus confiance.
_Non, non, non… C’est pas possible. Ils se sont trompés.
Ses yeux s’emplissent de larmes.
_Pas encore… Tu mens… je l’aurais su, je l’aurais protégé… Et puis Peter…
_Hélène… Il essaye.
_Je l’aurais su…
_Hélène ! Il dit un peu plus fort.
Elle se tait, le regarde, laisse une larme s’échapper et courir contre sa joue. Il l’essuie, lui sourit vraiment.
_Il est vivant.
Elle ne respire plus. Nicolas garde sa main contre sa joue.
_Il est vivant et en pleine forme. Il s’appelle Sasha.
Et soudain elle pleure.
A coup d’énormes sanglots, elle se perd dans les bras de celui qui sera toujours là. Ses mains accrochant son tee-shirt, elle se laisse ensevelir par les souvenirs douloureux de deuils jamais faits.
Quand elle se calme, elle reste dans ses bras et contre son torse elle demande.
_Comment ?
_Un déni de grossesse. Il pense que c’est dû au choc de la mort de Peter… tu étais enceinte de huit mois…
_Huit mois… Et il va bien ?
Nicolas sourit.
_Parfaitement bien, il est magnifique et il a la maison entière à son service. José et Christian inclus.
Elle rit un peu.
_Sasha…
_Je ne savais pas vraiment mais…
_C’est parfait.
Ils laissent le silence les envelopper avant qu’elle ne se tourne un peu dans ses bras.
_Je vais pouvoir le voir ?
_Normalement on ne peut pas amener d’enfants aux étages des soins intensifs, mais on a une amie…
_Je veux le voir, s’il te plait, maintenant.
Il l’embrasse doucement, lui sourit, puis finalement se lève pour se diriger vers la porte.
Quand il revient quelques minutes plus tard, il est accompagné de Nadine, qui lui sourit.
_C’était un des secrets les plus durs que j’ai eu à garder. Elle sourit à Hélène.
Mais cette dernière de l’écoute pas. Ses yeux sont sur Nicolas, et le petit garçon brun qu’il tient au creux de ses bras.
Il s’approche, heureux sous les babillements de Sasha.
_Hey Bonhomme, il y a quelqu’un qui veut faire ta connaissance. Dit le photographe en tendant le bambin à sa mère.
Doucement et avec l’aide de Nadine, Hélène l’accueille au creux de ses bras déjà fatigués.
Mais elle s’en fiche.
Elle a son fils dans les bras.
Son fils.
Des yeux bleu-vert magnifiques, une chevelure brune qui boucle un peu et ses yeux rieurs à elle.
_Bonjour Trésor… Elle murmure doucement, en s’imprégnant de sa senteur, de sa douceur, du sourire qu’il lui donne.
Elle est un peu peureuse, un peu anxieuse, qu’il ne la reconnaisse pas, qu’il ne l’aime pas, elle qui n’a pas été là durant les premiers mois de sa vie, mais déjà Sasha pose sa tête contre le cœur de la chanteuse.
Ses yeux clignant doucement. Il saisit son pouce puis se laisse bercer par le battement régulier qu’il connaît bien.
Hélène reste un moment à le regarder s’endormir, avant que ses yeux ne reviennent sur l’homme qu’elle aime et qui peut-être en doute encore. Après tout elle ne lui pas avouer.
Pas vraiment.
_Je t’aime. Elle dit souriante et les yeux emplis de larmes de joie.
Nicolas sourit, l’embrasse à la hâte, puis caresse la joue ronde de Sasha.
_Merci… Elle ajoute, en regardant de nouveau le trésor contre sa poitrine.
Le photographe secoue la tête, lui sourit et assure.
_Merci à toi.
À coté d’eux Nadine renifle un peu, ils lui sourient, veulent dire quelque chose, n’en ont pas le temps déjà la porte de la chambre s’ouvre, laissant apparaître le reste de la bande.
_Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « chacun son tour » Vernier ? Demande Christian.
Et les autres rient.
Et elle aussi.
À Suivre…
Madeleine lover- Diplomé ABédien
- Nombre de messages : 241
Couple préféré : Hélène/ Nicolas
Loisirs : Guitare, Dessin, BD, Ecriture
Date d'inscription : 30/10/2016
Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
cette suite est bien au dessus de ce à quoi je m'attendais !!!!!!!!!!!
mais ce que c'est beau !!!!!!!!!!!!!! des retrouvailles tout en émotions , tu es vraiment un génie de la fic !!!!!!!! j'en perds mes mots, moi la pipelette !
j'aime tout ! chaque mot, chaque phrase !!! tout est parfait !!!!!!
Non seulement c'est rempli d'amour mais d'humour aussi ! j'ai bien ri avec la phrase de Christian "Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « chacun son tour » Vernier ?" trop drôle !
Merci pour ce merveilleux moment encore à te lire, mille bravos championne !
mais ce que c'est beau !!!!!!!!!!!!!! des retrouvailles tout en émotions , tu es vraiment un génie de la fic !!!!!!!! j'en perds mes mots, moi la pipelette !
j'aime tout ! chaque mot, chaque phrase !!! tout est parfait !!!!!!
Non seulement c'est rempli d'amour mais d'humour aussi ! j'ai bien ri avec la phrase de Christian "Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « chacun son tour » Vernier ?" trop drôle !
Merci pour ce merveilleux moment encore à te lire, mille bravos championne !
sandrineL- Grand maître AB
-
Nombre de messages : 5845
Localisation : picardie
Date d'inscription : 12/07/2010
Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Quelle belle rencontre entre Nicolas et Helene apres les six mois du coma! J'ai eu des larmes aux yeux en lisant la rencontre d'Helene avec Sasha aussi. Bravo pour cette belle suite.
maria1969- Diplomé ABédien
- Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 09/12/2012
Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Très beau chapitre plein d'émotion. Surtout la rencontre Saha et Hélène.
Nia64- Incoll-AB
-
Nombre de messages : 3025
Age : 39
Localisation : Pays Basque Saint Etienne de Baïgorry/Saint Jean Pied de Port
Couple préféré : Héléne/Nicolas José/Benedicte JoJo/CriCri Jeanne/Peter Nicky/Léa Cathy/Etienne Christian/Fanny
Loisirs : lecture, animaux, tennis , rugby, forumer, loto
Date d'inscription : 01/09/2014
Re: WHITE FLAG [TERMINÉE-PG-13]
Trop une suite "si vite" , tu peux nous faire la prochaine "suite" aussi rapidement ? Forcément j'ai adoré la façon dont tu écris , cette scène est tout simplement magnifique , tu as vraiment un talent fou et je n'ai qu'un mot à dire " vivement la suite" !!!!
Sylvie- ABdien confirmé
-
Nombre de messages : 900
Age : 42
Couple préféré : hélène et Nico -José et Béné
Loisirs : tv, internet
Date d'inscription : 27/02/2010
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