UN TRUC DE PASSAGE [One Shot - PG-15 - TERMINÉ]

Résumé : Peter et Hélène se sont mariés au début de la saison 5. Jeanne et Nicolas sont toujours ensemble, la vie étant ce qu'elle est la bande s'est encore une fois un peu dissoute au quatre coins de Paris, sans vraiment garder contact les uns avec les autres...Et puis...
Public : PG-15
Catégorie : Romance/Amitié
Disclaimer : Les Personnages sont la propriété de Monsieur J.L Azoulay, je ne touche pas d’argent et fais ça pour mon propre plaisir !!!
Bonne lecture à vous en espérant que ça vous plaise...



La pluie battante l'empêche de voir à plus de deux mètres. Peter pourrait s’inquiéter de son retard. Seulement il n'est pas là. Comme trop souvent.
Comme toujours ?
Est-ce Tokyo ou Singapour ? Elle ne sait plus. S'en fiche un peu.

Elle lève la tête aperçoit l'arrêt de bus, court, ses chaussures battant l'asphalte humides et mouillant son jean déjà trempé.
Une fois sous l'abri, elle soupire. Se secoue en vain, l'humidité reste, transperçant ses couches de vêtements. Elle frissonne. Puis jette un coup d'oeil au tableau d'affichage. Encore trois minutes avant le prochain bus, elle sort son portable. Plus de batterie.
_Merde... Elle murmure.
Elle n'a pas l'habitude de jurer mais être bloquée à plus de minuit en plein Paris, tout ça pour une réunion qui n'a mené à rien. Elle rage.

Au loin des phares l'aveuglent, avant que le bus ne se stoppe devant elle.
Le chauffeur lui offre à peine un regard tandis qu'elle paye son ticket. Elle s'avance dans le véhicule presque vide.
Un couple de jeunes qui ont l'air aussi frigorifiés qu'elle mais heureux.
Un vieux monsieur qui semble ne jamais vouloir descendre et plus loin de dos un homme. La silhouette courbée, la tête dans les mains, les cheveux et le manteau trempés.

Elle fronce les sourcils, cette silhouette, cette posture... Le bus démarre, elle trébuche, émet un cri de surprise, lui se retourne, et leurs yeux qui se croisent, c'est le début de la fin.

En une seconde il est debout. Face à elle, plus grand et plus beau que dans ses souvenirs. Il a les yeux rougis et la mâchoire serrée, elle, tremble mais plus de froid.
_Nicolas... Sa voix est cassée.
Il tente un sourire, c'est une grimace de peine et de regrets. Sa main qui formait un poing il y a encore quelques minutes se déplie doucement pour venir ranger une mèche de cheveux mouillés derrière l'oreille de cette femme qu'il n'a jamais oublié.
_Ca fait combien de temps ? Il demande en laissant retomber sa main.
_Quatre ans, elle répond sans réfléchir.
Cette fois il sourit vraiment.
_Je croyais que c'était plus...
Elle baisse la tête, cache son sourire. Il lui prend la main et la guide vers les sièges qu'il a abandonnés.
_Qu'est ce que tu fais là à une heure pareille ?
_Des affaires à régler pour la Fondation... Je n'ai pas vu l'heure passée.
_Peter n'est pas avec toi ?
_Non, il est à Tokyo ou Hong Kong ou Singapour... Je ne sais plus...
Il ne dit rien, comprend.
_Et toi, qu'est ce qui t'es arrivé ? Elle demande pour remplir le drôle de silence.
_Juste une prise de tête...
_Avec ?...
Il soupire, ferme les yeux. Puis la regarde de nouveau.
_José... et Christian, et Jeanne...
Elle est surprise.
_Tu vois toujours la Bande ?
_Pas tous et pas souvent... J'ai plus de nouvelles de Jimmy, ni de Laly...
_Elle va bien, elle a acheté une nouvelle maison avec John, elle a un cabinet de voyance...
Il rit...
_Evidemment...
_Béné et Olga ? Demande Hélène.
_José a des nouvelles parfois, par Léa, elles ont monté un petit resto, à la sortie de Paris, pas très loin de Dampierre...
Le silence s'installe de nouveau. Avant qu'elle n'ose demander.
_Et cette embrouille c'était quoi ?
_Des souvenirs vieux de vingt ans. Il dit. Des « et si » et  des « si j'avais su... ».
Elle comprend. Il continue.
_On avait tous notre opinion sur la vie des autres et on a eu du mal à prendre du recul sur les nôtres.
On s'est dit des choses...et je ne sais pas d'un coup j'étais dehors, et j'ai commencé à marcher...
Elle approuve doucement.
_Et alors où vas tu ?
_Je ne sais pas ? Il répond, ses yeux plongeant dans les siens. Elle déchiffre tout ce qu'il lui dit, il fait de même.
_Jeanne ? Elle murmure ses lèvres se rapprochant de celles de son ancien amant.
_Peter ? Il répond, en approchant son visage.
Mais c'est trop tard, déjà leurs bouches ont repris cette danse qu'elles connaissent si bien.
Hélène laisse une de ses mains se perdre à la base de la nuque de son premier amour et une autre sous ses côtes. Lui a déjà passé les siennes sous la blouse humide de celle qui est toujours restée dans son cœur.
Le moment se poursuit, quand finalement ils se séparent, le bus s'est stoppé.
_C'est le terminus. Commente le chauffeur, toujours d'un air bougon.
Les anciens amants se regardent, sourient honteusement.
_Sans lendemain... Elle propose.
Il est surpris, ce n'est pas son genre. Mais déjà son corps s'éveille en imaginant les caresses partagées.
_Sans lendemain. Il confirme.
Il lui prend la main, pour s'enfuir du bus, ils courent sous la pluie battante, au loin l'enseigne d'un hôtel semble les attendre. Ils s'y engouffrent. Payent une chambre.

Ils n'ont pas fermé la porte que déjà leurs corps se dévorent.
Il pose ses lèvres partout, et quand elles quittent le corps de cette femme, ce sont ses mains qui prennent la suite. Elle se laisse faire, attrape ses lèvres à chaque fois qu'elles passent près des siennes. Conquiert son torse, s'enroule dans ses bras. Il l'aime, elle l'adore.
Leurs gestes se complètent, ils dansent, ils tournent, s'enivrent et se perdent.
Des mots sont murmurés, de ceux qu'ils avaient l'habitude de se dire, des caresses d'une autre sorte. Ils se souviennent, se demandent pourquoi ils se sont abandonnés dans d'autres histoires, puis se rappellent des blessures et des trahisons mais encore une fois la culpabilité et la tristesse sont vite happées par d'autres baisers.
La nuit passe.
Elle sourit, il l'embrasse, ils s'endorment


Il regarde les rayons du soleil jouer sur sa peau. Il voudrait pouvoir y déposer ses lèvres encore. Seulement ils se sont fait une promesse.
Ils ont un ailleurs.
Déjà son estomac se serre. Son regard se floue. Elle se réveille, lui tente de sourire.
_On est demain... Il murmure la voix serrée.
_Je sais... Elle dit.
Elle le regarde, s'autorise à caresser sa joue, à balayer une mèche de cheveux. Puis se lève, ramasse ses vêtements toujours humides. Frissonne de froid et de tristesse. Quand elle se retourne, il n'a pas bougé. Elle s'approche, lui vole un dernier baiser.
_Merci...
Il la regarde, les yeux piquants.
_Il n'y aurait dû avoir que toi, seulement toi...
Elle lui sourit. Triste.
_On savait que ce n'était qu'un truc de passage, Nicolas, sans lendemain.
_Je sais, je repartais juste dans mes regrets...
Elle se penche de nouveau, laisse un baiser sur sa joue et à son oreille.
_Excuse toi auprès de José, lui et toi... c'est important.
Il approuve en hochant la tête.
_Et Christian aussi...
_Okay...
Elle se retourne, il lui attrape la main, elle le regarde, dégage ses doigts, et la porte claque.

Elle ne s'autorise à pleurer que deux jours plus tard. Quand Peter l'embrasse et efface cette nuit.
Elle ne dit rien. A plusieurs reprises la tentation de le faire se présente, mais elle se tait, comme si avouer cette nuit, mettrait fin au rêve persistant.
Les jours passent ainsi. Puis les mois.
Elle se cache dans cette histoire en laquelle, elle veut croire, depuis cinq ans bientôt. Parfois il revient à son esprit, elle se demande si lui, à avouer à Jeanne, cette nuit de tourmente et de joie. Elle ne pense pas. D'autres fois encore, son cœur sursaute quand on sonne à sa porte, quand on l'appelle tard, mais ce n'est jamais lui, jamais.

Elle a pensé à appeler José, a composé le numéro, n'a pas laissé sonner avant de raccrocher.
Peut-être était ce mieux de ne pas savoir.
D'oublier.
Oui il fallait oublier.

Elle s'en était presque persuadée. Elle allait l'oublier.
Une fois pour toute.
A jamais.
Mais voilà, parfois la vie est joueuse. Et mesquine.

Plus d'une demie-heure qu'elle est assise sur le carrelage froid de son immense salle de bain. Dans les mains la preuve que son avenir allait changer. Irrévocablement.
On ne refait pas deux fois la même erreur. Enfin pas tout le temps.
Elle pose une main sur mon ventre. Quatre mois. Elle sourit. Sait que ce n'est pas Peter, comment le pourrait-il ? Toujours en affaire, toujours trop pressé. Toujours.
Elle voudrait pleurer. Eclate de rire. Se reprend.
Ses mains tremblent quand elle compose le numéro du médecin.
Une échographie. Tout à fait. Sera t-elle seule ? Oui. Seule.
Elle raccroche.
Un truc de passage, s'étaient-ils promis. Si seulement...

Elle se lève, se passe de l'eau sur le visage, avant de se diriger de nouveau vers sa chambre. Les tests de grossesses toujours dans la main.  

Elle n'est pas arrivée à son lit que des coups à la porte la font sursauter, les tests tombent à terre. Elle ne bouge pas. Les coups reprennent, plus forts. Elle avance à leur rencontre. Pose sa main sur la poignée, l'abaisse, les gonds grincent, la porte s'ouvre.
Un sourire.
Il est là. Elle aussi. Et un truc de passage.

Fin.

Ce que tu es douée !!! whaou !! c'est tellement beau ! tu nous mets dans le doute jusqu'à la fin ! j'adore !!!!!!!!
Hélène et Nicolas "sans lendemain" c'est impossible ! ils ont essayé pourtant et maintenant s'ils avaient des doutes, tout est clair !
mille bravos pour cette belle fic ! un bonheur à lire !
Merci encore pour ce bon moment de lecture !

Du bohneur pour nos chouchoux avec ce "truc de passage" mais un joli   à la clè. Connais-tu la chanson de Linda Lemay "Un truc de passage"? ta fic m'a fait fortement y penser. Bravo.

Triste au départ d'apprendre que les chemins des amis de toujours se sont séparés mais heureuse "d'assister" à cette rencontre dans ce bus (le hasard fait bien les choses). Nicolas et Hélène ne semblent pas heureux dans leur vie respective. Cette nuit et ses conséquences sont sans doute la meilleure chose qui pouvait leur arriver...enfin je l'espère

Je n'avais pas eu le temps de lire ce que tu faisais. Bravo Madeleine Lover ! Ton écriture est très belle et assister à une rencontre imprévue entre Hélène et Nicolas est une vraie réussite. La suite, à nous de la construire. Les one-shot sont frustrants. J'en ai fait un mais ça permet de se concentrer sur des personnages. Merci pour ce très beau moment de lecture.

Oh j'ai adoré puis c'est vraiment une écriture fluide on la dévore
leur rencontre moi j'adore la suite aussi

Nia64 a écrit:Du bohneur pour nos chouchoux avec ce "truc de passage" mais un joli   à la clè. Connais-tu la chanson de Linda Lemay "Un truc de passage"? ta fic m'a fait fortement y penser. Bravo.

C'est tout à fait ce qui m'a inspirée!!
Je vous mets le lien si vous voulez découvrir cette magnifique chanson...
https://www.youtube.com/watch?v=DqFSQBKNQ5Y

Il y a beaucoup de chansons de Lynda Lemay qui me donnent envie d'écrire du H/N : Debout sur les pissenlits ou De tes rêves à mes rêves... J'y pense encore un peu et après je me lance.

Merci à toutes vos commentaires qui me font vraiment très plaisir!!! Ravie que ça vous ait plu et à très vitre pour d'autres histoires!!!

J'adore "De tes rêves à  mes rêves".  Et pour Hn.., il y a "La lune et le miel" qui n'est pas mal dans son genre non plus. Bisous et bonne continuation.

Je viens de découvrir cette histoire, et quel plaisir !!
C'est tellement bien écrit et raconté ! Que de talent pour écrire et emmener le lecteur dans tes histoires.
Quel joli moment entre Hélène et Nico, superbe rencontre et beau hasard !

Belle histoire et tres bien ecrite. Tu ecris tres bien.

Oh je n'avais pas vu cette pépite, je me suis régalée, une fois encore, décidément quel talent !

Merci encore à vous, j'ai d'autres one-shot en réserve après ma fin un peu longue ;D
Merci de me lire et de prendre le temps de commenter.

Oh génial tu en as d'autres, j'adore te lire !

Magnifique histoire